Miroir, Miroir - Serena Valentino

Le conte de Blanche-Neige n’est à la base clairement pas l’un de mes préférés, mais finalement, j’ai beaucoup aimé "Miroir, miroir". Tout d’abord, j’ai été surprise de retrouver autant le ton et l’ambiance du conte. En effet, j’avais déjà lu d’autres romans de cette collection et je n’avais pas souvenir que Serena Valentino avait autant gardé cette façon de raconter propre aux contes. Alors on reste tout de même dans une réécriture, mais malgré tout, j’ai vraiment retrouvé un phrasé et une façon de raconter les choses très proches des contes de mon enfance, en tout cas dans une bonne grosse première moitié. Après, il ne faut pas oublier que ce titre est en réalité le tout premier de la série donc peut-être que l’auteure n’a pas osé au départ trop se détacher du côté conte de fées.

Je trouve que l’auteure a vraiment réussi son pari d’apporter une nouvelle dimension à cette histoire et également de la nuance qui manque dans le conte de base et dans le film de Disney qui reste lui, très manichéen. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la fin et les choix que l’auteure a fait. Alors oui on reste tout de même sur un roman destiné à la jeunesse donc l'histoire manque encore de développement selon moi. J’aurais aimé que l’ambiance comme la psychologie des personnages soient encore plus étoffés, mais si l’on se reconcentre sur le public cible, je trouve que c’est tout de même très réussi. 

La plume est ultra accessible, mais "Miroir, miroir" met en avant de jolies réflexions et de beaux sentiments. Serena Valentino s’est penché bien sûr sur les questions de la famille, de la filiation, de la transmission, de l’image de soi et des blessures familiales, mais elle a aussi tenté de disséquer certains sentiments tels que la jalousie et la vanité et comment ils peuvent prendre forme. J’ai regretté par contre que les nains ne soient pas plus présents. En effet, leur rôle à la toute fin de l’histoire est presque anecdotique. Finalement, même le rôle de Blanche-Neige est bien moindre et l’on se concentre vraiment sur l’enfance de la Belle-mère et l’évolution de sa vie et ses sentiments. 

J’ai trouvé la fin un peu rapide comparativement à toute la première grosse moitié du roman qui pour le coup prenait vraiment le temps de développer une histoire totalement revisitée et c’est ce que j’ai préféré. Non, "Miroir, miroir" n’est pas un livre qui me marquera et il n’est pas fait pour ça d’ailleurs. Mais je pense que c’est une très chouette lecture pour les jeunes lecteurs avides de ce type d’univers magique. L’auteure a fait un bon travail de réécriture et je suis du coup curieuse et assez impatiente de lire d’autres romans de cette série littéraire, car ils m’apportent à chaque fois une chouette parenthèse de lecture, qui me sort de mes genres habituels et j’aime redécouvrir ces contes de mon enfance sous un nouveau jour. 

"Miroir, miroir" est une réécriture plutôt bien réussie et parfaitement adaptée au public ciblé même si certains aspects sont perfectibles.