Résumé du livre De chair et d'os - Dolorès Redondo
A travers le Pays basque, dans la vallée du Baztán, des églises sont profanées. Alors qu'elle vient de donner naissance à son enfant, l'inspectrice Amaia Salazar est chargée d'enquêter discrètement sur cette affaire. Avec son équipe, elle doit aussi s'occuper d'une série de crimes conjugaux qui ont tous en commun d'horribles mutilations. A chaque fois, le meurtrier s'est suicidé en laissant derrière lui une étrange inscription : Tarttalo. Pourquoi tous ces hommes écrivent-ils ce même mot ? Que signifie-t-il ? Et pourquoi semble-t-il destiné à la jeune inspectrice ? La vallée du Baztán recèle encore de bien terribles secrets qu'Amaia devra affronter pour espérer enfin y vivre en paix...
Critique littéraire de ReadTrip à propos de De chair et d'os - Dolorès Redondo
J’avais débuté la trilogie du Baztan il y a pratiquement deux ans et pourtant j’avais gardé pas mal de souvenirs du premier tome "Le gardien invisible" et heureusement car ce second tome "De chair et d’os" est fortement connecté au premier et je trouve qu’il y aurait un gros manque, ne serait-ce que dans la compréhension globale de l’histoire, à ne pas lire la saga dans l’ordre.
On retrouve donc bien sûr dans ce tome 2 l’inspectrice Amaia Salazar et les rappels à l’enquête du premier tome sont bien présents, mais ce sont surtout tous les aspects qui touchent à son passé et à sa vie personnelle qui sont importants et spoliants si vous n’avez pas lu "Le gardien invisible". Comme dans le premier tome, la vie privée de l’enquêtrice est donc extrêmement présente, presque trop par moments. De plus, dans "De chair et d’os", Amaia vit un bouleversement dans sa vie perso qui va prendre beaucoup de place, qui va être longuement décrit et si dans l’ensemble cela m’a plut, je ne suis pas certaine que ce soit le cas de tous les lecteurs.
Toute la dimension personnelle du personnage est donc aussi importante et présente (si ce n’est plus) que l’enquête policière en elle-même. D’ailleurs pendant une bonne partie du roman, l’enquête (ou plutôt les enquêtes, car finalement, plusieurs histoires vont avancer en parallèle.) est assez brumeuse et l’on avance vraiment doucement dans les investigations. Si vous avez donc envie de lire un roman policier page Turner, passez votre chemin. Dans "De chair et d’os" l’auteure prend son temps. Parfois même, on s’enlise un peu. Comme dans le précédent tome, Dolorès Redondo s’applique à nous dépeindre et à faire vivre au lecteur ce que peut-être la vie dans ce petit coin du pays basque espagnol.
Une fois de plus, elle mêle à son histoire tout le folklore, les mystères, les cultes et les croyances parfois un peu mystiques que les habitants du Baztan se transmettent de génération en génération. L’ambiance du roman est donc particulièrement réussie et c’est d’ailleurs ce que j’ai préféré dans ce titre. J’ai aimé être plongée littéralement dans ce vocabulaire basque, dans cette ambiance pluvieuse, brumeuse, humide et assez sombre ce qui est surprenant pour une région d’Espagne. Point de vue ambiance et voyage, rien à redire donc, l’auteure m’a totalement transporté dans cette région que pourtant, je n’ai jamais vue dans la réalité.
Pour l’histoire en elle-même et l’enquête, comme je le disais, ce n’est pas inintéressant, mais j’aurais aimé que parfois le rythme soit un peu moins englué et lent. Surtout que comparativement au déroulé de l’enquête, la résolution et la fin quant à elles arrivent rapidement et pour le coup, j’aurais aimé plus de développements. De même, parfois, je trouvais que la narration manquait de fluidité. Je n’arrivais pas toujours à bien comprendre qui parlait à qui, comment les scènes s’enchaînaient d’un paragraphe à l’autre pour que le tout soit cohérent et parfois encore, j’avais du mal à comprendre complètement les réactions et les dires des personnages. Le problème, c’est que je ne sais pas si cela est dû à la traduction ou bien au style propre de l’auteure, mais je crois me souvenir que je n’avais pas forcément ressenti ça lors de ma lecture du premier tome.
Enfin, côté personnage, je crois pour le coup que je suis restée sur le même avis que le tome précédent. J’ai toujours beaucoup d’affection pour certains personnages secondaires. Ainsi, j’aime beaucoup James, Engrasi (la tante d’Amaia) mais aussi et surtout Jonan, le plus proche collaborateur de Salazar qui est formidablement attachant et un soutien indéfectible pour notre enquêtrice. Par contre, j’ai toujours du mal avec le personnage d’Amaia. Je comprends sa personnalité, je comprends comment tout ce qu’elle a vécu a pu la forcer, mais j’ai parfois du mal avec son côté mélodramatique ou sa tendance à surcompenser. Pour exemple, elle travaille avec beaucoup d’hommes et doit imposer parfois son autorité, mais je n’aime bien souvent pas la façon dont elle le fait. Parfois, je trouvais que sous prétexte de travailler avec des hommes, elle finissait par devenir aussi détestable et caricaturale dans ses réactions et sa façon de parler, que le plus bête et macho d’entre eux. Un personnage donc plutôt intéressant, aux multiples facettes et au passé complexe, mais auquel malheureusement, je n’arrive pas vraiment à m’attacher.
En résumé, je dirais que j’ai aimé lire "De chair et d’os" qui m’a apporté autre chose que ce que j’ai l’habitude de lire dans ce genre littéraire. On sort des caractéristiques habituelles et des schémas courants du thriller moderne et en cela, c’est plaisant. J’aime aussi que l’empreinte espagnole de l’auteure soit bien présente et qu’elle propose des histoires policières dans lesquelles règne une ambiance un peu mystique, presque fantastique par moment. Malgré tout, j’avoue que parfois, j’avais envie que le récit avance un peu plus vite et j’ai été un peu déçue par les explications finales qui manquaient de clarté et de développement. Ceci dit, il me reste le troisième et dernier tome à lire et je me dis que celui-ci permettra peut-être de refermer certaines portes laissées entre ouvertes. Affaire à suivre donc.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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