Complot - Nicolas Beuglet

J'avais beaucoup aimé "Le cri", le tome précédent de cette saga et j'étais donc enthousiaste à l'idée de découvrir la suite des aventures de Sarah Geringen et si dans l'ensemble ce fut une bonne lecture, je ne peux pas m'enlever de la tête que certaines choses m'ont dérangé.

S'il y a une chose qu'on ne peut enlever à Nicolas Beuglet, c'est qu'on ne s'ennuie pas dans ses romans même si ceux-ci sont en général assez longs. En effet, même si la première partie souffrait de quelques petites longueurs à mon goût, on se retrouve vite dans une course-poursuite où tout s'enchaîne à 100 à l'heure et dans laquelle on ne voit du coup pas défiler les pages. Je dis "retombe" parce que j'ai retrouvé dans ce roman la même construction que dans son précédent. Une situation de départ mystérieuse en Norvège suivie d'un mini tour du monde qui va de rebondissement en rebondissement.  Pas de surprise donc mais pas de déception non plus du coup pour les fans de la première heure.

J'ai aimé la thématique centrale de ce roman et j'ai aimé en apprendre plus sur le sujet ou tout du moins sur certaines théories autour de ce sujet dont je n'avais jamais entendu parler. Tout ce qui touchait donc aux démonstrations des propos était pour moi intéressant et bienvenu. Après, je dois reconnaître que certaines choses m'ont dérangé. Je n'arrivais pas à me sortir de l'esprit que cette "thématique" est "à la mode" et que j'ai l'impression que du coup, beaucoup d'auteurs surfent dessus, avec plus ou moins de réussite.

J'ai trouvé aussi que pour aller vers cette thématique, Nicolas Beuglet y est parfois allé avec ses gros sabots, pour livrer un roman un peu trop manichéen à mon goût. Et je trouve ça dommage parce que je suis certaine que s'il y avait mis plus de subtilité et de nuances, cela n'aurait fait que renforcer le propos et la "cause" défendue.

Si le rythme est entraînant, il ne faut par contre pas s'arrêter à chaque invraisemblance parce que pour le coup vous risquez de lever très souvent les yeux au ciel. Ce roman est pour moi bourré de situations rocambolesques, d'invraisemblances et de scènes d'action hollywoodiennes que j'aime à la rigueur retrouver dans des gros block buster, lorsqu'il m'arrive par inadvertance de tomber sur ce genre de film, mais en règle générale, j'ai beaucoup de mal avec ces scènes dans mes lectures.

Et dans le genre invraisemblance, j'ai eu beaucoup de mal avec le personnage de Sarah. Je ne me souviens pas avoir tiqué sur elle de façon négative dans le premier tome mais ici, j'ai trouvé que dans son envie d'en faire un personnage froid et badass, l'auteur en a fait trop. Du coup, Sarah, sous ses pseudos air de Lara Croft, en devenait presque caricaturale à mon goût. Et comme le roman est presque exclusivement centré sur elle, par moment ça coinçait.

Dans le déroulé de l'histoire, les thématiques abordées et la façon dont c'est fait, ce livre m'a énormément fait penser à du Dan Brown, auteur que j'aime beaucoup. Par contre, le risque lorsqu'on veut faire du Dan Brown, c'est que l'on risque du coup d'être comparé à lui et dans le genre, je préfère l'écriture de Dan Brown, plus mature et aboutie à mon goût.

J'ai donc pris ce roman comme un bon divertissement avec une part informative et de ce point de vue là, je ne peux que reconnaître que ça fonctionne. Malgré ses défauts à mes yeux, c'est une lecture addictive qui capte le lecteur et fait oublier le reste. Et pour ce qui est de la fin, j'avoue que l'auteur a réussi à me surprendre. J'ai trouvé son choix osé et je suis du coup curieuse de lire le tome suivant afin d'avoir, je l'espère, des réponses à certaines questions restées ici en suspend.

Ce fut donc une lecture sympa et dynamique mais avec néanmoins pas mal de défauts pour moi. Je pense qu'il correspondra tout à fait aux lecteurs qui recherchent des romans policiers au rythme effréné, tournant autour d'une "grande cause" et pas trop soucieux du côté réaliste ou non du récit. Je ne pourrais le résumer mieux qu'en disant que c'est du Dan Brown à la française, un peu moins bon que l'original.