Biographie de Romain Gary
Romain Gary, de son vrai nom Roman Kacew, est né la 21 mai 1914 à Vilna ou Wilno, appartenant à l'époque à l'Empire russe et plus particulièrement à la Pologne, devenue par la suite l'actuelle ville de Vilnius en Lituanie. Durant une grande partie de sa vie, il laissera d'ailleurs souvent laissé planer le doute sur son lieu de naissance, son véritable nom, la nationalité de sa mère ou encore celle de son père, qu'il n'aura pratiquement pas connu. Il est le fil de deux parents juifs ashkénazes, Arieh-Leïb Kacew et Mina Owczyńska.
Son père possède un magasin de fourrures et fait partie de la petite bourgeoisie de Vilnius. De nationalité russe, toute la famille devient polonaise lorsque Wilno est indexé à la Pologne après la Première Guerre mondiale. En 1914, alors que Romain est né depuis peu, son père en mobilisé par l'armée russe. Mina et Romain se voient forcés d'émigrer en Russie car ils sont juifs. Ils y passeront plusieurs années où Mina aurait été, entre autres, comédienne et ils auraient vécu à Koursk et Moscou.
On sait qu'ils reviennent en Pologne en 1921, à Wilno (Vilnius) au 16 de la rue Wielka-Pohulanka. Le père de Romain les rejoint un temps avant que le couple se sépare en 1925 et son père part fonder un nouveau foyer avec une autre femme. Romain grandira ainsi avec sa mère, avec qui il partagera une relation fusionnelle. Séparée de son mari, Mina rencontre des problèmes financiers et en 1926, ils partent pour Varsovie où ils trouveront refuge un temps chez le frère de Mina. Romain est alors scolarisé au collège polonais Górskiego où il va être confronté à l'antisémitisme.
En 1928, Romain Gary et sa mère obtiennent des visas touristiques pour la France. Sa mère est folle de joie, car elle idéalise ce pays et présent que son fils y deviendra artiste ou encore diplomate. Ils s'installent à Nice et Romain est alors inscrit au lycée Masséna.
Sa mère entreprend alors des démarches afin d'obtenir une autorisation de séjour en France, ce qu'on lui accorde sous réserve qu'elle n'occupe aucun emploi. Or, elle se voit bien obligée de gagner sa vie pour subvenir à ses besoins et ceux de son fils. Elle va alors déployer des prodiges d'imagination pour vendre différents articles à des femmes fortunées, mais aussi par la suite, des biens immobiliers. Finalement, l'un de ses clients pris d'affection pour elle et admiratif de son sens du commerce lui confie la direction de la pension Mermonts, située au 7 boulevard Carlone (actuel boulevard François-Grosso) à Nice. Romain, bien que très doué en français, est un élève plutôt moyen dans les autres matières. Malgré tout, il obtient son baccalauréat en 1933 et part faire des études de droit à Aix-en-Provence puis à Paris.
En 1938, il obtient une licence en droit tout en suivant une préparation militaire supérieure au fort de Montrouge. Il révise, mais passe aussi énormément de temps à écrire et c'est d'ailleurs à cette période qu'il publie ses premières nouvelles. Il parvient ainsi à une certaine indépendance financière et ne plus dépendre de sa mère qui a toujours tout donné pour lui et souffre depuis quelque temps d'un diabète insulinodépendant.
Romain Gary est naturalisé français le 5 juillet 1935 et entre dans l'Armée de l'air à la base aérienne de Salon-de-Provence en 1938. En 1939, il est mobilisé en tant qu'instructeur de tir à l'école des observateurs de Bordeaux-Mérignac. Alors que la Seconde Guerre mondiale a éclaté et qu'il est un grand admirateur du général de Gaulle, il répond à l'appel de la résistance et rejoint les forces françaises libres. Néanmoins, il ne part pas tout de suite pour Londres, mais fait d'abord un détour par Alger et Casablanca. C'est de là qu'un cargo britannique l'emmènera pour débarquer à Glasgow en juillet 1940. Il sert ensuite les forces françaises au Moyen-Orient, en Libye, à Koufra ou encore en Syrie. Il passe ainsi plusieurs années dans l'armée et c'est durant cette période qu'il choisit le nom de Gary, qui sera retenu par l'état-civil français.
Sa mère décède en 1941. Romain Gary raconte dans "La promesse de l'aube" qu'il ne l'a apprit qu'en 1944 alors qu'il est de retour à Nice mais cela est totalement faux. Il continue alors sa carrière dans l'armée et gravit des différents grades pour être nommé capitaine en 1945. C'est à la fin de la guerre que Romain Gary se lance dans la diplomatie. Il sera ainsi diplomate français en poste en Bulgarie, à Paris, en Suisse ou encore à New York et Londres et devient finalement consul de France à Los Angeles.
Côté écriture, il a rédigé son premier roman "Le vin des morts" dès 1937, mais celui-ci se voit refusé par les éditeurs. C'est en 1945 qu'il publie "Education européenne" chez Calmann-Lévy. Ce roman reçoit de très bonnes critiques et permet de lancer sa carrière littéraire. C'est lors de la parution de "Les racines du ciel" qu'il rencontre le succès auprès du grand public. À partir de là, il ne cessera d'écrire, sous son nom, mais également sous divers pseudonymes dont le plus connu est probablement Émile Ajar. Il a reçu de nombreuses distinctions littéraires, mais aussi des récompenses venant de l'état français.
Romain Gary est également féru de cinéma et en plus de signer le scénario de plusieurs adaptations de ses romans, il s'essaye lui-même à la réalisation à deux reprises.
Pétrifié depuis toujours par la peur de vieillir, il s'y refuse et se suicide donc le 2 décembre 1980 à Paris avec un revolver, tout comme son ex-femme, Jean Seberg l'avait elle-même fait un an plus tôt). Ses obsèques ont lieu à l'église Saint-Louis des Invalides à Paris. Sa dernière compagne, Leïla Chellabi, disperse ses cendres, selon son vœu, en mer Méditerranée au large de Menton.
Il a longtemps vécu au 108 rue du Bac à Paris (lieu de son décès), mais également à Majorque, où il possédait une villa, près d'Andratx. Petite particularité, Romain Gary est le seul auteur à avoir reçu deux fois le prix Goncourt, ce qui est normalement impossible en vertu du règlement, puisqu'il l'a reçu une première fois sous son nom de Romain Gary et une seconde fois sous le nom d'Emile Ajar, dont personne ne soupçonnait à l'époque qu'il s'agissait de lui.
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