Résumé du livre L'éternel retour - Sylvain Tesson
En Sibérie, dans le Dorset anglais ou au coeur des montagnes de Géorgie, les lois du destin et les forces de la nature sont plus puissantes que les désirs et les espérances : les héros de ces nouvelles ne devraient jamais l'oublier. Cinq nouvelles, cinq gifles étourdissantes et toniques, cinq invitations à méditer sur l'homme et la nature.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de L'éternel retour - Sylvain Tesson
Il y avait bien longtemps que je n’avais pas lu d’écrits de Sylvain Tesson, qui est pourtant un auteur que j’apprécie beaucoup. Du coup, lorsque je suis tombée sur ce très court recueil de nouvelles, je n’ai pas longtemps hésité. J’ai très vite plongé dedans et j’ai immédiatement retrouvé le style et l’univers de Sylvain Tesson que j’affectionne même si j’ai noté dans ces courtes histoires un petit quelque chose en plus, une certaine dose de cynisme et d’humour un peu noir, que je n’ai pas forcément rencontré jusque-là dans ses récits de voyage.
"L'éternel retour" compte 5 nouvelles dont les histoires se déroulent pratiquement aux quatre coins du monde. Au-delà du fait qu’avec un auteur aventurier tel que Tesson, c’était inévitable, cela tend également faire passer le message qu’aucun peuple, aucune culture, aucun pays n’est malheureusement parfait. C’est là où je retombe sur le côté cynique de ces courtes histoires, car en effet, ces nouvelles abordent différents sujets et différentes cultures, mais l’auteur ne tranche jamais de façon réellement claire. On pourrait croire que ce recueil aurait pour but de faire une sorte d’apologie du retour à la nature, de la suprématie de la Nature et de l’énorme décadence de l’Homme moderne et de la société occidentale, mais c’est bien plus subtil que cela.
Cela m’a particulièrement marqué dans la première nouvelle qui se déroule dans un petit village perdu au fin fond de la Géorgie, autour du combat d’un homme pour faire goudronner une route jusqu’à son village et si la fin est terrible et absolument cynique, elle pose la question du pour et du contre de la modernisation. La seconde nouvelle fait froid dans le dos et est très noire je trouve, bien plus que ce que j’ai l’habitude de lire chez cet auteur. Elle nous raconte la vie d’un éleveur de porcs anglais qui prend conscience de ce qu’il fait vivre à ses animaux à cause de l’élevage intensif qu’il pratique.
Avec la troisième nouvelle, j’ai beaucoup plus retrouvé le style et l’environnement propre à Sylvain Tesson puisque l’histoire se déroule au bord d’un lac en Sibérie, ce qui n’est pas sans rappeler son expérience durant 6 mois aux bords du lac Baïkal qu’il avait raconté dans son livre "Dans les forêts de Sibérie". J’ai beaucoup aimé cette nouvelle que ce soit par son ambiance, mais aussi par la fin qu’elle propose. La quatrième nouvelle m’a rappelé par certains aspects "L'île au trésor" de Stevenson (que je n’ai pas particulièrement aimé) et j’ai apprécié tout ce qu’elle tendait à véhiculer sur le pouvoir de l’imaginaire et là encore, j’ai trouvé la fin délicieuse, car terriblement piquant et un brin amer. Enfin, la cinquième et dernière nouvelle est peut-être celle que j’ai le moins aimé. Elle prend place principalement dans un phare breton balayé par la tempête un soir de Noël et si j’ai plutôt apprécié l’ambiance, j’avoue avoir moins accroché à l’histoire en elle-même.
Dans l’ensemble, j’ai donc pris une fois de plus beaucoup de plaisir à plonger dans la plume de Sylvain Tesson. Les nouvelles de "L'éternel retour" étaient certes courtes mais plutôt bien construites et j’ai aimé la façon dont elles mettaient en scène l’humain dans toute sa complexité et parfois sa bêtise avec bien sûr, toujours la Nature en toile de fond, assez présente, car soyons sérieux, que serait un récit de Tesson sans Dame Nature omniprésente ? J’ai cru comprendre que ces nouvelles faisaient partie d’un recueil plus important en taille, intitulé "Une vie à coucher dehors".
Je pense donc découvrir rapidement cet autre recueil afin de prolonger cette bonne expérience de lecture que j’ai pu avoir et replonger dans ces petites histoires dépaysantes et qui en même temps posent question. Un court recueil que je recommande donc sans problème que ce soit aux lecteurs assidus de Sylvain Tesson ou à ceux qui souhaiteraient le découvrir.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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