Résumé du livre Landfall - Ellen Urbani
En septembre 2005, l’ouragan Katrina s’abat sur la Nouvelle-Orléans, semant le chaos, emportant des milliers de vies. Émue par le sort des survivants, Rose, à peine âgée de dix-huit ans, s’apprête à rejoindre la ville meurtrie avec sa mère pour leur porter secours. Mais leur voiture percute une jeune fille. La victime n’a rien sur elle qui confirme son identité – seulement une page d’annuaire avec les coordonnées de la famille de Rose. Obsédée par cette étrange coïncidence, Rose entreprend de retracer pas à pas le parcours de l’inconnue à travers une ville en ruine, sans se douter que sa propre histoire est parsemée de secrets.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Landfall - Ellen Urbani
"Landfall" est un roman comme j'aimerais en lire plus souvent. Bon, après, on ne va pas se mentir, avec la collection Totem de chez Gallmeister, hormis une ou deux déceptions, généralement, ce sont de très bons romans. Et avec celui-ci, c'était une fois de plus carton plein, ou presque. Je m'explique.
Tout d'abord, je tenais à souligner la qualité d'écriture d'Ellen Urbani. C'est enlevé sans être chiant, c'est beau, c'est pointu, c'est fouillé et en même temps universel. Bref, vous l'aurez compris, j'ai été plutôt captivée et charmée par la plume de l'auteure.
Pour ce qui est de l'histoire de "Landfall", je préviens les lecteurs les plus impatients, passez votre chemin. On est ici avec un récit assez lancinant parfois sans être ennuyeux pour autant, dans lequel on voyage entre deux temporalités. Le présent tout d'abord, avec la quête de Rose pour retrouver la famille de Rosy et d'un autre côté le passé, dans lequel on va explorer l'enfance des deux filles et de leurs mères. Les deux temporalités se répondent avec beaucoup d'intelligence et de justesse.
La thématique centrale pour moi de "Landfall" est donc la relation parent/enfant dans tout ce qu'elle peut avoir de beau, mais aussi de complexe et parfois même, de tragique. C'est un roman qui porte sur la communication, les secrets, mais aussi sur la perception que les enfants peuvent avoir de leurs parents et inversement. Et puis "Landfall" est surtout un roman écrit par une femme, sur des femmes et croyez-moi, dans ce titre, cela prend toute son importance.
Tous les personnages dépeints par l'auteure sont d'une incroyable profondeur. Ils sont tous extrêmement humains et il est donc très facile de s'identifier à eux. Ellen Urbani a réussi un petit tour de force puisque j'ai refermé ce roman en me disant que le personnage que j'aimais vraiment le moins au début fut finalement celui que j'ai fini par le plus apprécier et qui me restera, je pense un moment en mémoire.
Au travers de ce roman, Ellen Urbani aborde aussi d'autres thématiques comme la perception de l'autre et la propagation des on-dit, mais également le fait qu'en cas de catastrophe, le meilleur comme le pire peut ressortir de l'humain. Elle aborde bien sûr aussi le racisme de certains coins des Etats-Unis. "Landfall" est donc une histoire que j'ai trouvé plus que jamais d'actualité et terriblement réaliste et juste.
Seul petit bémol peut-être à noter concernant toutes les références à la culture américaine. Je ne doute pas que pour un lecteur américain cela apporte encore plus de corps et de réalisme, mais pour ma part, n'étant pas ma culture et n'ayant du coup, pas toutes les références, je pense que j'ai forcément dû y perdre un peu durant ma lecture. Autre élément à noter, bien que j'ai adoré l'écriture de l'auteure, j'ai été assez choquée par deux scènes de fesses, ou pus exactement une scène de relation sexuelle et une scène de viol puisqu'Ellen Urbani m'a semblé très crue dans ces passages et du coup, la description des événements marquait comme une fracture avec le reste du roman. Cela m'a un peu dérangé durant ma lecture. Je me disais que je n'aimais pas du tout ces passages et puis, une fois le roman terminé, je pense que c'était peut-être un procédé finalement utile pour rendre ces deux scènes encore plus terribles.
Enfin, j'ai un tout petit regret concernant la fin, car certains questionnements restent un peu en suspense selon moi, mais c'est vraiment pour aller dans le détail, voire, pour chipoter un peu. Malgré donc quelques tout petits défauts, je pense pouvoir dire néanmoins que "Landfall" fut un petit coup de cœur. Et puis petite cerise sur le gâteau, l'un des personnages répète sans cesse une sorte de mantra qui est en fait une citation empruntée à Rabindranath Tagore qui m'avait bouleversé il y a quelques années avec son roman "La maison et le monde".
"Landfall" fut donc une lecture que je recommanderai à tout lecteur qui recherche un roman profond, poignant et extrêmement bien écrit dans lequel l'humain, et plus particulièrement les liens familiaux, est central. Un très bon roman comme j'aimerais en lire beaucoup plus. Merci Gallmeister de traduire et publier ce type d'écrit.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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