Résumé du livre Le passager sans visage - Nicolas Beuglet
Le deuxième opus des enquêtes de Grace Campbell qui nous plonge dans le passé de l'héroïne et le côté le plus obscur des contes de notre enfance.
" Tu n'es pas seule à chercher "...
Ce mot anonyme laissé sur son paillasson est plus qu'un appel : un électrochoc. Cette fois, l'inspectrice Grace Campbell le sait, elle n'a pas le choix. Elle doit ouvrir la porte blindée du cabinet situé au fond de son appartement. Et accepter de se confronter au secret qui la hante depuis tant d'années...
Des confins de la campagne écossaise aux profondeurs de la Forêt-noire où prend vie le conte le plus glaçant de notre enfance, jamais Grace n'aurait pu imaginer monter dans ce train surgi de nulle part et affronter le Passager sans visage...
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Le passager sans visage - Nicolas Beuglet
Voilà l’exemple d’une histoire qui partait bien, avec un beau potentiel et qui a terminé en gros loupé pour moi. En effet, j’avais hâte d’attaquer "Le passager sans visage", second tome de la saga Grace Campbell pour enfin en apprendre plus sur la vie de cette enquêtrice. Ce qui est bien, c’est qu’on rentre tout de suite dans l’action et effectivement, rapidement, on sait ce qui se cache dans la pièce secrète de son appartement.
C’est d’ailleurs le point de départ de cette histoire. Un point de départ qui aborde une thématique très classique dans ce type de roman, mais qui lorsqu’elle est bien abordée peut rester très intéressante et toujours importante à dénoncer. Le problème, c’est que cette thématique en question comme toutes celles présentes dans ce roman sont archi bâclées et traitées avec beaucoup trop de facilités, et même de clichés. Je pense que la pire dans ce cas est une concernant le grand méchant de ce tome 2. En effet, au travers de ce personnage, l’auteur nomme un sujet qui en plus de cela est un sujet sur lequel j’ai, je pense, certaines lacunes donc je me suis dit "Chouette, je vais peut-être en apprendre plus à propos de cela et peut-être ainsi mieux comprendre ce sujet" alors qu’au final, Nicolas Beuglet se contente juste de poser ça là sans aucune raison ni rapport avec le reste. J’ai presque même eu le sentiment qu’il l’avait fait pour un côté un peu "sensationnalisme" malsain voire un peu putassier. Vraiment, j’ai trouvé cela très maladroit de sa part.
Malgré donc un départ très intéressant, rapidement, j’ai compris qu’on allait encore retomber dans le schéma narratif de l’auteur qui pour moi comporte des lacunes. En effet, très vite, on part dans une course contre la montre à travers divers pays. En soi, c’est un procédé qui ne me dérange pas (voire même que je peux totalement apprécier comme c’est le cas notamment dans la plupart des romans de Dan Brown). Le problème, c’est que pour cela, il faut que ce soit bien fait et un minimum crédible. Or, dans "Le passager sans visage" ça ne l’était pas une seconde.
Ok Grace Campbell est flic, mais ça ne lui donne pas tous les droits et cela n’ouvre pas toutes les portes du monde entier comme par magie. Et puis comme dans ses précédents romans, il y avait pour moi beaucoup trop de scènes très hollywoodiennes avec explosions et déficit de réalisme. C’est divertissant, ok. C’est visuel et cela permet de tourner rapidement les pages, c’est certain. Mais par contre, pas une seconde, je n’ai trouvé ce récit crédible.
Et en plus de ce gros manque de réalisme, j’ai clairement levé les yeux au ciel lors d’une scène dans laquelle un type livre un demi-secret à bout de souffle juste avant de mourir, à l’oreille de l’enquêtrice. Est-il possible de pondre une scène plus cliché que celle-ci ? Le propos de fond quant à lui m’a semblé beaucoup trop déjà vu et traité avec une facilité d’écriture qui est en total décalage avec les sujets abordés. Le côté complot mondial m’a vraiment soûlée et a rajouté pour moi à l’invraisemblance du récit. Je le répète, c’est dommage parce que les réflexions de fond ne sont pas inintéressantes, mais clairement, j’avais l’impression d’être dans une sorte de remake de Die Hard 4 (ou pire Die Hard 5 qui pour moi n’aurait jamais du voir le jour), à savoir : ok, c’est cool, divertissant, haletant et ça pète de partout, mais personne n’y croit.
Je pensais vraiment qu’en apprendre plus sur le passé de Grace Campbell allait faire que j’allais beaucoup plus m’attacher à ce personnage et finalement, ce fut tout l’inverse. Le méchant quant à lui est si poussé à l’extrême qu’il en est pour moi devenu caricatural et du coup, je n’arrivais pas non plus à avoir de haine pour lui ni pour ses actes et ses paroles, car je pas une seconde, je n’ai cru qu’une telle personne ne pouvait exister.
Au final, ce que j’ai vraiment apprécié dans "Le passager sans visage", c’est toute une partie dans le milieu du roman qui se passe en Allemagne, dans laquelle l’auteur aborde des sujets basés sur des faits réels et tangibles et bien qu’il les remette un peu à sa sauce pour l’histoire, il n’est pas trop parti dans des élucubrations loufoques et du coup son message dénonciateur est fort. J’étais vraiment choquée en particulier par un élément de cette partie (que je ne peux bien sûr pas expliciter) et je pense me renseigner sur le sujet tant cela semble tout bonnement impensable.
Malgré cela, en globalité, je préfère vraiment quand les thrillers et policiers s’inscrivent dans le réel, explorent les noirceurs de l’âme humaine, mais avec de la finesse, de la psychologie et de la crédibilité, car c’est là que je peux y croire, que je peux me questionner et que je peux aussi parfois frissonner. Je lirai malgré tout le troisième tome, car la fin de "Le passager sans visage" n’en est pas vraiment une et aussi parce que la toute dernière phrase annonce pour le coup quelque chose qui peut être très intéressant dans le tome 3.
Je le répète, ce n’est pas désagréable à lire, loin de là, mais prenez-le vraiment comme un gros blockbuster américain, divertissant, mais sans finesse. Un livre de plage parfait pour l’été, mais clairement pas le meilleur de l’auteur pour moi (peut-être même son moins bon à ce jour). J’ai pourtant cru voir que ce titre avait été très apprécié par de nombreux lecteurs. Tant mieux pour eux. Pour ma part, ce n’est vraiment pas celui-ci qui me fera plus apprécier Nicolas Beuglet. Dommage.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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