Résumé du livre Sur la dalle - Fred Vargas
- Le dolmen dont tu m'as parlé, Johan, il est bien sur la route du petit pont ?
- À deux kilomètres après le petit pont, ne te trompe pas. Sur ta gauche, tu ne peux pas le manquer. Il est splendide, toutes ses pierres sont encore debout.
- Ça date de quand, un dolmen ?
- Environ quatre mille ans.
- Donc des pierres pénétrées par les siècles. C'est parfait pour moi.
- Mais parfait pour quoi ?
- Et cela servait à quoi, ces dolmens ? demanda Adamsberg sans répondre.
- Ce sont des monuments funéraires. Des tombes, si tu préfères, faites de pierres dressées recouvertes par de grandes dalles. J'espère que cela ne te gêne pas.
- En rien. C'est là que je vais aller m'allonger, en hauteur sur la dalle, sous le soleil.
- Et qu'est-ce que tu vas foutre là-dessus ?
- Je ne sais pas, Johan.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Sur la dalle - Fred Vargas
Voilà des années que j’attendais avec impatience le retour de Fred Vargas et quelle ne fut pas ma joie lorsqu’elle a annoncé la sortie d’un nouveau roman avec en plus, le personnage du commissaire Adamsberg que j’aime tout particulièrement. J’étais donc ravie et impatiente de me lancer dans la lecture de "Sur la dalle", malheureusement, je crois que ma déception fut à la hauteur de mon attente, c’est-à-dire très grande.
Pourtant, le roman débutait bien. Tout de suite, j’ai replongé dans la plume particulière de Fred Vargas et j’ai retrouvé avec bonheur Adamsberg, Danglard et le reste de l’équipe. Cependant, déjà au départ, je me suis dit que l’histoire démarrait peut-être un peu trop vite et qu’un peu de contextualisation n’aurait pas été de refus. Rapidement, donc, Adamsberg prend le large pour la Bretagne où l’attend un autre policier avec qui il va devoir élucider des meurtres qui tous sont perpétrés dans le même petit village breton. Côté ambiance, pas de doute, on est bien plongé en Bretagne ! J’étais ravie de savoir que l’action allait se passer dans cette région, j’avais envie de sentir les embruns et d’avoir des personnages à la fois accueillants et un peu bourrus, tiraillés entre l’appel de la mer et l’amour des légendes et traditions.
Malheureusement, j’ai trouvé que pour ce qui était de planter le décor, Fred Vargas y est allée avec ses gros sabots, à grand renfort de chouchen, de dolmen, de crêpes et de personnages tous aux noms plus bretons les uns que les autres. C’était peut-être un peu trop caricatural pour moi et ça manquait de finesse dont je sais pourtant qu’elle est capable.
Côté intrigue, on nous parle rapidement d’une superstition locale et d’un ancêtre du célèbre Chateaubriand qui vit dans le village et là, je me suis dit "Ah ! Voilà ça, c’est du Vargas !". En effet, elle mêle très souvent à ses romans des légendes locales ou des croyances ancestrales ainsi que son amour pour l’Histoire, elle qui, à la base, est archéologue médiévaliste. Cependant, rapidement, cet aspect de l’histoire est passé à l’as et le roman a pris une direction bien plus banale. Quelle déception !
De plus, les deux intrigues que l’auteure a voulu entremêler semblent un peu imbriquées au chausse-pieds. L’ensemble manque cruellement de liant, de fluidité et de crédibilité. Alors, ok, je sais que lorsque je lis des romans policiers de Fred Vargas, je ne vais pas y trouver des romans à enquêtes hyperréalistes et très rythmées comme peuvent le faire d’autres auteurs français tels qu'Olivier Norek, Franck Thilliez ou encore Céline Denjean. Et ça me va ! Parce que c’est son style, c’est son univers et qu’à sa façon, c’est original. Mais là, j’ai trouvé qu’on partait vraiment trop dans l’invraisemblance et j’avais beaucoup de mal à me sentir plongée dans un roman policier.
À la lecture de "Sur la dalle", j’avais la sensation que les flics passaient littéralement leur temps à manger et boire alors que rappelons-le, ils sont tout de même présents sur les lieux, car un tueur en série rôde ! Mais il semblerait que les bons petits plats de l’aubergiste et le chouchen primaient sur le reste. De plus, j’étais assez déçue que Danglard, resté à Paris, soit si peu présent. C’est un personnage de flic érudit que j’aime beaucoup et qui apporte une vraie originalité or dans ce tome, il n’apparaît presque pas.
Enfin, la fin est également plutôt décevante. Ceci dit, elle est à l’image du reste du roman, c’est-à-dire raccrochée au reste à grand coup de chausse-pieds avec un manque de crédibilité. J’ai donc refermé ce roman avec une sensation de "Tout ça pour ça". J’ai vraiment trouvé que l’auteure s’était perdue, qu’elle avait manqué d’imagination et qu’elle avait tenté une sorte de pêle-mêle d’idées un peu bateau qui ne fonctionnaient pas ensemble. Après tant d’années d’attente et alors que Fred Vargas est l’une de mes auteures favorites dont j’ai tout lu, je suis au regret de dire que ce dernier roman m’a vraiment déçu et que pour moi, c’est le moins réussi de tous.
La plume reste plutôt agréable à lire, mais l’on n'est clairement pas au niveau de ce qu’elle a pu écrire par le passé. Dommage. J’adore Adamsberg et comme tout lecteur fan, j’ai toujours espoir de lire une nouvelle aventure avec ce personnage, mais si c’est pour sortir des romans poussifs et que l’on sent non aboutis, je préfère encore que l’auteure s’arrête d’écrire et de rester sur des réussites plutôt que de créer de la déception. Un petit flop donc pour moi et j’en suis la première attristée.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
Ajouter un commentaire