Résumé du livre Ce qui se dit la nuit - Elsa Roch
À peine quadragénaire, le commissaire Amaury Marsac a l'impression de porter mille ans de noirceur sur ses épaules. Vingt ans qu’il côtoie le mal dans ses manifestations les plus sombres. Il n'en peut plus. Il fuit Paris et part se ressourcer dans le village de ses origines. Mais alors qu'il renoue avec Elsa, son amour de jeunesse, une vieille dame est retrouvée morte chez elle, égorgée et tondue.
La victime, c'est Marianne, une figure bienveillante de son passé. Horrifié, Marsac s'impose dans l'enquête. De nouveau happé par les coulisses obscures de l'âme humaine, il va devoir démêler passions amoureuses et superstitions, blessures de l'enfance et cicatrices de l'Histoire jamais refermées.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Ce qui se dit la nuit - Elsa Roch
Si la plupart des avis que j’ai pu lire sur ce roman étaient plutôt très positifs, pour ma part, "Ce qui se dit la nuit" fut une déception. Et je dis bien déception, car en commençant ma lecture, j’y ai trouvé des éléments qui me faisaient envie, une intrigue et une ambiance qui me plaisaient pas mal, mais au fur et à mesure, les choses n’ont cessé de se gâter.
Ce livre est un primo roman et sincèrement, pour le coup ça ne se ressent pas trop. Il y a une vraie plume et on sent une sorte de détermination et de sûreté dans l’écriture, comme si Elsa Roch avait écrit cette histoire d’une traite sans sourciller. Et je trouve que c’est assez rare de trouver une plume aussi solide dans un premier roman.
Le début de ce roman est très rapide, très flou et j’ai trouvé qu’il manquait cruellement de mise en contexte. En 20 pages à peine, on a la présentation d’un très grand nombre de personnages. Beaucoup trop. Les scènes se succèdent et s’enchaînent. Je ne suis pas contre les romans qui nous plongent tout de suite dans le vif du sujet, mais il faut que par la suite, on me plante le décor, qu’on m’apporte le corps de l’histoire, le contexte, l’historique des personnages, les liens, or là, j’ai trouvé l’ensemble très dépouillé.
J’ai eu du coup beaucoup de mal avec les personnages, car ils n’étaient vraiment pas assez étoffés à mon goût. Jusqu’à la fin, j’en ai confondu certains quand d’autres sont restés une sorte de silhouette très floue et approximative dans mon esprit. Et puis surtout, les personnages manquaient cruellement de réalisme. J’ai vraiment eu le sentiment d’être face à des personnages de fiction et non des personnes qui auraient pu prendre vie. Les dialogues manquaient de naturel et de réalisme, ce qui n’a fait que renforcer le fait que je ne croyais en rien de ce que je lisais.
Il faut dire qu’il règne dans "Ce qui se dit la nuit" une ambiance particulière. J’avais parfois l’impression de lire une sorte de conte ou la réécriture d’une tragédie à la sauce roman policier. Le problème, c’est que les curseurs entre ambiance brumeuse et mystique et enquête policière étaient mal gérés et l’ensemble m’a souvent semblé déséquilibré. Il y est beaucoup question de croyances et de mysticisme et de on-dit, le tout dans un décor de petit village paumé ce qui fait que j’avais parfois l’impression qu’Elsa Roch s’était très fortement inspiré de Fred Vargas et de Franck Bouysse, mais sans arriver à leur hauteur.
Il faut noter également que le style est très particulier, très hachuré et la construction des phrases est tout sauf académique. À lire ce roman, on a presque l’impression parfois de suivre la pensée de l’auteure au fur et à mesure qu’elle construisait son histoire comme si ce livre était un premier jet d’un roman dans lequel on n’aurait pas encore opéré de coupes, de remaniements ni de mise en forme. C’est un amas d’actions, de réflexions et d’idées dans lesquelles les dialogues se mêlent aux pensées et aux descriptions. De plus, je n’aimais pas trop ce principe de mettre à chaque début de chapitre un extrait du texte dans le chapitre qui arrive. Je trouve que cela n’apporte rien et au contraire, que cela a même un côté spoilant que personnellement, je cherche à fuir.
Quant à l’intrigue en elle-même, elle était plutôt intrigante puisque globalement, j’aime bien ces histoires dans lesquelles les croyances et les convictions de certains peuvent mener à la folie. Le problème, c’est que le dénouement est pour moi hyper décevant. J’ai trouvé la fin encore plus floue et emmêlée que le reste du roman. La résolution manque vraiment d’originalité et le pourquoi du comment tombe un peu comme un cheveu dans la soupe.
Enfin, je crois que j’ai aussi été très déçue par l’apport de certains passages et éléments qui, après avoir terminé ma lecture, m’ont semblé totalement gratuits et sans rapport avec l’histoire globale. En effet, dès le départ, on nous dépeint une scène dans laquelle une petite fille dans une sorte d’orphelinat est apeurée et on nous parle de "Oncle Mengele". J’ai donc entre aperçu cette ombre des horreurs de la Seconde Guerre mondiale planer et en toute logique, je me suis dit que cela aurait une importance dans l’histoire et finalement non. Et puis il y a à un moment une scène de viol, que j’ai trouvé totalement gratuite et du coup très gênante. Je rassure les lecteurs sensibles, cela n’est que suggéré. Il n’y a aucune description voyeuriste, mais toujours est-il qu’il est quand même fait mention de ce viol. Le problème, c’est que dans la suite de l’histoire, c’est totalement passé sous silence. L’auteur de ce crime disparaît simplement du paysage et aucun des protagonistes n’en reparle. Cela n’apporte donc absolument rien à l’histoire et c’est ce qui fait que du coup ça m’a profondément dérangé.
Je ne pourrais dire mieux que pour moi, "Ce qui se dit la nuit" manque vraiment de cohérence et de réalisme. Pour ma part, je crois que ni le style ni l’univers d’Elsa Roch ne me conviennent. Je crois qu’en fait, tout du long, je n’ai pas compris ce que je lisais, je n’ai pas compris quel était le projet de l’auteure, vers où elle voulait m’emmener, ce dont elle voulait parler. Je suis restée avec ce sentiment d’énorme fouillis qui aurait mérité d’être remodelé et étoffé, mais qui malheureusement est resté en l’état. Je doute du coup de retenter un jour un autre roman d’Elsa Roch et j’irais plutôt continuer à lire les romans de Vargas ou de Bouysse lorsque j’aurais envie de me plonger dans ce type d’ambiance.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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