Gravé dans le sable - Michel Bussi

Je n'irai pas jusqu'à dire que ce roman est mauvais mais c'est clairement le Michel Bussi que j'ai le moins aimé à ce jour et pour moi, il comporte de nombreux aspects à revoir, voire même certains franchement problématiques.

Pourtant, l'histoire partit plutôt bien. Le résumé me donnait envie. Cette idée d'une histoire de coup de poker, de pacte entre soldats durant la guerre, donnant lieu à des mystères et une envie de vengeance qui prendra place sur plusieurs décennies avait de quoi plaire. Mais finalement, on est loin de ce qui aurait pu faire selon moi, un bon roman.

Dans la préface, Michel Bussi explique qu'en réalité ce roman est le premier qu'il ai écrit même s'il a été publié bien plus tard. Je suis désolée Michel, mais parfois les essais devraient rester au stade d'essais, au fond d'un tiroir (tout le monde n'est pas King et ne cache pas des petits chefs d'oeuvre oubliés au fond de ses tiroirs).

Si je n'ai jamais eu de coup de coeur avec Michel Bussi ni été complètement emballée par l'un de ses romans, j'en ai tout de même plutôt apprécié certains comme "Maman a tort" ou "Nymphéas noirs". Mais pour moi, celui-ci ne lui fait clairement pas honneur.

Tout d'abord, au niveau de l'écriture en elle-même, je trouve qu'il y avait pas mal de choses à revoir. Le vocabulaire est assez pauvre et on s'en rend vite compte. On a également droit à de nombreuses répétitions d'un même mot dans plusieurs phrases à la suite et pour moi c'est la preuve d'un manque de vocabulaire et même de sens littéraire de la part de l'auteur. Ce procédé atteint son apothéose page 244 où l'on a pas moins de 10 fois le prénom Lucky, 7 fois le prénom Ralph, 4 fois le prénom Alan et 3 fois le prénom Oscar. Sur une seule page ! C'est complètement indigeste à lire.

D'ailleurs cette répétition des prénoms se retrouve tout au long du roman. On a l'impression que l'auteur a tellement peur que l'on s'emmêle les pinceaux dans son histoire et avec les différents protagonistes, qu'il répète à outrance leurs prénoms avec bien souvent leur nom accolé. Tant, et de telles façons, que ça en devient bien souvent ridicule et peu crédible. Personne ne parle ainsi dans la vie.

Niveau crédibilité, là encore ce n'est pas ce qui transpire le plus de ce roman mais bon, je pouvais encore passer sur ce point car je sais avant de débuter un Michel Bussi, que ce n'est pas non plus ce que je vais y chercher. Par contre, si j'ai pu passer outre le manque de réalisme, j'ai eu un vrai problème avec certains propos et certaines idées qui transparaissent de ce roman.

En effet, au travers de certains paragraphes et de réflexions de certains personnages, j'ai trouvé que ce livre était d'un sexisme dingue ! Si l'auteur lâche un petit paragraphe vers la fin, du type "Oui oui les femmes sont fortes", avant ça le lecteur se tape 400 pages truffées de réflexions grasses, sexistes et parfois misogynes. Je ne suis pas du genre à monter sur mes grands cheveux à la moindre petite remarque pouvant être interprétée comme sexiste mais là j'ai trouvé que l'auteur y allait avec ses gros sabots et sans vergogne.

Ce type de propos atteint son apogée avec le personnage de Nick, qui est disons-le, un gros dégueulasse qui ne pense qu'avec son entre-jambes et qui serait prêt à tout pour se farcir la jolie Alice (qui ne semble d'ailleurs n'avoir pour elle que sa beauté). L'auteur "justifie" ses propos par la suite par la naissance de sentiments envers elle mais disons-le clairement, à la base c'est juste qu'il bave devant une paire de jambes et de seins. Et puis, même en-dehors de ce personnage, tout le récit transpire d'images négatives et de clichés envers les femmes.  D'ailleurs, des clichés il en part aussi à propos d'autres sujets.

Pour terminer, la phrase qui m'a carrément mise hors de moi est une phrase qui arrive en fin de roman, dite par une femme à une autre femme, et qualifiant le viol conjugal de petit malheur ... Et ça ce n'est juste pas possible. Surtout qu'après cette réplique, personne ne contredit la chose ! L'échange passe à un autre sujet et ça reste posé là, presque comme une vérité. Non, décidément il y a beaucoup trop de choses qui m'ont dérangé dans cette histoire.

Petit détail aussi qui m'a perturbée, dès le début du roman on a un personnage qui se nomme Ralph Finn et j'ai passé toute ma lecture à avoir en tête l'acteur du même nom (même si l'orthographe est un peu différente) et par conséquent, à chaque fois que ce nom apparaissait, ça me sortait un peu de l'histoire. Ajouté à ça le fait que je n'ai aimé aucun personne, que l'histoire en elle-même n'a pas su m'embarquer, que je me fichais de connaître le fin mot du récit (que j'ai d'ailleurs trouvé assez décevant)..., ce roman a donc été pour moi une belle déception.

Je n'y allais pas en m'attendant à y trouver un roman exceptionnel, mais d'habitude les livres de Michel Bussi me sont plutôt agréables en été. Malheureusement, avec celui-ci ça ne l'a vraiment pas fait. Cet auteur en a écrit des bien meilleurs alors ne vous arrêtez pas sur celui-ci, vous risqueriez de vous braquer et de ne pas avoir envie de lire d'autres de ses romans.

Pour ma part, j'en lirai d'autres de lui parce que, tout d'abord, j'en ai d'autres qui m'attendent dans ma pile à lire et aussi parce que je sais qu'il est capable de mieux mais j'avoue que cette lecture m'a tout de même refroidie pour un moment avec Michel Bussi.

Ce roman aurait dû être bien plus revu et corrigé. Je suis en général assez conciliante et je ne me braque pas facilement avec les livres mais celui-ci c'est non. Définitivement. Il y avait pourtant de bonnes idées mais des idées clairement pas aboutes ni mises en forme comme il aurait fallu et surtout comme un bon roman aurait du les présenter. A retravailler complètement ou presque pour moi.