Résumé du livre Brume - Stephen King
Imaginez une brume qui s'abat soudainement sur une petite ville, une brume si épaisse que les clients d'un supermarché hésitent à en ressortir. Il n'en faut pas davantage au maître de l'épouvante pour nous plonger dans le cauchemar avec un réalisme hallucinant. Chacune des nouvelles de ce volume possède le même pouvoir ensorcelant. Vous serez terrifié par un petit singe en peluche qui joue des cymbales. Vous redouterez de voir surgir le fantôme d'un… camion. Vous saurez de quoi est capable un naufragé solitaire, lorsque la faim le tenaille et que la drogue décuple son courage.
L'art de faire surgir l'effrayant ou le surnaturel au cœur d'un monde rassurant et prosaïque… Les superbes décors du Maine, où vit Stephen King, se révèlent une fois encore peuplés de sortilèges et de malédictions.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Brume - Stephen King
Je ne compte plus le nombre de recueils de nouvelles que j’ai déjà lu de Stephen King à ce jour, mais je sais pertinemment, que celui-ci ne se positionnera pas dans les plus mémorables ni dans les plus réussis pour moi. Après, il est vrai que j’ai une large préférence pour les recueils qui compilent seulement quelques nouvelles longues (tels que "Nuit noire étoiles mortes", "Différentes saisons") or "Brume" compte un grand nombre de nouvelles dont certaines sont parfois très courtes. Donc, partant de ce constat, j’avais déjà quelques réserves avant de débuter ma lecture.
Brume
Il s’agit de la nouvelle la plus longue du recueil. Je l’ai trouvé plutôt intéressante et somme toute réussie dans le genre horrifique, même si certains passages manquaient de clarté et de fluidité et si d’autres étaient un peu grotesques. Malgré tout, il y a eu quelques descriptions qui m’ont hérissé les poils et franchement dégoûté (car cela me renvoyait à l’une de mes phobies).
La fin est sympa dans l’idée même si un peu trop ouverte et précipitée à mon goût (je sais que la fin du film de Franck Darabont apporte plus de réponses ou en tout cas apporte un éclairage, mais cela ne m’intéresse pas tellement puisque c’est l’interprétation du réalisateur et ou du scénariste et non de l’auteur, bien que King ait aimé cette fin.). "Brume" est une nouvelle aux accents de fin du monde avec sans grande surprise de par cette thématique, une certaine critique de la religion.
Une fois de plus, Stephen King se plaît à imaginer comment ses semblables réagissent lorsqu’ils sont poussés dans leurs retranchements. On retrouve dans cette nouvelle deux thématiques assez récurrentes chez l’auteur qui sont la méfiance envers le gouvernement et les nouvelles technologies (comme c’était par exemple aussi le cas dans "Charlie", "Cellulaire" ou encore "Le Fléau"). Il s’applique également à démontrer, comme il le fait souvent, qu’en cas d’effondrement du monde, l’humain est capable du pire comme du meilleur. Et comme je le disais, cette nouvelle, c’est en grande partie une critique de la religion incarnée par un personnage religieux extrémiste qui est une figure, là encore, assez récurrente dans ses histoires.
En ce lieu des tigres
Il s’agit d’une nouvelle très courte. Je trouvais cette histoire géniale, car elle permettait d’illustrer rapidement et efficacement la peur que cela peut représenter pour l’enfant d’aller aux toilettes à l’école. Malheureusement, là encore la fin est trop rapide et trop floue.
Le singe
Cette nouvelle-ci traite des superstitions et du sentiment de culpabilité. Un passage se veut directement inspiré d’un traumatisme que Stephen King a vécu enfant quand, semble-t-il, il aurait été témoin de la mort de l’un de ses amis emporté par un train. C’est au demeurant une très bonne nouvelle qui est pour moi une allégorie de la mort très réussie.
La révolte de Caïn
Voilà une nouvelle très courte mais glaçante mettant en scène un jeune homme débutant une tuerie de masse dans une université américaine. Elle peut vaguement faire penser à "Rage" mais elle m’a surtout rappelé dans l’intention (le personnage désabusé et l’univers universitaire) certains romans de Bret Easton Ellis.
Le raccourci de Mme Todd
J’ai très peu apprécié cette nouvelle. Je l’ai trouvé brouillonne et le style parfois poussif. C’est typiquement le genre de nouvelle que je vais très vite oublier.
L’excursion
C’est une très bonne nouvelle futuriste aux accents de science-fiction. On y trouve un passage qui fait référence à Randal Flagg pour qui sait décrypter un peu l’univers de King. La fin quant à elle, est aussi géniale qu’effroyable.
Le gala de noces
C’est de nouveau une nouvelle assez courte pas désagréable mais pas franchement mémorable dans laquelle une fois de plus Stephen King va venir questionner la notion de destin.
Paranoïa
Il s’agit non pas à proprement parler d’une nouvelle, mais plutôt d’une mélopée. C’est un court poème en prose qui illustre la paranoïa. Pas mauvais, mais un peu déroutant.
Machine divine de traitement de texte
C’est une nouvelle sympa, longue juste ce qu’il faut, mais elle était peut-être un peu trop "feel good" pour moi. Cette histoire traite des regrets et illustre parfaitement le refrain "Et si …" qui permet de tout imaginer, mais aussi potentiellement de tout regretter.
