Résumé du livre L'institut - Stephen King
En pleine nuit, à Minneapolis, des intrus pénètrent dans la maison de Luke Ellis, un surdoué de douze ans, tuent ses parents et le kidnappent. Quand le jeune garçon se réveille, à l'Institut, la chambre où il se trouve est semblable à la sienne – si ce n’est l’absence de fenêtre. Dans le couloir, d'autres portes cachent d'autres enfants, dotés comme lui de pouvoirs psychiques. Que font-ils là ? Qu'attend-on d'eux ? Et pourquoi ne cherchent-ils pas à s'enfuir ?
L'Institut nous entraîne dans un monde totalitaire... qui ressemble étrangement au nôtre.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de L'institut - Stephen King
Après la dernière déception suite à la lecture de "Histoire de Lisey", j’ai été ravie de retrouver dans "L’institut" une bonne partie de tout ce que j’affectionne tant chez Stephen King. Même si je trouve qu’avec le temps l’auteur s’est un peu assagie, qu’il verse moins dans le noir et parfois le trash et plus dans l’humanisme et la compassion (bien qu’en vérité, cela ait toujours plus ou moins fait partie de ses œuvres, surtout pour ce qui est de son côté humaniste.), j’ai noté qu’on retrouve dans ce roman certains traceurs de ses premiers titres.
Le plus flagrant est bien sûr ce groupe de gamins hyper soudés, tant et si bien qu’ils finissent par former une sorte de famille indéboulonnable et cela m’a bien sûr fait penser au club des ratés dans "Ça". Je pense que King a su profondément garder une âme d’enfant sans quoi j’imagine mal comment il pourrait aussi bien écrire sur cette période qu’est l’enfance et tout ce qu’elle comporte de merveilleux et d’effrayant. Je trouve qu’il vise rarement à côté (voire jamais) lorsqu’il met en scène un ou des enfants. Pour moi, ce sont indéniablement ses personnages les plus réussis.
Bien que "L’institut" ne soit pas un roman horrifique (je me demande d’ailleurs s’il réécrira à l’avenir de purs romans horrifiques comme à ses débuts.) certains passages sont malgré tout difficiles. Je pense notamment à ceux dans lesquels les enfants sont poussés à bout et disons-le clairement, subissent de la torture. J’ai eu sans surprise une compassion énorme pour ces gosses qui n’ont rien demandé d’autant qu’en face, les adultes du camp adverse sont particulièrement détestables. Des adultes qui au premier abord pourraient sembler juste mauvais et cinglés, mais ce que j’aime chez Stephen King, c’est qu’il ajoute à cela quelques éléments qui vont venir contraster l’ensemble et leur donner plus d’épaisseur encore.
Ainsi, ces adultes, qui sont clairement les méchants de l’histoire, sont aussi pour certains persuadés des bénéfices qui résulteront de leur travail et pour eux donc, il est inconcevable qu’ils se trouvent dans le "mauvais camps". Bien entendu, cela fait référence aux médecins nazis (d’ailleurs, l’auteur ne s’en cache pas puisqu’il en parle à plusieurs reprises.). "L’institut" m’a également fait beaucoup penser au traitement réservé aux enfants-soldats et donc comme bien souvent, sous couvert de part de fantastique (bien que ce soit au final ici très léger) King renvoie le lecteur à une réalité tout à fait tangible et à des horreurs bien réelles et l’amène à se questionner sur le sujet.
En plus de ces sujets donc, "L’institut" est un roman qui explore une fois de plus des thématiques chères à l’auteur telles que la culpabilité, la famille que ce soit celle du sang ou celle que l’on se choisi, l’amitié, le destin… J’ai aimé tous les personnages (du moins tous ceux qui ne voulaient pas du mal aux enfants) mais si j’ai un petit bémol à adresser à ce titre c’est que j’aurais aimé que la psychologie et l’histoire des personnages principaux soient plus développés encore. Car c’est vraiment l’une des choses que je préfère chez Stephen King, c’est cette capacité à venir donner de l’épaisseur et du réalisme à chacun de ses personnages.
J’ai bien aimé ce qu’il a fait donc de Tim et de Luke, mais j’aurais aimé en savoir plus sur Wendy, Avery, Nicky, Sha ou encore Maureen. En fait, pour moi il aurait dû développer encore plus les personnages secondaires car je suis certaine qu’il aurait eu plein de choses intéressantes à nous raconter à leur sujet. L’autre petit bémol que je pourrais évoquer, c’est que j’ai ressenti certaines petites longueurs dans la partie qui se déroule à l’institut. Cependant, j’ai dévoré les 200 dernières pages dans lesquelles on retrouve un procédé narratif très, très souvent utilisé par King et qui consiste à faire se dérouler en parallèle plusieurs actions dans des lieux différents et qui participent à amener au grand final.
J’ai d’ailleurs adoré la fin. J’ai eu peur d’une fin trop polissée, mais au global, je trouve qu’il s’en est très bien sorti. J’ai adoré les questionnements que cette fin apporte ainsi que ce qui arrive aux différents personnages. J’ai également noté qu’une fois de plus, comme cela arrive d’ailleurs de plus en plus souvent dans ses derniers romans, il n’hésite pas à parler clairement de politique américaine en citant de vrais noms de personnalités politiques (sans surprise, Trump en prend une fois de plus pour son grade, et ce, pour notre plus grand plaisir.).
"L’institut" ne sera donc pas l’un de mes romans de Stephen King préférés, mais malgré tout, c’est un titre que globalement, j’ai beaucoup apprécié, que je trouve très actuel et qui en même temps crée certains ponts avec des romans plus anciens de l’auteur. C’est une histoire que je pourrais assez facilement recommander à un lecteur qui n’a jamais lu King et qui voudrait se faire une idée de ce qui l’attend avec cet auteur. Pas l’un de ses meilleurs donc, mais tout de même une belle lecture qui m’a apporté émotions, questionnements et divertissement et qui m’a rappelé pourquoi j’aime autant l’univers de ce romancier si singulier.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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