Résumé du livre Les disparus de Sainte-Angèle - Patricia Gibney
Lorsque le cadavre d’une femme est découvert dans une cathédrale et, quelques heures plus tard, le corps d’un jeune homme pendu à un arbre, l’inspectrice Lottie Parker est appelée pour mener l’enquête. Les deux cadavres portent le même tatouage distinctif sur leurs jambes. Peu à peu, les indices mènent Lottie Parker aux portes de l’ancien orphelinat de Saint-Angèle où de nombreux enfants sont morts de maltraitance.
Au fur et à mesure de son enquête, Lottie Parker se sent épiée, surveillée. Lorsqu’une nuit un homme l’attaque en prononçant ces mots terrifiants : "Pensez à vos propres enfants".
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Les disparus de Sainte-Angèle - Patricia Gibney
Si vous aimez les séries policières britanniques, alors il y a de fortes chances pour que "Les disparus de Saint-Angèle" vous plaise. Pour tout dire, à la lecture de ce roman, j’ai beaucoup pensé à la série Happy Valley que j’avais vue il y a quelques années sur Netflix. On a cette même ambiance de petite ville un peu brumeuse, un peu pluvieuse, où la police travaille en petit effectif et où la plupart des gens vivent assez simplement et surtout, surtout, j’y ai retrouvé des personnages terriblement lambdas et crédibles.
En effet, comme dans Happy Valley, le personnage principal de "Les disparus de Saint-Angèle" est une femme flic, chef de brigade, qui a la quarantaine, vivant seule avec ses enfants adolescents et jeunes adultes et j’ai adoré suivre ce personnage et surtout voir une telle typologie de personnage dans un roman policier. Lottie Parker, c’est vraiment la femme lambda, qui fait du mieux qu’elle peut au quotidien pour jongler entre son boulot, ses responsabilités de mère isolée, son deuil de son mari décédé trois ans plus tôt et ses blessures du passé. Il est du coup facile de s’identifier à elle et de l’apprécier, car elle n’a rien de l’héroïne badass, elle a ses humeurs parfois, elle jure à ses heures et elle ne fait pas toujours les bons choix. Elle doute en permanence et elle se débat avec ses angoisses de basculer dans l’alcoolisme. Bref, Lottie, c’était pour moi le gros plus de ce roman et j’en suis très heureuse, car je rappelle que la maison d’édition avait choisi d’éditer ce titre dans une nouvelle collection ayant pour but de mettre en avant des héroïnes féminines fortes et de ce point de vue là, c’est très réussi.
J’ai beaucoup aimé sa relation avec Boyd, son collègue, que j’ai trouvé là encore à la fois touchante et tout à fait crédible. Leur petit jeu de je t’aime moi non plus alimenté par le refus de Lottie de se lancer dans une relation autre après le décès de son mari était juste et équilibré. J’ai donc globalement beaucoup aimé tous les personnages qui ne sont (quasiment aucun) ni tout noirs ni tout blancs et je trouve toujours cela fort appréciable.
L’enquête policière est elle aussi assez crédible, car les flics pédalent pas mal dans la semoule, les choses prennent du temps et les indices ne tombent pas du ciel toutes les cinq pages. Par contre, cela veut dire aussi que l’histoire met un certain temps à s’installer et alors que je pensais que l’ancien pensionnat allait être omniprésent dans "Les disparus de Saint-Angèle", finalement, ce n’est pas du tout un élément central même s’il a toute son importance. L’avancée dans l’enquête est donc très progressive et on a également pas mal de passages concernant la vie privée de Lottie, mais pour autant, c’est un roman qui se lit relativement vite et bien, car l’écriture est plutôt entrainante, les chapitres sont courts et les temporalités sont parfois alternés ce qui apporte du dynamisme.
Cependant, je trouve que le confort de lecture aurait pu être amélioré. Tout d’abord, pour moi il y a un vrai problème au niveau de la mise en page. En effet, il y a de très grands interlignes et si cela semble bizarre à la lecture, c’est surtout dans les dialogues que c’en est presque dérangeant. J’avoue que j’ai mis un certain temps à mis faire. De plus, je pense qu’il y a des choses à revoir également au niveau de la traduction. Je n’en suis pas certaine, mais après quelques recherches, j’ai cru voir que la traductrice avait peu d’expérience et parfois cela se ressent. En effet, on sent parfois à la lecture de "Les disparus de Saint-Angèle" que la traduction depuis l’anglais a été faite de façon littérale ce qui fait qu’on a des expressions ou tournures de phrases qui n’ont pas de sens ou sont franchement bancales en français. J’ai également noté une confusion à un moment entre le nom d’un père et son fils ce qui fait que là encore la phrase n’avait pas de sens. Enfin, j’ai également remarqué à plusieurs reprises des temps différents dans deux phrases qui se suivent ce qui là encore traduit un manque de relecture de la traduction.
Côté roman en lui-même, mes quelques petits bémols viennent du fait que tout d’abord, j’aurais aimé que l’ambiance irlandaise soit plus présente. Et puis la fin est un peu décevante sur certains points, car j’ai trouvé certaines explications un peu laconiques et expédiées. De plus, contrairement à ce qui était écrit sur la couverture, il n’y a pas eu de côté surprenant pour ma part. En effet, les révélations étaient amenées de façon à ce qu’on puisse les voir venir à l’avance. Ce qui en soi n’est pas dérangeant du tout. C’est juste que c’est en décalage avec la promesse écrite sur la couverture.
Par contre, pour tous les lecteurs sensibles, je tiens à préciser que les traumatismes vécus par les enfants sont au final très peu décrits (ce qui n’est pas plus mal). On comprend grosso modo ce qui s’est passé, mais il n’y a pas de détails donc globalement, c’est un roman policier que je pourrais facilement recommandé à la plupart des lecteurs. Malgré donc quelques points perfectibles, je suis très heureuse d’avoir lu "Les disparus de Saint-Angèle", car j’ai passé un bon moment de lecture, j’ai apprécié la plume de Patricia Gibney et surtout, j’ai adoré les personnages. Aucun doute que si une nouvelle aventure de Lottie Parker vient à être publiée, je la lirai avec grand plaisir pour retrouver cette femme flic et sa petite brigade irlandaise !
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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