Résumé du livre T'en souviens-tu mon Anaïs ? - Michel Bussi
Voilà treize jours qu'Ariane a posé ses valises dans cette villa de la Côte d'Albâtre. Pour elle et sa fille de 3 ans, une nouvelle vie commence. Mais sa fuite, de Paris à Veules-les-Roses, en rappelle une autre, plus d'un siècle plus tôt, lorsqu'une fameuse actrice de la Comédie-Française vint y cacher un lourd secret. Se sentant observée dans sa propre maison, Ariane perd peu à peu le fil de la raison...
Bienvenue au pays de Caux, terre de silences, de pommiers et de cadavres dans les placards...
Critique littéraire de ReadTrip à propos de T'en souviens-tu mon Anaïs ? - Michel Bussi
C’est la première fois que je lis Michel Bussi au travers de nouvelles. J’ai l’habitude de lire ses romans, souvent assez volumineux, et j’étais curieuse de voir comment il allait s’en sortir avec l’exercice de la nouvelle et je dois reconnaître que dans l’ensemble, il s’en est plutôt bien sorti.
T’en souviens-tu mon Anaïs
Le recueil s’ouvre sur cette nouvelle (qui lui donne d’ailleurs son nom) et sans aucun doute possible, pour moi, le gros point positif de cette histoire, c’est la découverte et la description du village de Veules-les-roses qui donne envie de s’y rendre. En effet, l’auteur met parfaitement en avant cette ville, son côté nimbé d’un certain mystère et surtout, son énorme intérêt historique et culturel puisque Victor Hugo y aurait passé un certain temps et que sa maîtresse, l’actrice Anaïs Aubert y aurait vécu plusieurs années et caché un grand secret. Tout ce qui concernait donc cette part historique du village ainsi que le passé d’Anaïs Aubert, que je ne connaissais pas, et sa relation supposée avec Victor Hugo m’ont beaucoup plut.
Par contre, j’ai toujours autant de mal avec l’écriture des personnages chez Michel Bussi. On tombe très vite dans la caricature et dès qu’il est question de rapports entre un homme et une femme, on est très vite dans le gros cliché éculé que personnellement, j’en ai plus que marre de rencontrer dans mes lectures.
L’histoire en elle-même et la petite enquête menée par Ariane sont plutôt gentillets. On n'est clairement pas dans le suspense insoutenable ni dans l’enquête digne d’un bon polar, mais ça passe et comme je le disais, pour moi l’intérêt de cette histoire n’est pas là.
L’armoire normande
Cette seconde nouvelle est une petite histoire sympa, mais sans grand intérêt que je vais très vite oublier. Le duo de petits vieux, profs parisiens à la retraite, est sympathique et plutôt drôle. Madame est persuadée que leur hôte a zigouillé sa femme et va entraîner son mari dans les pas de détectives amateurs afin de faire le jour sur ce mystère. C’est léger, c’est simple et ça passe tout seul. Néanmoins, je commence à en avoir marre de cette opposition parisiens versus tout le reste de la province, d’autant que dans ce recueil de nouvelles, c’est particulièrement présent.
Vie de grenier
C’est clairement la nouvelle que j’ai le plus préféré de tout le recueil. Pourtant, le personnage de Gabriel n’était pas sans me taper sur les nerfs par moments voire me faisait carrément sortir de mes gonds parfois (comme lorsqu’il souhaite que sa fille, qui galère à avoir un enfant avec son mari, n’y arrive jamais parce qu’il n’aime pas son gendre et parce que selon lui, sa fille vaut mieux que de devenir femme au foyer.). Cependant, ce genre de réflexion ne m’a que moyennement étonnée puisque c’est quelque chose qui n’est pas rare dans les romans de Bussi.
Une fois mises de côté certaines réflexions égoïstes, paternalistes et misogynes de Gabriel, j’ai tout de même apprécié cette nouvelle. Pourquoi ? Parce qu’elle fait la part belle aux souvenirs, à la période des vide-greniers qu’on a tous vécu en tant qu’acheteurs ou vendeurs, à voir ces fragments de vie étalés sur la place publique. Cette nouvelle parle de souvenirs, des choses de la vie que l’on a parfois tendance à oublier dans le tumulte du quotidien et qu’il est parfois bon de se remémorer.
Et puis j’ai beaucoup aimé la fin que j’ai trouvé attendrissante et un peu drôle. Une nouvelle tendre et nostalgique à souhait menée là encore par un couple de personnes plutôt âgées, lui étant un écrivain fanatique de faits divers et donc féru de mystères et d’enquêtes et sa femme, la force tranquille et l’équilibre permanent qui reste à ses côtés malgré les lubies et loufoqueries de Monsieur.
Une fugue au paradis
C’est clairement la nouvelle la plus sombre de toutes celles du recueil. Alors que toutes les autres présentent une certaine forme de légèreté voire de frivolité, avec celle-ci, nous sommes sur une histoire de meurtre et de traumatisme profond.
Cette histoire soulève des questionnements très intéressants et très actuels sur des questions de justice, de jugement et sur la valeur de la parole des victimes. Et la fin… J’avoue que je ne l’avais pas vu venir. Elle rebat totalement les cartes et ouvre de nouvelles réflexions et je l’ai trouvé aussi géniale que glaçante.
Dans l’ensemble donc, "T’en souviens-tu mon Anaïs" est un sympathique recueil de nouvelles avec pour point commun du mystère et des enquêtes, menées bien souvent par des enquêteurs du dimanche ou par la police (comme c’est le cas dans la toute dernière nouvelle).
J’ai noté également un autre point commun à toutes les nouvelles, c’est de présenter des personnages aux noms fort peu communs : Ariane, Ruy, Gauvin, Diane-Perle ou encore Muguette. J’avoue que par moment, je me suis demandé si je n’étais pas finalement dans un roman d’Amélie Nothomb. Ce qui est positif pour moi dans ce recueil, c’est que toutes les nouvelles sont à peu près égales, même si comme je l’ai dit la dernière est plus sombre. Toutes ont à peu près de la même longueur, elles se dévorent rapidement avec la même facilité.
Les points négatifs pour ma part sont les petits travers de la plume de Bussi qui ont tendance à me taper sur les nerfs (caricature des personnages et de leurs relations ainsi qu’une certaine forme de misogynie) mais aussi une écriture très simple. Trop peut-être. Ceci dit, comme je l’ai déjà dit, lorsque je lis du Michel Bussi, je n’y vais pas pour y trouver une plume exceptionnelle, car je sais pertinemment que ce ne sera pas le cas, mais plus pour faire une lecture simple et divertissante et c’est ce que m’a apporté ce recueil.
Une lecture pas indispensable, dont j’imagine que je garderai assez peu de souvenirs d’ici quelques semaines, mais qui n’en est pas moins resté plutôt agréable et sympathique sur le moment.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
Ajouter un avis