Résumé du livre Les hamacs de carton - Colin Niel
Sur le fleuve Maroni, en Amazonie française, le capitaine Anato enquête sur la mort mystérieuse d’une femme et de ses deux fils. Dans cette région où il n’a pas grandi, bien qu’il en soit originaire, Anato se découvre étranger à sa communauté, à sa famille, à lui-même. Car le secret de la mort de Thélia Apanga doit être cherché dans les croyances des Noirs-Marrons, ces descendants d’esclaves révoltés établis sur les rives du Maroni.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Les hamacs de carton - Colin Niel
Second roman que je lis de Colin Noël et si celui-ci m’a moins plut que "Seules les bêtes" je dois néanmoins reconnaître que Colin Niel est un très bon auteur et que sa plume est à la fois travaillée et diablement efficace. Au début de la lecture, je pensais qu’il s’était essayé à l’exercice du roman policier pur et finalement, une fois de plus l’enquête est surtout un prétexte pour mettre en scène des êtres humains cabossés par la vie et en proie parfois à des dilemmes déchirants.
"Les hamacs de carton" est un roman social noir qui nous plonge littéralement au cœur de la Guyane française, de sa position géographique particulière. On découvre comment sur ce territoire les traditions noir-marron cohabitent tant bien que mal avec les règles et l’administration métropolitaine. Je trouve d’ailleurs que l’auteur s’est très bien servi du personnage du capitaine Anato pour incarner cette dichotomie puisque bien qu’étant guyanais de par ses parents et ses origines, il a grandi en métropole et ne connait finalement quasiment rien de la terre de ses ancêtres avant d’être muté à Cayenne.
Ce que j’ai adoré dans cette histoire c’est d’apprendre pas mal de choses sur la culture et les traditions guyanaises que je ne connaissais pas du tout. J’ai notamment aimé apprendre et comprendre tout ce qui concerne les croyances profondes et spirituelles, mais aussi tout le cérémoniel autour du deuil. Bien que j’ai noté beaucoup de points très positifs à la lecture de ce roman, je dois reconnaître que certains points m’ont un peu dérangée.
Tout d’abord, il faut savoir que "Les hamacs de carton" est un roman assez dense et que l’auteur prend le temps d’expliquer les choses. Parfois un peu trop peut-être ce qui fait que dans la première moitié, j’ai parfois ressenti quelques longueurs. Si vous recherchez un roman policier page-turner, ne vous tournez pas vers celui-ci, car ce n’est pas ce que vous y trouverez. Et puis jusqu’au bout, je n’ai eu de cesse de confondre deux personnages, Anato et son chef. Les autres personnages étaient très bien campés, mais j’avoue que pour ce qui était des gendarmes, ils avaient tendance à se mélanger dans mon esprit et c’était pénible.
Par contre j’ai beaucoup aimé la fin que j’ai trouvé très réussie, touchante sans être tire-larmes avec même un élément qui a su me surprendre, car je ne l’avais pas vu venir. "Les hamacs de carton" est donc un roman dans lequel Colin Niel nous parle des racines familiales, du fait de devoir grandir sans, des immigrations plus ou moins forcées, plus ou moins voulues. C’est aussi un roman qui comme dans "Seules les bêtes" parle de solitude et de misère sociale. Plus je le lis et plus je trouve que Colin Niel est un auteur de l’humain, du sociétal, du vrai pas toujours beau mais souvent percutant. C’est un romancier qui sait mettre en scène des vies qui semblent terriblement crédibles et des destins parfois tragiques que l’on a malheureusement aucune peine à imaginer dans la vraie vie.
C’est donc un auteur que je relirai à l’avenir avec beaucoup de plaisir, car je trouve non seulement sa plume extrêmement qualitative, mais en plus de ça, ses histoires ont toujours ce petit truc en plus qui les rend mémorables et originales. Sans être un coup de cœur, "Les hamacs de carton" (qui notons-le, est en plus un primo roman) est un titre que j’ai beaucoup apprécié et que je recommanderai sans souci notamment aux lecteurs qui comme moi seraient peut-être curieux d’en apprendre un peu plus sur la Guyane française.
Personnellement, je serai curieuse de découvrir le reste des aventures du capitaine Anato et au passage, d’en apprendre encore plus sur ce territoire français que je connais trop peu.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
Ajouter un commentaire