Résumé du livre Baby Doll - Hollie Overton
La nouvelle vie de Lily Riser commence un soir d’hiver glacial. Seulement vêtue d’un pyjama, elle passe la porte. Elle serre sa fille dans ses bras. Et se met à courir. Loin de la cabane dans la forêt, loin du père de Sky, de cet homme qui l’a séquestrée pendant huit ans et qui, pour la première fois, n’a pas tourné le verrou. Lily est libre, mais son calvaire n’est pas pour autant terminé. Si l’enlèvement et les sévices qu’elle a subis ne l’ont pas seulement marquée à vie, sa disparition a également détruit sa famille,...
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Baby Doll - Hollie Overton
Je n’avais encore jamais lu Hollie Overton et si dans l’ensemble j’ai aimé sa plume, j’avoue que je m’attendais à un tout autre genre d’histoire. En effet, à la lecture du résumé, j’imaginais lire un thriller assez angoissant et page turner alors qu’au final "Baby doll" pour moi est plus une sorte de roman contemporain aux traits assez dramatiques.
Si vous cherchez un roman qui traite de façon approfondie de la victimologie, mais aussi des victimes collatérales lors d’un événement traumatique alors ce titre risque de vous plaire. Ce que j’ai apprécié, ce fut vraiment le traitement des personnages. Hormis Rick, le kidnappeur et total psychopathe irrécupérable, les autres personnages sont assez nuancés. Même Lily, l’héroïne principale est parfois pleine d’ambivalence ce qui fait que par moment, j’étais en total désaccord et qu’elle me faisait lever mes yeux au ciel alors qu’au final, j’ai compris sa réaction. Et ce fut le cas aussi pour les personnages d'Ève et Abby.
On se retrouve vraiment au cœur d’une famille éclatée, avec des protagonistes qui traînent chacun leurs zones d’ombre, leurs angoisses, et qui tentent de remonter à la surface tant bien que mal. Et ça, c’était très appréciable parce que dans ce type de récit, on se retrouve très souvent face à une opposition très manichéenne, or là ce ne fut pas le cas. Je tiens aussi à le préciser, si vous vous attendez à un thriller dans lequel le personnage du psychopathe est très présent, passez votre chemin. "Baby doll" repose vraiment sur le trio féminin formé par Ève et ses deux filles et j’ai trouvé que finalement, les passages dans lesquels il était question de Rick servaient la plupart du temps à surtout mettre en avant Lily, sa force de caractère et son profond courage.
J’ai beaucoup aimé aussi que Hollie Overton traite de la thématique de la gémellité. Je ne sais pas si elle a elle-même une jumelle, mais j’ai eu la sensation que cela était abordé avec beaucoup de réalisme. La relation entre Lily et Abby est à la fois très fusionnelle et pleine d’un amour inconditionnel et pour autant, cela ne les empêche pas de ressentir parfois envers l’autre de la jalousie, de la colère ou encore de l’envie. Un rapport très complexe et loin d’être linéaire que l’on ressent très bien à la lecture de ce roman.
Par contre, j’ai un petit regret quant au rôle tenu par la petite Sky. Si au début du récit je trouvais qu’elle avait une grande importance, assez rapidement elle est mise de côté au profit de la relation entre les deux sœurs. De plus, l’auteure a très peu développé l’évolution de Sky et je trouve cela dommage. C’est tout de même une petite fille qui a vécu toute sa jeune vie enfermée dans un sous-sol et j’ai trouvé qu’elle se faisait très vite à la vie à l’extérieur, qu’elle posait assez peu de question quant à sa nouvelle vie, à son père, etc. Et cette trop grande "facilité" d’adaptation de Sky pour moi enlevait de la crédibilité à cette histoire.
Ce que j’ai par contre apprécié, c’est que même si Lily a vécu l’horreur, l’auteure reste finalement très évasive sur ce qu’elle a vécu donc pas de problème pour les lecteurs sensibles. Elle a choisi de se concentrer sur l’après séquestration et a traité la séquestration et les sévices avec beaucoup de pudeur et cela ne retire pour autant pas de force au récit. Elle aurait très vite pu tomber dans le sensationnalisme et les détails gores, mais elle a au final habilement tourné les choses pour nous faire comprendre le traumatisme sans trop en dire.
Il y a par contre une sorte de tic d’écriture de l’auteure qui m’a vraiment dérangé, c’est le fait qu’il y ait beaucoup trop de répétition des prénoms des protagonistes principaux. Vraiment, cela n’était pas agréable à lire et donnait l’impression qu'Hollie Overton ne maîtrisait pas tout à fait le processus d’écriture. De plus, je trouve que le fait que les chapitres portent à chaque fois le nom d’un personnage en particulier n’apportait rien de plus au récit.
Finalement, "Baby doll", c’est avant tout un beau roman sur la reconstruction, mais aussi sur la rédemption et sur le pouvoir de l’amour et de la sororité.
Si certains passages m’ont fait grincer des dents (principalement tout ce qui concernait le pseudo triangle amoureux) au final, j’ai compris l’utilité qu’ils pouvaient avoir dans l’entièreté du livre et en fin de compte, c’est un roman que j’ai trouvé beau et fort. "Baby doll" fut loin de ce que j’en attendais. C’est un roman qui prend son temps voire qui présente quelques petites longueurs, mais je crois que ce fut tout de même une belle surprise et une histoire assez originale qui aborde en profondeur la reconstruction après un traumatisme profond que ce soit pour la victime ou ses proches. Un roman noir dans lequel la psychologie est omniprésente et qui dans l’ensemble m’a beaucoup plut.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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