Résumé du livre Rosine, une criminelle ordinaire - Sandrine Cohen
Rosine Delsaux est une femme, une compagne, une amie, une mère parfaite. Pourtant, un jour, à l'heure du bain, elle noie ses deux filles. Tous s'interrogent : comment a-t-elle pu commettre ce geste irréparable ? Rosine, elle, ne donne aucune explication tangible à son acte, et elle ne cesse de répéter qu'elle est un monstre. Mais on ne tue pas ses enfants par hasard. C'est en tout cas ce dont Clélia, enquêtrice de personnalité auprès des tribunaux de Paris, est persuadée. Forte de cette conviction, elle va chercher ce qui dans la vie de Rosine a pu mener à ce crime.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Rosine, une criminelle ordinaire - Sandrine Cohen
Le moins que je puisse dire, c’est que "Rosine, une criminelle originaire" est une lecture courte mais percutante qui force le lecteur à s’interroger. Je n’ai pas tout aimé dans ce roman, non, mais au final, c’est une lecture dont je me souviendrai et qui a le mérite d’être non seulement original, mais aussi d’aborder des thématiques assez peu abordées et généralement tabous.
Tout d’abord, il faut savoir que le style d’écriture même de ce récit est particulier. On est beaucoup dans l’introspection et dans les questionnements des personnages principaux à savoir Rosine d’un côté et Clélia de l’autre. Les phrases sont donc parfois longues voire très longues avec des structures non-conventionnelles. C’est un style qui reflète bien la pensée débordante et bouillonnante, mais pour le lecteur, c’est parfois un peu déstabilisant. J’ai donc trouvé la forme bien adaptée au récit, mais en termes de pur plaisir de lecture, c’était parfois un peu dérangeant.
Côté personnage, si j’ai aimé que la psychologie et le passé de Rosine soit fouillé, j’ai eu beaucoup de mal avec le personnage de Clélia. Je l’ai trouvé too much à mon goût. Trop impulsive, borderline, tête brûlée et colérique. Tout ce qui concerne sa sexualité n’était pour moi pas nécessaire. Ok, on comprend que c’est une sorte de défouloir de trop-plein pour elle, mais est-ce que cela amène quelque chose d’intéressant dans la construction du personnage ? Je n’en suis pas certaine. De plus, tout du long Sandrine Cohen nous laisse sous-entendre que Clélia a elle-même vécu quelque chose de traumatisant, mais on ne sait jamais quoi. J’imagine donc qu’il y aura probablement un autre roman avec ce personnage, car si ce n’est pas le cas, c’est assez décevant, et même incompréhensible.
Finalement, le vrai intérêt de "Rosine, une criminelle originaire", c’est le cœur même de l’histoire et les thématiques qu’il soulève à savoir la mémoire familiale et les traumatismes familiaux. C’est un roman dans lequel il est beaucoup question de psychologie, mais c’est aussi un roman qui interroge sur la question des responsabilités. J’avoue que pendant un certain temps durant ma lecture, j’ai eu peur. Peur parce que j’ai cru que l’auteure tentait de justifier et d’excuser le double infanticide de Rosine et en tant que maman, cela me mettait dans une certaine colère, car rien ne peut excuser le fait de tuer des enfants et encore moins ses propres enfants. J’ai donc eu très peur et puis, Sandrine Cohen a au final bien su cadrer son propos et rappeler que rien n’excuserait ce geste et que dans tous les cas, Rosine devait encourir une peine de prison pour son passage à l’acte, mais qu’il fallait que cela s’accompagne d’une profonde compréhension du "pourquoi" il y a eu passage à l’acte. Au final, les propos et le déroulé de l’histoire ont été assez nuancés pour que je puisse en tant que lectrice m’interroger en mon âme et conscience sur les éléments que l’on me présentait et ne pas juste rejeter en bloc l’acte monstrueux de cette mère tueuse.
Je trouve que ce court roman interroge vraiment sur la justice et la question de la victimologie avec tout ce que cela a de délicat à traiter. Je ne pense pas que le rôle que tient Clélia soit réaliste, je ne pense pas qu’une telle "profession" existe dans la réalité (et c’est d’ailleurs quelque chose qui m’a un peu dérangé dans ce récit qui se veut pourtant très réaliste.) mais je me demande du coup s’il n’y aurait pas un vrai intérêt à ce qu’un tel profil voit vraiment le jour. Non pas dans le but de faire acquitter des accusés, mais dans le but de mieux comprendre certains rouages psychologiques, et même parfois physiologiques qui peuvent amener à un passage à l’acte et donc peut-être mieux traiter en amont les victimes et ainsi peut-être éviter certains drames.
"Rosine, une criminelle originaire" n’est pas un livre parfait, mais c’est un récit percutant et original qui m’aura vraiment posé question et dont je me souviendrai longtemps, je pense. À découvrir pour tous les lecteurs intrigués par les questions de justice, de victimologie et de psycho-criminalité.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
Ajouter un commentaire