La cerise sur le gâteau - Aurélie Valognes

Ma première rencontre avec Aurélie Valognes s'était bien passée et puis là, je crois que j'ai raté une marche ... Je comprends l'intention de l'auteure avec ce roman mais pour moi, trop de choses ne fonctionnaient pas. Attention, tout n'a pas été catastrophique non plus.

J'ai dans l'ensemble vraiment bien aimé le personnage de Brigitte, qui est une femme douce, altruiste et une grand-mère comme tout le monde en rêve (bien qu'elle manquait parfois un peu de caractère pour moi) et j'ai surtout aimé le personnage de Marguerite, l'arrière-grand-mère et mère de Bernard qui est une petite vieille au caractère bien trempé, qui fait preuve de franchise à toute épreuve et qui aime rester élégante malgré son âge et ses petits moyens. Pour moi, c'était LE personnage attachant de ce roman.

Pour ce qui est des autres personnages, aïe. Le fils et la belle-fille ne m'ont fait ni chaud ni froid (voire m'ont parfois un peu exaspéré), les gamins étaient limite par moments (à la fin on a quand même une gamine de 5 ans qui est clairement cleptomane et personne ne trouve rien à redire, presque ça les fait rire).

Et mon plus gros problème fut Bernard. Je  n'ai pas du tout réussi à m'attacher à lui parce que ce type est un concentré de plein de choses qui me font sortir de mes gonds. Tout d'abord, au début du roman c'est un homme égoïste au possible, sans aucun respect pour ceux qui l'entourent voire misogyne à ses heures. Le stéréotype du gros con qui ne pense qu'à sa carrière et à son petit confort et qui pense avoir raison à propos d'absolument tout !

En plus de ça, il traite sa femme comme la dernière des boniches. J'ai eu beaucoup de mal à comprendre comment elle pouvait encore aimer éperdument un type pareil. Du coup, pendant les 150 premières pages, on a un étalage des états d'âme à deux balles de Bernard et ses remarques désobligeantes et c'était long. Et puis ensuite, assez rapidement (trop d'ailleurs à mon goût), l'égoïste nombriliste se découvre une conscience écolo et devient une sorte de grand gourou de l'écologie. Et là, la pilule a eu du mal à passer.

Ce personnage m'a fait penser à certains bobos des grandes villes qui pensent avoir le bon sens absolu en terme d'écologie et d'être en droit de donner des leçons à tout-va sans se rendre compte qu'autour d'eux, beaucoup de gens (de la campagne entre autres) n'ont pas attendu la "mode" pour faire attention, acheter local (parce que de toutes façons le premier supermarché est bien trop loin) et repriser leurs chemises (parce que réparer un trou ou remettre un bouton c'est l'affaire d'une dizaine de minutes et que racheter de la camelote à un prix exorbitant ça va deux minutes).

Je comprends que l'auteure ai voulu faire un roman écolo et la démarche est complètement louable, mais j'ai trouvé qu'elle l'avait fait de façon assez maladroite voire même que certains passages étaient contre productifs du point de vue de l'éveil des consciences. Et puis, mon autre gros problème avec ce roman c'est que l'auteure a voulu y mêler trop de thématiques. C'est bien simple, j'avais le sentiment qu'elle avait mis dans ce roman toutes les grandes thématiques à la mode ou en tout cas, celles dont on parle en ce moment en se disant "Bon, ba comme ça au moins chacun y trouvera son compte !" Et bien non.

Parce que du coup, hormis le thème de l'écologie qui reste assez central, les autres thématiques m'ont paru très survolées et du coup sans intérêt. Elle y parle ainsi de la difficulté de se mettre à la retraite et du manque d'activité et de reconnaissance qui en découle, du véganisme, du trop-plein d'écrans chez les plus jeunes, du féminisme un peu aussi et j'en passe.

Autre souci, il y a pour moi un gros décalage entre l'âge des enfants et leurs discours, surtout concernant Charlotte la plus jeune. A 4 ans, l'entendre dire par exemple "Ah la barbe !" ça ne fonctionne pas. Les enfants de 4 ans ne parlent pas comme ça. Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.

Et puis, si vous êtes ennuyés par les discours du type "C'était mieux avant", alors ne lisez pas ce roman. Parce que finalement, c'est ce qu'il m'en reste, que tout tait mieux avant et que donc un gros retour en arrière serait LA solution pour un retour à un monde meilleur. Trouver des solutions en adéquation avec notre époque ?! Non ! Mettons-nous tous en autosuffisance et détruisons toutes les voitures ! C'est la seule solution pour sauver notre planète !

Bref, je vais m'arrêter là. Vous l'aurez compris, alors que ce roman aurait dû me détendre et m'apporter un message fort et positif, il m'a finalement plus énervée qu'autre chose. Un message finalement assez flou, voire contre-productif. Un récit assez plat dans lequel il ne se passait finalement pas grand chose puisque l'histoire et très linéaire et enfin, des personnages pas forcément agréables voire caricaturaux par moments.

Autant j'avais adoré "Mémé dans les orties", autant là, ça ne l'a vraiment pas fait. Je crois que je commence aussi à saturer avec ces romans qui surfent sur les thématiques dites "à la mode" et qui se permettent d'être très moralisateurs sans apporter de vraies solutions. Je testerai néanmoins d'autres romans d'Aurélie Valognes car pour le moment, j'ai un avis très mitigé sur cette auteure.