Résumé du livre Une fille comme les autres - Jack Ketchum
Une petite ville des Etats-Unis dans les années 1950. Un jour d’été, au bord du ruisseau où il pêche des écrevisses, le jeune David fait la connaissance de la jolie Meg, sa nouvelle voisine. Meg et sa soeur vivent depuis peu chez Ruth Chandler, leur tante et mère du meilleur copain de David.
Petit à petit, intrigué et fasciné, le jeune garçon se rend compte qu’il se passe quelque chose d’anormal chez les Chandler, que les choses ne sont pas ce qu’elles paraissent être dans ce paisible quartier résidentiel. Trente ans plus tard, David se souvient…
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Une fille comme les autres - Jack Ketchum
“Une fille comme les autres” est encore un roman coup de poing comme Jack Ketchum sait si bien les faire. J’avais vu l’adaptation cinématographique (“The girl next door”) et surtout je connaissais la véritable histoire dont ce roman est inspiré (l’histoire de Sylvia Likens) et pourtant j’ai tout de même été subjuguée par ce récit.
Jack Ketchum a une vraie patte de conteur, sombre et un peu pessimiste par moment quant à la nature humaine mais terriblement réaliste. Il n’en fait pas des tonnes, son écriture sonne toujours juste et équilibrée.
Ici, il nous plonge une fois de plus dans l’horreur, dans ce que l’humain est capable de pire. Attention, gros warning : à tous ceux qui sont sensibles à la maltraitance envers les enfants ne lisez surtout pas ce livre. Ici je parlerais même de torture voire de barbarie sur une jeune fille de 14 ans.
Comme souvent avec cet auteur, il faut avoir le coeur bien accroché mais le pire, et c’est ce que je me suis dit en lisant ce roman, c’est que ces monstruosités ne sortent pas simplement de l’imagination de l’auteur puisqu’elles ont véritablement eu lieu ! Et encore, Jack Ketchum fait preuve d’une certaine forme de pudeur. En effet, les faits réels sont encore pires que ceux énoncés dans le livre et l’auteur a passé sciemment sous silence certaines tortures. Pour cela, il s’est servi d’un personnage, un enfant qui a assisté à toute cette histoire et c’est lui qui raconte ce récit une fois adulte.
Si au début de ma lecture j’étais un peu déçue, car je pensais que raconter cette histoire du point de vue de Meg aurait rendu le roman plus immersif, finalement son procédé est judicieux car il permet de mettre un peu de distance face à certaines atrocités et permet aussi d’explorer une autre facette de cette histoire : la culpabilité.
Ce roman aborde de nombreux sujets tels que l’enfance et la perte de l’innocence, la haine et plus particulièrement la haine envers les femmes, la perversion, le sexe, la culpabilité, … C’est hallucinant quand on y pense au cours de la lecture, de se rendre compte que tous les personnages présents sont tous des enfants et adolescents hormis une femme. On se demande comment un tel degré de sadisme et de violence peut exister dans un univers si enfantin. Mais c’est justement à travers cette femme que cette violence extrême fait irruption puisque c’est elle qui leur donne le feu vert, voire même son consentement. J’ai rarement rencontré un personnage aussi détestable, aussi sadique et dérangé. On ne peut que lui souhaiter le pire.
L’angoisse, la violence et cette sensation d’étouffement augmentent crescendo tout au long du récit. C’est une véritable descente aux enfers et course à la torture que nous fait vivre l’auteur. J’ai lu certains passages en apnée. Mon seul regret est que j’aurais peut-être aimé que la psychologie des personnages, que ce soit Ruth ou les enfants, soit encore plus fouillée. Mais une telle folie peut-elle “s’expliquer” ?
J’ai eu énormément d’empathie pour Meg et je l’ai aussi beaucoup admirée pour sa force de caractère, sa capacité de rébellion même quand elle est plus bas que terre. Elle n’abandonne jamais et on ne peut que se demander où elle arrive à puiser une telle force, une telle rage.
En bref, un roman très fort, très dur et très complet écrit sous une plume précise, piquante et acerbe mais que j’aurais aimé peut-être un peu plus long. A un cheveu du coup de coeur.
Décidément, Jack Ketchum était un très grand auteur, l’un des rares à savoir plonger aussi loin dans la noirceur du genre humain et à savoir si bien la coucher sur papier. Ne me reste plus qu’à me procurer ses autres romans parce que pour le moment “Une fille comme les autres” et “Fils unique“ ont été deux expériences pour le moins mémorables.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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