Résumé du livre Minuit 2 - Stephen King
Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passait après minuit ?
Tout bascule.
Le temps se courbe, s'étire, se replie ou se brise en emportant parfois un morceau de réel. Et qu'arrive-t-il à celui qui regarde, les yeux écarquillés, la vitre entre réel et irréel juste avant qu'elle explose et que des aiguilles de verre se mettent à voler en tous sens ? Les cauchemars de Stephen King vous empêcheront longtemps de dormir juste après minuit.
Minuit 1 : L'heure où un avion peut atterrir dans le néant, le monde des Langoliers.
Minuit 2 : L'heure où un écrivain peut rencontrer son double, dans un jardin très secret d'où l'on ne revient pas.
Après minuit, c'est toujours l'heure de Stephen King.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Minuit 2 - Stephen King
Après ma lecture de "Si ça saigne", j’avais très envie de lire un autre recueil de nouvelles de Stephen King, c’est pourquoi j’ai tenté "Minuit 2". Ce ne sera pas un coup de cœur comme ce fut le cas pour "Si ça saigne" mais ça n’en reste pas moins une bonne lecture. Les deux nouvelles ne se valent pas tout à fait, la première étant pour moi clairement la plus intéressante et la plus aboutie. D’ailleurs de nouvelles, j’ai presque plutôt envie de parler de deux courts romans, car la première fait plus de 300 pages et la seconde plus de 200. Autant dire qu’il y a des auteurs qui publient des romans qui comptent bien moins de pages que cela (Amélie Nothomb et Philippe Besson pour ne citer qu’eux).
Première nouvelle : Les Langoliers
J’ai beaucoup aimé cette très longue nouvelle (à ce niveau, on peut donc même dire qu’il s’agit d’un roman). J’ai été très vite happée par le récit. Il faut dire que cette histoire de passagers qui disparaissent quasiment tous d’un avion en vol a de quoi intriguer.
À ce mystère de base, King est venu greffer au fur et à mesure une sensation de mal-être puis une angoisse qui ne fait que grandir petit à petit pour terminer en tension extrême et en une sorte de course contre la montre qui m’a glacé le sang. De nombreux aspects des romans de Stephen King sont présents dans cette nouvelle. Tout d’abord, le stress omniprésent, et même l’horreur avec ces Langoliers dont on ne sait s’ils sont réels, mais qui pour autant ne manquent pas de diffuser cette ambiance glauque et effrayante à la King.
On suit également un petit groupe de personnages engagés dans une sorte de quête et là aussi, c’est quelque chose souvent présent dans les romans de l’auteur et qu’il maîtrise bien. Les personnages sont chouettes, attachants, bien pensés, bien écrits et bien sûr, au milieu de tout ça, on a un écrivain…
Et puis j’ai beaucoup aimé cette nouvelle car au-delà de la bonne dose d’angoisse qu’elle délivre, j’ai trouvé que c’était une formidable histoire sur la thématique du temps. Du temps qui passe, du voyage dans le temps et de tout ce que l’homme a pu fantasmer à ce sujet que ce soit dans la réalité ou dans les œuvres de fiction. J’ai aimé la proposition de King à ce sujet et si je pense que je l’ai autant apprécié, c’est qu’il a su faire de cela un bel hymne à la vie. Oui le temps passe inexorablement, mais avec les Langoliers, Stephen King nous exhorte à vivre pleinement chaque seconde qui passe comme si elle était la dernière.
"Les langoliers" est une nouvelle donc mystérieuse qui se fait de plus en plus noire au fur et à mesure des pages pour au final terminer sur un éclat de lumière fort appréciable. C’est une nouvelle très teintée science-fiction et une belle histoire dont je me souviendrai longtemps, je pense.
Seconde nouvelle : Vue imprenable sur fenêtre secrète
J’avais vu l’adaptation cinématographique de cette nouvelle, il y a de cela de nombreuses années et heureusement, si je me souvenais du gros de l’histoire, j’avais oublié pas mal de choses et notamment la fin. Pour moi, "Vue imprenable sur fenêtre secrète" est en deçà des Langoliers. Dans celle-ci, Stephen King s’est de nouveau attaqué à l’un de ses sujets favoris, en tout cas l’un de ceux qu’il maîtrise (et pour cause, puisque c’est son quotidien.) : le métier d’écrivain et les difficultés liées parfois à cette passion qui peut se transformer en sacerdoce.
En effet, dans "Vue imprenable sur fenêtre secrète" on suit quasi exclusivement Morton, un écrivain qui vient de divorcer. Il a donc emménagé dans sa maison de campagne et qui, un jour, reçoit la visite d’un drôle de type qui l’accuse d’avoir plagié l’une de ses histoires, ce dont Morton est certain que c’est impossible. De là, va s’enclencher un face-à-face psychologique, et même un tourbillon psychotique qui n’aura de cesse d’aller crescendo.
La tension est somme toute plutôt bien menée (tout comme dans les Langoliers) mais parfois j’avais l’impression que l’on faisait un peu du sur place pour pas grand chose. Généralement, je suis plutôt friande des romans de King dans lesquels il se concentre sur un personnage central, mais pour le coup, j’ai moyennement aimé suivre Morton. Je n’ai pas vraiment eu d’attache ni d’affecte pour ce personnage. Du coup, son duel avec Shooter m’intéressait dans le sens où je voulais avoir le fin mot de l’histoire, mais pas non plus outre mesure car quelle que soit l’issue, je savais que ça ne me toucherait pas.
La fin d’ailleurs est un peu abrupte mais pas forcément très originale. L’épilogue quant à lui est assez flou et peut être interprété de plusieurs façons possibles donc si vous n’aimez pas les fins ouvertes, passez peut-être votre chemin. Pour ma part, j’avoue que je suis ressortie de cette lecture avec une petite sensation d’inachevé, comme s’il m’avait maqué quelque chose. Cependant, comme je le disais, j’ai bien aimé la tension globale de cette nouvelle ainsi que les thématiques de l’inspiration artistique, mais également de la culpabilité. Ne plagions-nous pas forcément un peu autrui lorsque l’on crée puisque nous sommes sans cesse influencés par ce que nous voyons, lisons, entendons etc. ? La réflexion est ouverte.
Dans l’ensemble, j’ai donc bien aimé "Minuit 2" qui présente deux nouvelles assez longues (je préfère largement cela aux nouvelles courtes de King.). J’ai néanmoins eu une vraie préférence pour "Les Langoliers" qui est pour moi une belle réussite en termes de tension, de proposition de fin du monde mais aussi de réflexion sur la notion de temporalité. J’espère découvrir très prochainement "Minuit 4" en espérant y trouver des nouvelles dans la même veine que celles présentes dans "Minuit 2".
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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