Résumé du livre Dôme - Stephen King
Un matin d’automne, la petite ville de Chester Mill, dans le Maine, est inexplicablement et brutalement isolée du reste du monde par un champ de force invisible. Personne ne comprend ce qu’est ce dôme transparent, d’où il vient et quand – ou si – il partira. L’armée semble impuissante à ouvrir un passage tandis que les ressources à l’intérieur de Chester Mill se raréfient. Jim Rennie, premier adjoint de Chester Mill, voit tout de suite le bénéfice qu’il peut tirer de la situation, lui qui a toujours rêvé de mettre la ville sous sa coupe. Un nouvel ordre social régi par la terreur s’installe et la résistance s’organise autour de Dale Barbara, vétéran d’Irak et chef cuistot fraîchement débarqué en ville…
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Dôme - Stephen King
Voilà encore un sacré pavé de King auquel j’ai décidé de m’attaquer et je dois dire que dans l’ensemble, ce fut encore une bonne lecture. Tout d’abord, je trouve que le concept même ainsi que l’entrée en matière sont très bien trouvés. Du King tout craché. Le dôme n’est finalement qu’un prétexte une fois de plus pour imaginer une sorte de huis clos, un microcosme dans lequel des individus lambdas, poussés dans leurs retranchements et mis face à leurs peurs peuvent changer du tout au tout.
Dans "Dôme", Stephen King pourrait presque faire figure de sociologue, car certaines scènes d’émeutes, et même certaines réactions ont été observées dans la vie réelle, notamment durant le Covid, mais pas que. Ce titre avait donc à la fois un côté surréaliste voire surnaturel et un autre terriblement plausible et proche de notre quotidien et le mélange des deux était assez terrifiant.
Cependant, et même si dès la première scène le dôme entre en action, j’ai trouvé que cette histoire présentait certaines longueurs. Ce n’est pas qu’il y avait des descriptions à rallonge ou des scènes vraiment inutiles, mais de façon globale, je n’ai pas ressenti cette sorte de frénésie de lecture que j’ai pu ressentir pour d’autres romans conséquents de Stephen King tels que "Ça" ou encore "Le fléau". Pour ma part, l’histoire manquait parfois d’entrain et puis le très grand nombre de protagonistes n’a pas non plus aidé la lecture. J’ai l’habitude des romans de King avec un nombre conséquent de personnages et généralement cela ne me dérange pas mais pour le coup, il m’a manqué un peu de densité et d’installation de certains personnages tant et si bien que si j’arrivais à bien mémorise le noyau dur de l’histoire, à contrario jusqu’à la fin j’ai continué à mélanger certains noms et même parfois à me dire "Mais c’est qui celui-là ?". Sorti de cela, les personnages sont tout de même bien traités et certains sont fort attachants.
Stephen King m’a un peu surprise, car si dans "Dôme" on retrouve la thématique de la méfiance et la critique envers l’armée américaine et surtout l’Etat, il n’en reste pas moins que l’un des personnages centraux de ce titre n’est ni plus ni moins qu’un ancien soldat. Et j’ai trouvé que le fait de traiter de la thématique de l’armée sous plusieurs points de vue était très intéressant et permettait d’apporter des propos plus nuancés.
À côté du clan des gentils, on retrouve bien sûr une belle brochette de types plus infâmes les uns que les autres. Tous ces personnages absolument ignobles et qu’on ne peut que détester au plus haut point appartiennent tous au cercle de la politique et de la police. De là, à y voir une certaine critique de ces postes clés d’un état, il n’y a qu’un pas. Cette sorte d’opposition entre clans du Bien et clan du Mal (même si certains habitants se positionnent au milieu voire passent de l’un à l’autre) m’a beaucoup rappelé "Le Fléau". D’ailleurs, de façon globale, j’ai noté beaucoup de similitudes entre les deux titres : le même genre de construction, le même genre de fin, l’omniprésence de la religion tout du long, et même le personnage du Chef m’a énormément fait penser au personnage de La Poubelle dans "Le fléau". Pour moi les deux romans ont donc beaucoup en commun même si j’ai préféré "Le fléau", peut-être parce que l’auteur est allé plus loin, a plus installé ses personnages et aussi peut-être tout simplement parce que j’ai préféré les personnages du Fléau justement.
Avec "Dôme", Stephen King nous fait la démonstration d’une dictature naissante et la mise en place du totalitarisme. C’est un roman qui parle de la manipulation des masses ainsi que de la paranoïa, mais également qui décortique la Nature humaine dans ce qu’elle peut avoir de meilleur comme de pire, chose que King fait particulièrement bien.
Bien que l’auteur ne soit ni athée ni agnostique, il met clairement dans "Dôme" la manipulation de la pensée de l’autre en rapport avec la religion et de façon globale dans ce roman, la religion n’apporte rien de très positif. Je tiens par contre à noter qu’il y a dans ce livre une scène de viol particulièrement difficile à lire. C’est rare chez King donc raison de plus pour le préciser. Bien sûr, à côté de ça, l’auteur n’est parfois pas avare en détails sanglants, en explosions, hémoglobine à foison et tripailles à l’air, mais ça pour le coup, c’est une chose à laquelle on est habitué lorsqu’on lit King.
Il y a dans "Dôme" toute une réflexion autour du suicide que j’ai trouvé très intéressante, mais qui malheureusement pour moi n’était pas assez poussée et développée. La fin quant à elle pour moi est une bonne fin. J’ai lu frénétiquement et pratiquement en apnée les 250 dernières pages. D’un coup, tout s’accélère et la tension est extrême jusqu’au dénouement final. Par contre, il faut je pense un peu ouvrir ses chakras et accepter la part de surnaturel proposée par l’auteur. Personnellement, ce n’est pas le type de fin et "d’univers" que je préfère chez King, mais pour autant, je reconnais que c’est une fin assez réussie et qui en tout cas clos bien l’histoire.
J’ai souvent souri durant ma lecture, car dans ce livre, on retrouve la passion de King pour les chiens et plus particulièrement les corgis. Il y avait dans cette histoire un corgi nommé Horace que j’imaginais parfaitement et que j’aurais aimé avoir à mes côtés durant la lecture. De façon globale, "Dôme" est un titre de Stephen King dans lequel on retourne de nombreuses thématiques qu’il aborde régulièrement, de nombreuses références à ses passions et son univers et également un titre dans lequel on ne manque pas de connexion avec son multivers et avec d’autres de ses romans.
Pour moi, "Dôme" est donc un bon roman de Stephen King et j’ai presque envie de dire, un titre pur jus de l’auteur, mais dans le genre œuvre magistrale et très longue de l’auteur, j’ai préféré "Ça" et "Le fléau" dont les thématiques et les univers m’ont probablement plus parlé. De plus, certaines petites longueurs ne m’auront pas permis d’avoir un engouement total pour ce titre, mais malgré tout, je trouve que c’est un roman de Stephen King à lire et j’ai désormais hâte de découvrir la série qui en a été tirée même si j’ai cru comprendre qu’elle collait assez peu à l’histoire du roman.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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