Résumé du livre 115 - Benoît Séverac
Coup de froid sur Toulouse. Frigorifiée sous son gilet pare-balles, Nathalie Decrest attend l'assaut. Perquisitionner un camp de gitans n'est jamais une partie de plaisir. Seul bon côté de l'affaire : avoir réquisitionné (contre son gré) les services de Sergine Hollard, la vétérinaire. Entre celle qui soigne à ses frais les chiens de SDF et la garante de l'ordre public, l'hostilité est palpable. Leur foi en l'humanité, leur engagement sans faille devraient les réunir – leurs méthodes les séparent, au contraire. Les tragédies qu'elles s'apprêtent à découvrir exigeront des deux femmes qu'elles joignent enfin leurs forces...
Critique littéraire de ReadTrip à propos de 115 - Benoît Séverac
"115" est le premier de Benoît Séverac que je lis et ce ne sera pas le dernier. Tout d'abord, j'ai découvert une plume. Une plume très agréable, travaillée sans non plus vouloir se donner un style ampoulé et surtout, une plume qui sonnait vrai à tous les niveaux.
"115" est un roman policier un peu particulier. Contrairement aux romans du genre où, en général, on suit une équipe de flics sur une enquête, ici, le côté flic fait partie du décor, mais on a également autre chose. Ce roman est en quelques sortes un focus sur la ville de Toulouse, au travers de quelques-uns de ses habitants, et cela, sur une période de quelques semaines. J'ai aimé le côté fragments de vies qui se dégage de cette histoire.
Grâce à cette galerie de personnages, l'auteur s'attaque à certains faits de société tels que la prostitution, le traite d'êtres humains, la maltraitance envers les animaux ou encore les détournements de fonds. Et il met en avant des populations qualifiées généralement de borderline, que l'on voit assez rarement dans des romans tels que : les gitans, les SDF ou encore la mafia albanaise et bien sûr, les immigrés.
Mais ce que j'ai particulièrement aimé dans "115" c'est, comme je le disais, le côté tout d'abord réaliste, que ce soit dans le jargon policier, celui des associations d'aide ou encore dans le déroulé des faits, mais également pour ce qui est des personnages. Tous sonnaient juste, avec leurs défauts et leurs qualités, leurs relations et leurs habitudes. Des personnages loin d'être manichéens, que l'on peut rencontrer tous les jours au travers des gens que l'on côtoie dans la vraie vie.
J'avais peur en commençant ce roman, d'avoir un récit très politisé, peut-être trop, et moralisateur, mais finalement, j'ai aimé le ton, là encore assez juste et sans réelle prise de position. Benoît Séverac nous dépeint une réalité, à nous d'en tirer les réflexions que l'on souhaite. Il attire notre œil sur un petit laps de temps dans ce microcosme qu'est Toulouse, de façon brute et intéressante à la fois. J'ai très bien imaginé les personnages et je vivais véritablement le récit avec eux. Seul petit bémol, j'aurais peut-être aimé que le roman soit un peu plus long pour plus creuser certaines thématiques abordées.
En bref, une belle découverte, une façon de raconter peu banale, qui sort des schémas habituels du genre, le tout porté par une plume littéraire sans en faire trop. Une sorte de rencontre entre le contemporain, le polar et le roman noir que j'ai dévoré en même pas 24h. Une belle entrée en matière donc pour moi avec cet auteur. J'espère simplement que ses autres romans s'inscriront dans cette même lignée.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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