Résumé du livre Les fils de la poussière - Arnaldur Indridason
Daniel, quadragénaire interné dans un hôpital psychiatrique de Reykjavík, se jette par la fenêtre sous les yeux de son frère, Palmi. Au même moment, un vieil enseignant, qui a eu Daniel comme élève dans les années 1960, meurt dans l’incendie de sa maison. Palmi, rongé par la culpabilité, cherche à découvrir la vérité tandis qu’une équipe de policiers mène l’enquête officielle. Aux côtés du premier de la classe Sigurdur Oli et d’Elinborg, un certain Erlendur apparaît…
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Les fils de la poussière - Arnaldur Indridason
Grande fan désormais d’Indridason et particulièrement des aventures d’Erlendur, j’avais très envie d’enfin découvrir le premier opus de cette saga et je dois dire que dans l’ensemble, je n’ai pas été déçue même si pour moi, "Les fils de la poussière" n’est pas son meilleur roman.
Avant de commencer ma lecture de "Les fils de la poussière" j’étais persuadée d’y rencontrer un Erlendur fraîchement débarqué dans la police, or ce n’est pas le cas. On suit les débuts d’Erlendur avec son binôme Sigurdur, mais dans cette histoire, cela fait déjà une dizaine d’années qu’il officie à la Criminelle. Cela ne m’a pas empêché de retrouver avec beaucoup de bonheur ce personnage qui dans ce tome n’est pas encore aussi tourmenté et un peu désabusé qu’il le sera par la suite. On y découvre un homme droit dans ses bottes, parfois un peu rustre, un poil borné et vieux jeu sur certains sujets, mais malgré tout, on s’attache à lui.
Ce que j’ai peut-être regretté, c’est que contrairement aux autres tomes de la saga que j’ai pu lire, ce personnage et sa vie personnelle sont un peu en retrait. En effet, puisqu’une partie de l’enquête est menée par un certain Palmi, notre flic n’est pas tout à fait au centre du roman ni présent tout du long. En soi, cela n’est pas gênant au déroulé de l’histoire et à l’avancée de l’enquête, mais ayant un affect tout particulier pour ce personnage, j’aurais personnellement aimé le suivre un peu plus. D’autant que j’ai toujours du mal avec les personnes lambdas qui mènent des enquêtes. Je trouve cela généralement moins crédible que lorsque ce sont des policiers qui cherchent à démêler le vrai du faux.
Ceci dit, je trouve que dans l’ensemble, Arnaldur Indridason s’en est plutôt bien sorti. Je n’ai pas passé mon temps à lever les yeux au ciel parce que je ne croyais pas à ce que je lisais. Non, j’ai trouvé qu’au contraire l’avancée était plutôt bien gérée et le roman dans son ensemble plutôt bien équilibré. J’ai juste noté un manque de crédibilité sur la fin tant dans la résolution que dans les actions et réactions de certains personnages. Je trouve que par certains aspects l’auteur a voulu aller trop loin et a perdu un peu de vue ce côté réaliste que justement, j’aime tant habituellement dans ses romans. Je ne sais pas à quel point cette fin est plausible ou non mais j’ose espérer qu’on reste encore loin de la réalité.
Il n’en reste pas moins que la thématique soulevée est intéressante et reste terriblement d’actualité bien que ce livre ait été écrit en 1997. Cela fait froid dans le dos et j’imagine comme à l’époque de sa sortie, "Les fils de la poussière" a du encore plus surprendre et questionner. Comme à chaque fois avec Indridason, le côté social du pays est très présent et c’est un élément que j’apprécie tout particulièrement. C’est un auteur qui n’a de cesse de parler du côté parfois sombre et pauvre de l'Islande ainsi que des spécificités territoriales et historiques de ce petit pays.
De plus, comme bien souvent avec lui, les différents personnages sont bien travaillés, avec une psychologie assez complexe. Chez Indridason, rien n’est tout ou blanc ou tout noir, rien n’est jamais simple et limpide et c’est quelque chose que j’apprécie. Si "Les fils de la poussière" n’est pour moi clairement pas le meilleur de la série, ça n’en reste pas moins une lecture que j’ai beaucoup aimé faire et que j’ai d’ailleurs lu très vite, preuve que j’étais bien dedans et totalement happée par l’histoire. Il s’agissait de son premier roman et à ce titre, on sent quelques erreurs d’écriture.
Malgré tout, pour un primo roman cela reste très qualitatif et c’est un titre qui permet bien d’entr’apercevoir la patte du très bon écrivain en devenir. Ce livre ne fait que renforcer mon attrait littéraire pour cet auteur et mon envie de continuer à découvrir la saga Erlendur et la bibliographie d’Arnaldur Indridason dans son ensemble. Une fois de plus, pour moi, c’est un auteur islandais qualitatif et incontournable pour les lecteurs amoureux de romans noirs, de policiers et du grand Nord. Hâte de lire le tome suivant !
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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