Résumé du livre La ligne verte - Stephen King
Paul Edgecombe, ancien gardien-chef d’un pénitencier dans les années 1930, entreprend d’écrire ses mémoires.
Il revient sur l’affaire John Caffey – ce grand Noir au regard absent, condamné à mort pour le viol et le meurtre de deux fillettes – qui défraya la chronique en 1932.
La Ligne verte décrit un univers étouffant et brutal, où la défiance est la règle. Personne ne sort indemne de ce bâtiment coupé du monde, où cohabitent une étrange souris apprivoisée par un Cajun pyromane, le sadique Percy Wetmore, et Caffey, prisonnier sans problème. Assez rapidement convaincu de l’innocence de cet homme doté de pouvoirs surnaturels, Paul fera tout pour le sauver de la chaise électrique.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de La ligne verte - Stephen King
Je pense n'avoir jamais dit cela pour un roman, mais pour ma part, ce livre est un vrai chef-d'œuvre. Je pense que lors de l'écriture de ce roman, Stephen King a été touché par une sorte de grâce qui a donné naissance à une histoire qui semble intemporelle et presque universelle même si elle parle d'un lieu et d'une période que le lecteur n'a pas connu, parce que certains sentiments et certaines histoires traversent les âges pour ne cesser de se répéter à l'infini, pour le meilleur et parfois pour le pire.
J'ai aimé apprendre dans la préface de "La ligne verte" qu'à l'origine, ce roman a été publié en tant que roman-feuilleton, au rythme de quelques chapitres par semaine. Et effectivement, lorsqu'on lit ce roman, on ressent ce découpage et le rappel bref en début de chaque partie de ce qui a été abordé dans la partie précédente. Et si cela m'a un peu déstabilisé au début, finalement, e suis très vite passée outre. Je dirais même presque que cela fait partie du charme de ce livre. Et puis, je ne peux qu'être admirative envers Stephen King pour avoir su écrire une histoire pareille dans un délai aussi court ! Moi, j'appelle ça un coup de génie comme peu de personnes en auront dans leur vie.
J'ai tout aimé dans "La ligne verte". Son rythme tout d'abord. Si Stephen King est souvent décrié pour ses romans un peu lents, ici, je l'ai trouvé ici juste parfait. L'auteur passe du présent au passé avec une fluidité et une logique dingue et les événements se déroulent au rythme d'une vie remplie comme il se doit. Un rythme qui permet au lecteur de s'attacher aux personnages, de leur faire prendre vie dans son esprit, de faire naître et parfois exploser certains sentiments, le tout, sans jamais s'ennuyer et sans aucun temps mort ni aucune scène qui ne m'ai pas semblé nécessaire.
Stephen King est extrêmement doué pour écrire ses personnages, pour créer des personnalités plus vraies que nature, mais ici, il s'est surpassé. J'ai haï de façon viscérale Percy, et j'ai aimé John Caffey d'une tendresse infinie. J'ai compris ces hommes du bloc E, confrontés chaque jour à l'horreur et pourtant emplis d'humanité même si le destin semble s'acharner à les briser, à briser leurs rêves, leurs convictions et leurs sentiments. Il m'a fait aimer une petite souris comme s'il s'agissait d'une personne à part entière. Je vous le donne en mille, oui, j'ai terminé ma lecture de "La ligne verte" avec une énorme boule dans la gorge et je me suis franchement retenue de pleurer comme une madeleine.
J'ai littéralement bouffé ce roman en deux jours alors que j'avais déjà vu mille fois le film qui en a été fait et que je savais donc parfaitement comment se terminait cette histoire, c'est pour dire ! Mais j'ai été happée par ce microcosme et les drames de ce bloc de béton pénitentiaire. D'ailleurs, en parlant du film, je dois dire que pour moi c'est une très bonne adaptation, fidèle au roman et à l'esprit des différents personnages.
J'ai aussi aimé les différents clins d'œil que Stephen King a fait à d'autres auteurs qui, je suppose, l'on inspiré. D'ailleurs, John Caffey n'a pu que me faire penser à Lennie du roman "Des souris et des hommes" de John Steinbeck dont King fait une référence à peine voilée vers le milieu du roman.
Je suis en règle générale, très admirative de la plume de Stephen King, mais j'ai trouvé que dans "La ligne verte" elle était particulièrement équilibrée, intelligente et poignante. Une plume au service de grandes thématiques comme bien sûr, la ségrégation et le racisme aux Etats-Unis, la peine de mort (l'auteur ne cache d'ailleurs pas son opinion sur le sujet.), la religion (qui revient à plusieurs reprises et sous différentes formes) et finalement, les grands thèmes de la vie et de la mort. La mort qui peut être rapide et salvatrice comme longue et extrêmement douloureuse. La mort qui semble parfois méritée et parfois réellement injuste. Et l'auteur nous amène d'ailleurs à nous interroger sur notre légitimité à décider de la mort d'autrui ou non et de sa justesse morale. Et puis, il y est aussi question donc de la vie. La vie qui peut être belle et bine remplie, mais qui peut aussi être un fardeau, et ce, pour de nombreuses raisons.
En résumé, "La ligne verte" est un roman qui ouvre de nombreux questionnements et réflexions presque philosophiques ou théologiques pour certains. Que l'on aime Stephen King ou non, pour moi, c'est un livre à lire. Pour ses thématiques, son histoire belle et tragique à la fois et pour les petites graines qu'il plante dans chaque lecteur, en tout cas, c'est ce que je me permets d'espérer. Vous l'aurez compris, je ne dirais pas que ce roman est parfait, parce que j'ai du mal à croire que le livre parfait existe et la perfection est tellement subjective qu'il est difficile de l'appliquer avec certitude, mais il est dans ce cas extrêmement proche de la perfection.
Merci à Stephen King d'avoir créé John Caffey, Mister Jingle et Paul Edgemond et merci d'avoir créé cette scène si jouissive à propos de Percy que j'ai eu cent fois envie d'étrangler de mes propres mains. Comme le dit si bien John Caffey "Le monde est remplit d'hommes méchants" et quoi que l'on fasse, il y en aura toujours. Mais rien ne nous empêche, comme John, d'essayer tout de même d'apporter un peu de lumière à notre manière, même si cela est une goutte d'eau dans l'océan, parce que peut-être que cela ne changera rien, mais peut-être au contraire nos actions auront un impact sur la vie d'autrui.
Bref, je vais m'arrêter là, mais vous l'aurez compris, "La ligne verte" est pour moi un vrai chef d'œuvre. Lisez-le tous. En espérant que ce roman touche ce qu'il y a de plus beau en chaque lecteur. J'avais adoré "Marche ou crève" et "22/11/63", mais "La ligne verte" vient de les détrôner pour être désormais mon Stephen King préféré.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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