Résumé du livre Comme un chien - Jack Ketchum & Lucky McKee
Bienvenue chez les Cross, une famille aidée de Los Angeles. Une famille heureuse ... en apparence. Delia, onze ans, est une star en train d'éclore. Tout le monde dépend d'elle : sa mère, qui gère d'une main de fer ses auditions; son père et ses voitures de collection; son frère que la jalousie ronge. Heureusement que Caity, le chien de la famille, est là. Auprès d'elle, Delia se sent aimée, en sécurité.
Une nuit, un incendie se déclare dans la chambre de la petite. Sauvée in extremis par son chien, Delia survit, défigurée. Mais sa mère y voit une opportunité. L'argent, voilà ce qui compte chez les Cross. Quitte, pour l'obtenir, à vendre la souffrance d'une enfant, ...
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Comme un chien - Jack Ketchum & Lucky McKee
Que j’ai aimé ce roman qui m’a rappelé ce qui m’a tant charmé par le passé dans l’écriture de Jack Ketchum ! Une fois de plus dans "Comme un chien" il est allé décortiquer la psychologie humaine et les comportements problématiques et répréhensibles. Maintenant que j’ai terminé cette lecture, je trouve que le titre prend tout son sens.
Cette histoire c’est un huis clos mettant en scène une famille américaine plutôt lambda, extérieurement bien sous tous rapports et qui pourtant cache de nombreux secrets et liens franchement délétères. J’ai trouvé que "Comme un chien" était un très bon roman sur la toxicité parentale, sur la surexposition et starification des enfants et également sur l’alcoolisme. Je me souviendrai longtemps de Delia et de sa chienne Caity. Effectivement, elles partagent un lien particulier et oui, cette histoire comporte une petite part de fantastique, mais l’auteur a surtout voulu mettre en avant le lien que peuvent parfois partager l’humain et l’animal. Un lien égal et parfois même supérieur aux liens familiaux et aux liens du sang.
Jack Ketchum a été particulièrement efficace dans l’écriture de l’évolution et la psychologie des deux parents. Deux parents qui semblent tristement réalistes, qui incarnent tout ce que l’humain est capable de pire en termes d’égoïsme, de méchanceté, de fausseté, et même de cruauté. Tous deux m’ont débecté au plus au point, mais la mère de Delia m’a particulièrement donné envie de vomir. Et je trouve intelligent de la part de l’auteur qu’il l’ait fait évoluer tout au long du roman. Les différents événements malheureux l’amènent au fur et à mesure à dévoiler sa vraie nature, elle qui semble en constante représentation. La carapace ne cesse de se craqueler pour finalement exploser en mille morceaux et c’était à la fois terrifiant et jouissif.
Je ne sais pas à quel point Lucky McKee est intervenu dans l’écriture de ce roman, mais j’ai personnellement bien retrouvé la patte de Jack Ketchum. Il l’a peut-être influencé du niveau de la construction narrative, car nous avons finalement une succession de scènes vues du point de vue à chaque fois de l’un des protagonistes et il est vrai que cette construction pourrait faire penser à un scénario. En tout cas, j’imagine facilement cette histoire adaptée au cinéma. Malgré tout, je reconnais que j’ai eu un petit temps d’adaptation avec cette construction narrative un peu spéciale. Un style qui je pense ne plaira clairement pas à tous les lecteurs.
Delia et Caity étaient touchantes et intelligentes. J’ai aussi beaucoup aimé ce que l’auteur a fait du personnage de Robbie. Non décidément, pour ce qui est de l’écriture des personnages, Jack Ketchum a tapé dans le mille. Attention par contre, comme d’habitude, il ne fait pas dans la dentelle. Ce n’est pas un roman destiné aux lecteurs sensibles. "Comme un chien" est un récit très noir, avec certaines scènes difficiles. Je pense en particulier à la grande scène finale qui est assez insoutenable et il y est aussi question de maltraitance animale alors accrochez-vous.
Je me souviens que cette lecture m’a vraiment fait ressortir une palette d’émotions et j’ai lu certains passages en apnée. C’est quelque chose que je recherche particulièrement dans mes lectures et lorsque je ressens autant de choses avec un roman pour moi, c’est jackpot. De plus, l’auteur se paye le luxe de nous livrer deux trois scènes choques, sortes de petits retournements de situation qui relance le récit et l’envoie dans une nouvelle direction et j’ai trouvé cela intelligent et agréable.
Hormis donc un petit temps d’adaptation dû à la narration particulière, j’ai vraiment tout aimé, je crois dans ce roman. Le départ peut sembler un peu lent et un peu perturbant, mais il ne faut pas hésiter à pousser un peu plus loin, car c’est vraiment une histoire qui vaut le détour et qui aborde des thématiques terribles, de manière faussement simple. "Comme un chien" est pour moi est très bon roman noir qui va loin dans la noirceur humaine, dans ce que l’aigreur, la couardise, la méchanceté et l’égoïsme peuvent créer de pire sur Terre.
Si vous souhaitez plonger au cœur d’une famille dysfonctionnelle et vous laisser plomber par des personnages abjects, mais également porter par d’autres protagonistes touchants et porteur de bonté et d’espoir, bref, si vous souhaitez ressentir de nombreuses émotions en dents de scie alors tentez ce roman plutôt court, mais riche et complexe comme je les aime. Un très bon Ketchum et un drame familial comme j’en ai peu lu.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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