Résumé du livre Derrière les panneaux il y a des hommes - Joseph Incardona
Pierre a tout abandonné, il vit dans sa voiture, sur l'autoroute. Là où sa vie a basculé il y a six mois.
Il observe, il surveille, il est patient.
Parmi tous ceux qu'il croise, serveurs de snack, routiers, prostituées, cantonniers, tout ce peuple qui s'agite dans un monde clos, quelqu'un sait, forcément.
Week-end du 15 août, caniculaire, les vacanciers se pressent, s'agacent, se disputent. Sous l'asphalte, lisse et rassurant, la terre est chaude, comme les désirs des hommes.
Soudain ça recommence, les sirènes, les uniformes. L'urgence.
Pierre n'a jamais été aussi proche de celui qu'il cherche.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Derrière les panneaux il y a des hommes - Joseph Incardona
"Derrière les panneaux il y a des hommes" est le second roman que je lis de Joseph Incardona et je crois qu’il faut que je me rende à l’évidence, cet auteur n’est pas fait pour moi. J’avais pourtant entendu de très bons retours à propos de cette histoire que l’on m’avait vendu comme le combat d’un père qui n’a de cesse d’arpenter l’autoroute pour retrouver sa jeune fille qui y a disparu.
Alors oui effectivement on suit Pierre qui traque un prédateur d’enfant sur l’autoroute mais alors que je pensais que le récit serait vraiment centré sur lui, en réalité il est dilué au milieu d’autres histoires, mettant en scène d’autres acteurs ou clients de l’autoroute et si cela permet de diversifier le récit et d’élargir l’histoire principale grâce à d’autre ramifications, j’ai trouvé que le combat de ce père perdait en intensité.
Le style d’écriture de Joseph Incardona est très particulier. Personnellement, ce n’est pas un style que j’apprécie. Disons qu’à petite dose ça va, mais sur toute la longueur du roman au bout d’un moment ça lasse. Par contre, je reconnais que son style est très bien adapté au fond de l’histoire. En effet, sa plume est très hachée, très brute. Elle va vraiment à l’essentiel, fait l’économie des mots et est vraiment dans l’expression de ressentis sur l’instant présent en s’affranchissant de toute structure grammaticale. C’est une écriture qui vient des tripes, les mots semblent presque crachés et en ça, cela renvoie parfaitement bien à Pierre, qui ne tient plus que par cette idée fixe de retrouver le bourreau de sa fille, qui ne fonctionne plus qu’à l’instinct et au pur réflexe.
Par contre, il a aussi un paramètre dans "Derrière les panneaux il y a des hommes" que j’ai détesté, qui m’a même carrément dérangé et que j’avais déjà noté dans "Chaleur" de ce même auteur, c’est l’omniprésence des scènes et des propos autour du sexe. Vraiment, la sexualité était omniprésente. J’aurais pu comprendre qu’elle concerne un ou deux personnages, mais là, c’était pratiquement l’élément commun à tous les personnages. Il y en avait beaucoup trop, avec de nombreuses scènes qui n’étaient franchement pas nécessaires voire carrément malvenues pour certaines. C’était vulgaire, cru et inutile et parfois, cela tournait même à la pornographie gratuite. Ces scènes m’ont pratiquement toutes mise mal à l’aise et m’ont bien souvent sorti de la lecture.
D’un roman noir autour du combat désespéré d’un père et de son envie viscérale de vengeance, j’ai trouvé que l’auteur basculait trop régulièrement dans le schéma de l’homme qui n’écoute que ses bas instincts et son envie de copuler (bien souvent d’ailleurs en humiliant ou rabaissant) et que cela passe avant tout. Vraiment, sans toute cette dimension d’hypersexualisation, je pense que cette histoire aurait pu donner lieu à un bon livre mais au final, il ne me restera que cet enchaînement de scènes de fesses bestiales, ou presque. C’est dommage.
Je pense que "Derrière les panneaux il y a des hommes" est peut-être un roman que l’on m’a survendu. De plus, il m’aura vraiment manqué de ressentir des émotions. Pourtant avec une telle thématique et des personnages à la dérive, j’aurais dû ressentir des choses, mais non. Je n’ai pas compati avec ces parents (alors que je suis moi-même maman donc pourtant le transfert aurait très facilement pu s’installer). Je n’ai pas eu d’empathie pour Pierre. Rien.
Pour ma part, c’est donc un beau loupé que je vais rapidement oublier. Entre le style d’écriture particulier et la présence très importante de la sexualité dans les deux romans que j’ai pu lire de Joseph Incardona, j’en viens à me dire qu’il faut que j’arrête les frais avec cet auteur. J’ai tenté mais décidément, je n’accroche pas.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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