Résumé du livre La commode aux tiroirs de papier
À la mort de Rita, surnommée "l’Abuela", sa petite-fille hérite de l'intrigante commode qui avait jadis nourri toute sa curiosité et son imagination enfantines. Le temps d'une nuit, ouvrant ses dix tiroirs, elle découvre les secrets qui ont scellé le destin de plusieurs générations de femmes, entre l’Espagne et la France, de la dictature franquiste à nos jours.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de La commode aux tiroirs de papier
"La commode aux tiroirs de couleurs" est le tout premier roman d’Olivia Ruiz que je lis et si ce ne fut pas une mauvaise lecture, j’avoue que j’en attendais vraiment autre chose. En effet, je connais Olivia Ruiz par la chanson et j’aime ses textes bien écrits et son univers poétique, et un peu métaphorique et je m’attendais à retrouver cette même patte dans ce roman. Malheureusement, j’ai trouvé qu’on restait sur le récit d’une histoire de famille très simple et qui, bien qu’elle soit intéressante, manquait de profondeur pour moi.
On se doute que l’auteure s’est probablement fortement inspiré de sa propre histoire pour écrire celle-ci et cela ne me dérange pas, comme ça ne me dérange pas de ne pas connaître la proportion de fictif et d’autobiographique. La narration de ce roman est toujours à la première personne bien qu’il y ait deux narratrices, une jeune femme au temps présent qui vient de perdre sa grand-mère et Rita, la grand-mère en question qui au travers d’un écrit, puisqu’elle est décédée, va raconter sa vie et ses secrets à sa petite fille.
Finalement, tous les passages au présent représentent assez peu d’intérêt ou auraient pour moi presque pu être totalement supprimés pour n’en faire qu’un récit au passé. Alors, oui, ils permettent d’aborder un peu la question de la transmission et de la continuité, mais ça ne m’a franchement pas semblé indispensable. Tout comme j’ai été un peu déçue de la place et du rôle joué par cette fameuse commode. C’est tout de même l’objet principal du titre du livre et l’histoire commence avec cette fameuse commode aux nombreux tiroirs et je m’attendais du coup à ce qu’elle soit vraiment au cœur de l’histoire, à ce que chaque tiroir ouvert l’un après l’autre, ouvre une nouvelle page du passé, mais le roman n’est pas construit comme ça. On oublie rapidement la commode pour tomber dans un récit de vie somme toute très classique.
L’écriture est d’ailleurs elle aussi très simple et très classique. Il n’y a pas de métaphore, pas de recherche de style particulier, pas même de poésie. C’est une prose basique qui peut être lue par tout le monde et très facilement. Du coup, ça en fait également un livre qui se lit rapidement et sans avoir besoin de véritable concentration. C’est une histoire qui nous promène au gré des années dans la vie de Rita, qui a été envoyée en France par ses parents avec ses sœurs pour échapper au régime franquiste en Espagne et qui va connaître quelques épreuves de vie et va devoir poursuivre son chemin dans un pays qui, à la base, n’est pas le sien. Et là encore, j’ai ressenti, en tant que lectrice, quelques manquements. J’avais envie de plonger au cœur de la dictature espagnole, d’en apprendre plus sur le sujet, or, toute cette partie est vite balayée. Je m’attendais aussi à ce que ce titre transpire de bout en bout la culture espagnole, mais finalement non, il n’y en avait clairement pas assez à mon goût et c’est dommage.
"La commode aux tiroirs de couleurs", c’est finalement plus l’histoire d’une jeune fille qui se découvre femme, puis qui devient mère. C’est l’histoire de l’évolution d’un être humain qui se débat et fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a et si j’ai franchement apprécié suivre les aventures de Rita, je trouve que l’histoire tout comme le personnage en lui-même ne sont pas assez creusés, pas assez étoffés. Malheureusement, je pense que c’est ce qui a fait que je n’ai pas ressenti toute l’empathie et tous les sentiments que je m’attendais à avoir durant cette lecture. Oui, certains passages concernant la maternité m’ont pincé le cœur parce que je suis moi-même maman et que par transfert, j’ai été touchée, mais c’est tout.
Pour moi, "La commode aux tiroirs de couleurs" est un petit roman contemporain sympathique, facile et rapide à lire, mais qui me promettait beaucoup plus que ce qu’il m’a finalement offert. C’est dommage parce que je lis peu sur l’Espagne et sur la période du franquisme et j’ai vraiment attaqué ce titre pour plonger là-dedans et combler peut-être quelques lacunes sur la question et malheureusement, je n’ai pas été rassasiée du tout de ce point de vue là.
Un roman donc vraiment pas désagréable à lire, mais qui m’a déçue, car j’en attendais plus et je suis certaine qu’on pouvait tirer plus de choses de cette histoire. Lisez-le donc si vous avez envie d’une petite histoire de famille rapide, mais ne l’attaquez pas en ayant comme moi de grosses attentes concernant l’histoire de l’Espagne ou si vous souhaitez être emporté par un tourbillon de sentiments. Je sais que beaucoup de lecteurs ont adoré ce livre. Pour ma part, je ne peux rejoindre la foule de commentaires dithyrambiques et pourtant, je ne pense pas forcément être passée à côté. Peut-être qu’à force de lire, je deviens plus exigeante ou peut-être suis-je moins sensible qu’avant, mais une chose est certaine, pour le moment Olivia Ruiz me parle et me touche bien plus en musique qu’en roman !
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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