Résumé du livre La vie de ma mère ! - Thierry Jonquet
Ce n'est pas l'histoire de sa mère car de mère, il en a si peu. Elle n'est jamais là, elle travaille comme standardiste de nuit à Lariboisière. Elle fait de son mieux. Alors il vit sa vie tant bien que mal et la raconte dans son langage à lui, le môme des cités. Il n'est pas fort en rédaction, mais lui aussi fait de son mieux...
Critique littéraire de ReadTrip à propos de La vie de ma mère ! - Thierry Jonquet
J’ai de nouveau pu lire un roman de Thierry Jonquet et si ce n’est clairement pas l’un de ses meilleurs, ce roman n’en reste pas moins intéressant par certains aspects. Il faut savoir qu’une fois de plus Thierry Jonquet a fait le choix d’aller fureter du côté de l’humanité plutôt sombre, celle que l’on n'a pas forcément envie de regarder en face et de la décortiquer de manière crue.
En effet, il nous fait littéralement rentrer dans la tête d’un jeune de 12 ans, habitant d’une cité difficile de Paris. À travers un récit à la première personne, écrit comme une longue confession, avec un langage propre à un enfant et encore plus à un enfant de cité, il fait vivre au lecteur un parcours de vie fait de mauvais choix, de pauvreté, mais aussi d’espoir et d’envies parfois simples. Je ne vais pas vous mentir, le style, le langage et la syntaxe utilisés sont un peu déroutants, parfois un peu indigestes sur la longueur et je ne lirai pas ce type de récit tous les jours, mais en attendant, c’était complètement adapté au propos et à la construction du roman. Adapté, et même nécessaire.
Ce roman, c’est finalement un roman sociétal, une sorte de photographie instantanée d’un petit bout de quartier de France à un moment donné. C’est la réalité crue, sans fard. Il semblerait que ce roman soit une sorte de revisite du roman "L’attrape cœur" de Salinger. Je ne pourrais l’affirmer, car je ne l’ai pas encore lu, mais du coup, j’ai envie de le découvrir très prochainement !
J’ai trouvé cette histoire très triste, triste de voir le quotidien de certains gamins, qui pourtant ont de bonnes intentions au départ, mais qui pour une raison ou une autre parfois dévient. Thierry Jonquet présente une fois de plus dans ce roman, une écriture très immersive et avec une part d’universalité puisque le "je" qui parle n’a de prénom à aucun moment. Il n’est ainsi personne et n’importe qui à la fois. Ce récit met mal à l’aise, on ne sait jamais s’il faut avoir de l’empathie pour lui ou le secouer pour le remettre dans le droit chemin.
C’est un roman que j’ai lu pratiquement d’une traite, en tout cas sur une seule journée et je recommanderais de le lire ainsi. Parce que malgré tout je pense que j’aurais peut-être eu un peu de mal à y revenir sur plusieurs jours. C’est une histoire qui doit être vécue d’un bloc, qu’il faut prendre en pleine face comme une énorme claque de colère, d’espoirs déçus, d’actes manqués, de conneries et d’incompréhension.
Alors soyons clairs, c’est un roman qui politiquement parlant penche franchement à gauche, et Thierry Jonquet de son vivant ne s’est d’ailleurs jamais caché sur ses penchants politiques et sociaux. Mais que l’on partage ses idées ou non, il n’en reste pas moins que ce roman est singulier par son style, sa forme et aussi sa manière de traiter le fond. En même temps, je ne cesse de répéter que l’écriture de Thierry Jonquet est à part et que chacun de ses romans est une expérience à part entière. Celui-ci en est une fois de plus la preuve. Après, les expériences nous plaisent plus ou moins et personnellement, cette fois tout ne m’a pas convaincue.
Le phrasé et cette sorte de très long monologue peuvent paraître un peu lassants sur la longueur et comme je l’ai dit, le langage utilisé n’est pas des plus agréable à lire, mais malgré tout, même si tout ne m’a pas plut, je sais que c’est un roman dont je me souviendrai. Parce que justement, il a quelque chose d’original. Ce qui est choquant, c’est de se dire que ce roman a été écrit en 1994 et que pourtant, il pourrait être écrit aujourd’hui, pas une phrase n’en serait changée. Ce roman est troublant et dérangeant à la fois.
Lors de ma lecture, je ne savais pas vraiment sur quel pied danser et malgré tout, je voulais savoir où allait me mener cette confession, ce constat triste et réaliste d’un quotidien tellement banal et pourtant incroyable pour une partie de la population. Un roman court mais percutant comme Thierry Jonquet savait si bien les faire.
Finalement, je crois que ce qui m’aura peut-être manqué, c’est un peu d’attachement au personnage et le langage de la rue était parfois un peu trop lourd pour moi. Malgré tout, comme je l’ai dit, c’est un roman que je garderai en mémoire parce qu’à sa façon, il a su m’interpeller.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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