Résumé du livre La deuxième femme - Louise Mey
Sandrine ne s'aime pas. Elle trouve son corps trop gros, son visage trop fade. Mais plus rien de cela ne compte le jour où elle rencontre son homme. Récemment endeuillé par la disparition de sa femme, il lui fait une place, dans sa vie, dans sa maison, auprès de son fils.
Discrète, aimante, reconnaissante, Sandrine se glisse dans cette absence, fait de son mieux pour que le bonheur renaisse au sein de cette famille. La sienne désormais.
Jusqu'au jour où la première femme réapparaît.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de La deuxième femme - Louise Mey
J'avais beaucoup entendu parler de "La deuxième femme", je savais ce que j’allais y trouver et c’est tant mieux parce que je pense qu’il faut être un minimum préparé pour attaquer cette lecture. En effet, ce livre traite de l’emprise au sein d’un couple, des violences conjugales et de la manipulation, des thématiques qui peuvent être difficiles à lire pour certains lecteurs, d’autant plus que Louise Mey le fait sans concession.
Comme dans "Les ravagé(e)s", sa plume est directe, incisive, parfois crue mais toujours extrêmement réaliste et c’est ce qui je pense rend ses romans si intéressants, c’est le réalisme qui émanent d’eux. Cette façon qu’a l’auteure de dépeindre une réalité crue, sans fard, quotidienne et banale, mais toujours noire et complexe. Le style de narration est particulier. Cela pourra peut-être gêner certains lecteurs, mais pour ma part, j’ai trouvé que même si c’était un peu déroutant au début, c’était formidablement bien adapté au récit.
Tout du long, on a la sensation d’être dans la tête de Sandrine bien que ce soit écrit à la troisième personne. On vit les dialogues à travers elle, que ce soit d’ailleurs les dialogues avec les autres ou ses dialogues intérieurs. Alors, oui, la syntaxe ne correspond pas à ce que l’on a l’habitude de lire, narration et dialogue sont imbriqués, la ponctuation semble bien souvent manquer, mais cela rend compte du tumulte et de la guerre intérieure qui habite Sandrine.
J’avoue que durant une bonne partie de ma lecture, j’étais quelque part un peu déçue parce que le récit de ce quotidien me semblait un peu ronronnant et je n’arrivais pas à développer une vraie empathie envers Sandrine. Pourtant, je me rendais bien compte de la situation, de l’être abjecte et des actions d’une bassesse sans nom que faisait le conjoint de Sandrine. D’ailleurs, je me demande si à un moment ou un autre, il est nommé par son prénom et je ne le pense pas. Il me semble qu’il est toujours appelé "l’homme qui pleure" ou par son nom de famille, façon, je pense pour l’auteure de renforcer son côté monstrueux et de faire ressortir son côté inhumain.
Malgré donc tout ça, j’avais du mal à comprendre Sandrine et puis petit à petit la situation évolue et j’ai évolué avec. Et c’est d’ailleurs bien le but de Louise Mey, de faire comprendre au plus grand nombre comment ce genre d’emprise se met en place et surtout pourquoi on appelle ça une emprise et donc pourquoi il est si difficile pour les victimes de partir. Finalement, si j’ai eu un peu de mal avec le début de "La deuxième femme", j’ai adoré la fin que j’ai trouvé extrêmement réussie que ce soit d’un point de vue narratif mais aussi informatif.
Une fois de plus, Louise Mey a livré un roman fort, mais aussi militant et engagé à sa façon et ce que j’aime, c’est qu’elle le fait toujours bien, sans tomber dans des facilités ou les travers du too much puisque de toutes façons la réalité est assez horrible telle qu’elle est alors pourquoi en rajouter. Bien que ce roman soit une lecture choc dont je suis ressortie un peu sonnée et hagarde, je ne peux pour autant pas dire que c’est un coup de cœur et j’aurais du mal à expliquer pourquoi. Même si je sais que je me souviendrai longtemps de Sandrine, de Mathias et de Caroline, il m’aura manqué quelque chose pour que je sois embarquée de la première à la dernière page.
Malgré tout, vous l’aurez compris, "La deuxième femme" fut une très bonne lecture aux thématiques fortes et importantes qui j’espère sera lu par le plus grand nombre parce que cette histoire doit être connue, parce que la plume de Louise Mey vaut le détour. Personnellement je sais donc que je lirai ses autres romans, car pour le moment, même si elle n’a pas réussi à me créer de coup de cœur, tous ses romans ont été très qualitatifs, originaux et toujours marquants à leur manière. Une auteure à découvrir sans aucun doute pour tout lecteur capable de lire des thématiques actuelles, mais malheureusement extrêmement difficiles, presque toujours autour des violences faites aux femmes, qu’elles soient psychiques, morales, physiques ou encore sexuelles.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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