L’homme qui refusait de serrer la main
Il y a dans cette nouvelle un rapport direct avec la nouvelle "La méthode respiratoire" Je l’ai trouvé sympathique, mais assez peu mémorable je pense.
Sables
Cette nouvelle m’a semblé être une sorte d’hommage à "Dune" de Franck Herbert. C’est une nouvelle futuriste et de SF à laquelle je n’ai pas du tout accroché. On est catapulté dans un monde bizarre qui ne nous est pas expliqué donc difficile à comprendre d’autant qu’il y a également un langage inventé par moment. Je n’ai pas compris l’intérêt de cette nouvelle (Était-ce une histoire sur la folie ? Je n’en suis même pas certaine.). Et franchement, je n’ai pas forcément retrouvé Stephen King dans cette proposition.
L’image de la Faucheuse
Une nouvelle aux accents gothiques. Elle était courte mais sympa mais probablement trop courte pour être mémorable.
Nina
Voici une très bonne nouvelle d’une cinquantaine de pages qui se déroule en partie à Castle Rock. Cette histoire m’a bien sûr fait penser à Bonnie and Clyde et au film "Tueurs nés". On plonge dans une sorte de spirale vers le mal et la violence avec une fin qui retourne le lecteur. J’ai trouvé cette histoire très efficace avec ce qu’il faut d’angoissant et de stressant, mais aussi avec un personnage central bien développé grâce à différents récits sur sa vie passée. C’est, sans aucun doute possible l’une de mes nouvelles préférées de "Brume".
Pour Owen
Il s’agit d’un poème court qui relate un souvenir avec son fils. Je pense que de par la traduction, forcément en français le texte doit y perdre, mais en plus, j’ai eu le sentiment que c’était un texte qui aurait du rester dans la sphère privée et ne pas forcément être publié, car je n’y ai pas vu d’intérêt.
Le goût de vivre
Quelle nouvelle glaçante et réussie ! Elle est écrite sous la forme d’un journal de bord, d’un homme échoué sur une toute petite île. On découvre alors un homme dont l’envie de survivre est incroyable, mais jusqu’où pourra-t-il tenir avant de sombrer dans la folie ou de mourir ? C’est typiquement le genre d’histoire qui marque le lecteur. En-tout-cas à titre personnel, je sais que je m’en souviendrai longtemps !
Le camion d’oncle Otto
C’est une super nouvelle qui reflète bien la patte et l’univers de Stephen King. Il s’agit d’une histoire agrémentée d’une petite dose d’angoisse et un soupçon d’inexplicable avec des thématiques récurrentes chez King comme les peurs de l’enfance, des véhicules tueurs et surtout, le poids de la culpabilité et l’obsession.
Livraisons matinales
De nouveau une nouvelle assez courte et déconcertante. Elle semble à la fois un peu folle et en même temps elle est glaçante. Stephen King y introduit insidieusement une fois de plus l’angoisse et l’horreur très "simplement" et presque "naturellement" dans le quotidien le plus banal d’un quartier américain. J’ai beaucoup aimé l’introduction avec la mise en contexte et la scène vue du point de vue des animaux.
Grandes roues
Cette nouvelle présente une connexion directe avec la nouvelle précédente. Encore une histoire courte qui partait bien, mais la fin est assez incompréhensible.
Mémé
Ça, c’est une très bonne nouvelle horrifique qui met en scène ce que King sait peut-être faire de mieux : les peurs de l’enfance. Dans cette nouvelle, on est aux côtés d’un jeune garçon seul chez lui avec sa grand-mère qui le terrifie jusqu’au moment traumatique qui le changera pour toujours. On y retrouve une bonne partie de l’essence même de l’écriture et de l’univers de l’auteur.
La ballade de la balle élastique
Une fois de plus King explore avec cette histoire la thématique de l’obsession qui mène à la folie et du travail d’écrivain. Ce sont des sujets que j’aime beaucoup chez lui et j’avoue que la nouvelle démarrait très bien, mais j’ai aussi eu la sensation qu’elle comportait une partie qui traînait en longueur sans raison. Dommage, mais cela reste tout de même une bonne nouvelle.
Le chenal
C’est une nouvelle sur la fin de vie dont se dégage une certaine poésie, mais qui m’a un peu ennuyé et que je vais rapidement oublier, je pense.
Je ressors donc de ma lecture de "Brume" un peu mitigée. Oui, certaines nouvelles étaient très bonnes, mais j’ai trouvé qu’elles étaient un peu noyées dans un ensemble qui ne m’a pas totalement transporté. Je l’ai souvent dit, mais c’est vrai qu’avec King, j’aime et même j’ai besoin, de me plonger dans ses histoires et pour cela, j’ai besoin d’un certain nombre de pages et de développement. Je garde en tête que c’est extrêmement difficile d’être ultra efficace et percutant en très peu de pages et c’est en cela que pour moi, l’exercice de la nouvelle est probablement le plus difficile en termes de littérature et si King sait parfois très bien le faire, je reste tout de même dans l’idée que dans "Brume", il aurait peut-être du moins s’éparpiller et aboutir plus certaines nouvelles qui avaient un potentiel de dingue et qui laissent le lecteur sur sa faim.
Malgré cette lecture en demie-teinte, je prends toujours autant de plaisir à retourner dans l’univers de Stephen King et je pense que je ne pourrais cesser d’aimer profondément cet auteur.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
Ajouter un commentaire