Résumé du livre Les nuits de Reykjavik - Arnadur Indridason
Le corps du sans-abri flottait près du pipeline où il avait trouvé refuge. Triste fin pour un alcoolique ? Affaire bouclée ou presque... Un jeune policier, intuitif et obstiné, juge la thèse de l'accident douteuse. Dans la nuit boréale, entre foyers de clochards et planques de dealers, il sillonne Reykjavik, déterminé à résoudre ce mystère. Ce policier n'est autre qu'Erlendur.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Les nuits de Reykjavik - Arnadur Indridason
Depuis ma dernière lecture d’Arnaldur Indridason avec "Les roses de la nuit", j’avais très envie de retourner dans l’écriture et l’ambiance de cet auteur. J’ai donc décidé de me lancer dans "Les nuits de Reykjavik" et je n’ai pas été déçue, car non seulement, j’y ai retrouvé le personnage d’Erlendur que j’aime beaucoup, mais j’ai également retrouvé dans ce titre, tout ce qui m’avait tant plut dans "Les roses de la nuit".
En effet, bien que ce roman soit le 13e que l’auteur ait écrit dans la saga d’Erlendur, si l’on se positionne d’un point de vue chronologique, c’est en réalité le tout premier de la saga puisque dans ce tome, nous allons suivre un Erlendur tout jeune, fraîchement débarqué dans un service de police de proximité de nuit. Pour ma part, j’étais donc heureuse et curieuse de découvrir les débuts de ce personnage que jusque-là je n’avais lu que sous les traits d’un policier d’âge avancé, qui a de la bouteille et dont la vie privée n’est pas des plus réjouissantes.
Or dans "Les nuits de Reykjavik" on va vraiment faire la connaissance d’un jeune homme, qui ne connaît encore rien aux enquêtes puisqu’il ne fait pas partie de la Criminelle, mais qui développe déjà une grande empathie, une grande humanité et un sens de la justice que j’aime tant chez ce personnage. Attention donc si vous souhaitez lire un pur roman policier, car comme bien souvent avec Indridason, je dirais qu’on se situe plus dans le roman noir sociétal avec un fond d’enquête que dans un vrai roman policier classique. Et personnellement, c’est ce qui me plaît.
En effet, Erlendur mène ici une sorte d’enquête en dilettante à propos de la mort d’un SDF survenue un an plus tôt. Je dis en dilettante, car il procède à cette investigation à titre personnel puisque bien que faisant partie de la police, il n’est absolument pas rattaché au service de la Crim’. En parallèle de ses recherches, on le suit surtout au rythme de ses patrouilles de nuit avec deux de ses collègues, et au travers de ces gardes de nuit, Indridason va une fois de plus s’appliquer à nous dépeindre une réalité peu reluisante de son pays.
En toile de fond, ce roman va donc nous parler, comme souvent avec cet auteur, des violences et en particulier des violences faites aux femmes, des ravages de la drogue et de l’alcoolisme, mais aussi de populations auxquelles on ne prête généralement pas attention : les sans-abris. C’est en cela que j’aime les romans d’Indridason, c’est parce qu’il raconte avec beaucoup de réalisme toute une facette de la société et de la population islandaise. Au travers de ce roman, on ressent également les changements internes au pays, l’arrivée de la culture occidentale et particulièrement américaine et on reparle d’ailleurs de la présence de l’armée américaine et anglaise qui semble avoir marqué et un peu changé le pays durant la Seconde Guerre mondiale. En fait, je vois personnellement Indridason comme une sorte de mélange entre un historien et un flic et le mélange des deux me plaît beaucoup.
En plus de ça, sa plume à la fois très abordable mais aussi très réaliste rend la lecture fluide et entrainante. Si vous êtes un lecteur sensible, vous pouvez y aller. Même si la réalité dépeinte dans ce roman n’est pas rose, l’auteur n’use à aucun moment de détails dégoutants ou de scènes choquantes. Une fois de plus, la culture et l’ambiance islandaises sont bien présentes. À chaque fois que j’ouvre l’un de ses romans, je déambule dans les rues de Reykjavik et en Islande de manière générale. Je voyage avec lui à chaque fois même si généralement le voyage est plutôt sombre.
Étant donné que "Les nuits de Reykjavik" se concentre sur les débuts d’Erlendur, il est logique que la narration soit entrecoupée parfois de passages dans lesquels nous allons suivre sa vie privée. Une vie privée plutôt solitaire et un peu mystérieuse qui cadre très bien avec ce que deviendra le personnage plus tard. J’ai beaucoup aimé la fin. La résolution de l’enquête n’a rien de très original, mais elle a au moins le mérite de ne pas être complètement tirée par les cheveux et de parler une fois de plus d’une thématique importante.
Quant à la toute fin, j’ai aimé sentir ce glissement du personnage vers une nouvelle carrière qui lui semble être comme une évidence, un futur qui presque s’impose à lui de lui-même. Une fois de plus donc, je déconseille de lire ce roman seulement pour l’enquête, mais plus pour plonger dans un roman noir islandais très bien écrit qui s’attelle à décrire une société sans fard, loin des images édulcorées que nous pouvons parfois avoir des pays nordiques.
Ce roman n’est pas un coup de cœur, car il m’aura peut-être manqué un élément marquant ou parce que j’aurais aimé ressentir plus de choses en le lisant, mais malgré tout cela reste une très bonne lecture, que j’ai fait rapidement et que je pourrais sans souci recommander à tous les lecteurs en recherche d’un bon roman noir islandais avec des touches de polar.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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