Résumé du livre Une bête au paradis - Cécile Coulon
La vie d'Émilienne, c'est le Paradis. Cette ferme isolée, au bout d'un chemin sinueux. C'est là qu'elle élève seule, avec pour uniques ressources son courage et sa terre, ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel. Les saisons se suivent, ils grandissent. Jusqu'à ce que l'adolescence arrive et, avec elle, le premier amour de Blanche, celui qui dévaste tout sur son passage. Il s'appelle Alexandre. Leur couple se forge. Mais la passion que Blanche voue au Paradis la domine tout entière, quand Alexandre, dévoré par son ambition, veut partir en ville, réussir. Alors leurs mondes se déchirent. Et vient la vengeance.
Une bête au Paradis est l’histoire d'une lignée de femmes possédées par leur terre. Un huis clos fiévreux hanté par la folie, le désir et la liberté.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Une bête au paradis - Cécile Coulon
"Une bête au Paradis" avait fait grand bruit lors de sa sortie et comme souvent, dans ce genre de cas, j’avais décidé d’attendre que l’élan médiatique autour de ce roman retombe un peu pour le découvrir. C’est donc chose faite et si je ne regrette pas d’avoir attendu, je suis néanmoins heureuse d’avoir sauté le pas d’ouvrir ce livre, car ce fut une très très bonne lecture.
Le souci avec ces romans dont on semble ne faire que des éloges, c’est que bien souvent, j’en attends trop et j’en ressors avec de plus ou moins grosses déceptions. Et j’ai bien cru que c’était ce qui allait arriver une fois de plus. En effet, lorsque j’ai commencé ma lecture de "Une bête au paradis", j’étais sceptique. J’avais l’impression que Cécile Coulon cherchait à donner un genre à son écriture, mais que quelque chose clochait. Soyons clair, j’avais l’impression de lire du Franck Bouysse, mais sans âme. Et puis assez rapidement, j’ai visualisé le Paradis, j’ai visualisé ce coin de campagne, je l’ai ressenti et ce roman a commencé à me parler. J’aime ces livres qui parlent de la terre, de la campagne et de ces petites gens lambdas attachés à leurs racines, qui vivent de grands malheurs en silence et qui ressentent sans forcément savoir parler.
Ce roman repose vraiment sur ses personnages. L’auteure a mis en place une sorte de microcosme autour de 5 ou 6 personnages et elle a brodé autour d’eux une histoire qui repose exclusivement sur leurs liens, sur le passé et l’histoire familiale de chacun, sur les rêves et les attentes des uns et des autres. Ce n’est pas une histoire dans laquelle il se passe mille choses, bien qu’entre le début et la fin du récit, une douzaine d’années se soient écoulées. C’est un roman qui, comme j’aime à le dire, va au rythme de la vie. Qui plus est ici, une vie dans la campagne profonde, assez lancinante et répétitive. Et pourtant, jamais je ne me suis ennuyée, car j’ai eu un profond attachement aux personnages.
Et tout du long, mes sentiments n’ont cessé d’évoluer. Certains personnages qui me laissaient de marbre ont su profondément me toucher et me parler, quand d’autres que j’adorais ont fini par me décevoir. J’ai trouvé que chacun des protagonistes était très humain que ce soit dans ses traits de caractères, ses défauts et ses réactions.
Attention, "Une bête au paradis" est un roman dur, qui appuie là où ça fait parfois mal, qui réveille chez le lecteur des sentiments et des souvenirs pas toujours agréables, qui fait appel à la jalousie, à la nostalgie, à la déception et aux regrets. De plus, il faut savoir que certains passages sont assez choquants ou en tout cas peu ragoûtants et/ou dérangeants. C’est un roman qui bien sûr, comme le laisse sous-entendre son titre, explore à sa manière la bestialité humaine. Comment la vie, et surtout les autres êtres humains, peuvent transformer l’un de leurs congénères en bête.
Finalement, "Une bête au paradis" est un roman court mais diablement efficace, sombre et humaniste, que je ne suis pas prête d’oublier. L’écriture est ciselée et parfois poétique tout en étant juste ce qu’il faut de cru parfois pour rendre compte d’une réalité humaine qui n’est jamais édulcorée dans ce titre. Je n’avais jamais lu de romans de Cécile Coulon, mais ce livre m’a convaincu et m’a donné l’envie d’en découvrir d’autres. Je dirais que c’est un livre qui se situe dans la même veine que "La vraie vie" d’Adeline Dieudonné ou que les différents romans noirs ruraux de Franck Bouysse. C’est un roman qui fait l’économie des mots, tout comme ses personnages, mais qui pour autant semble taper dans le mille à chaque chapitre.
Mon seul regret aura peut-être été de ne pas être rentrée tout de suite dans l’univers du Paradis. J’aurais aimé que l’auteure arrive à me capter dès les premières pages là où, j’avoue, il m’a fallu quelques chapitres pour me laisser happer. Néanmoins, vous l’aurez compris, c’est un titre que je ne pourrais que recommander aux lecteurs amateurs de romans noirs, d’autant plus si vous aimez l’univers de la ruralité, la simplicité des choses, le travail difficile, mais aussi l’entièreté des sentiments. Une très bonne lecture pour ma part et une très chouette découverte d’une nouvelle plume !
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
Ajouter un commentaire