Horreur boréal (alias Les nouveaux prophètes) - Asa Larsson

Je dois reconnaître que j’ai été bien en peine de terminer "Horreur boréal" et que j’ai même songé à l’abandonner. Pourtant, le résumé avait de quoi m’attirer. Un meurtre et des mystères autour d’une communauté religieuse repliée sur elle-même. Le problème, c’est que ce roman manque cruellement de liant et de fil conducteur. Pendant un moment, j’ai pensé que peut-être cela venait de la traduction, mais finalement, je pense que c’est tout simplement le style d'Asa Larsson.

L’histoire manquait cruellement de fluidité et les dialogues de réalisme ce qui rendait la lecture parfois pénible. De plus, j’ai été un peu déroutée au début, car je ne comprenais pas quel personnage nous allions suivre. Qu’il n’y ai pas véritablement de personnage principal n’est pas un défaut en soi (même si ce roman fait partie de la saga Rebecka Martinsson et que j’en déduis donc que c’est elle le personnage central) mais quand on ne le sait pas, cela crée un moment de flottement au début du roman.

Concernant les personnages une fois de plus, j’ai eu du mal à tous les retenir. Tout d’abord, parce que leurs noms et prénoms nordiques sont difficilement mémorables pour moi qui ne suis pas familière de cette culture, mais aussi parce que l’auteure ne prend pas assez le temps d’asseoir chacun d’entre eu dans l’histoire et finalement, les personnages importants comme ceux sans intérêt avaient tendance à se mélanger dans mon esprit. Le manque de détail a aussi créé un autre problème pour ma part, que je ressens souvent lorsque je lis des polars nordiques, qui est qu’une fois de plus je n’ai rien ressenti pour les personnages. Je n’ai eu ni empathie ni haine envers eux et finalement, je suis restée très extérieure à l’histoire. Pourtant certains personnages avaient de quoi être intéressants et permettaient d’aborder des thématiques qui pouvaient être riches.

Je pense particulièrement aux personnages de Rebecka et de Sanna qui ont une relation presque d’amour haine que l’on a du mal à comprendre. À travers elle on aborde furtivement les questions de religion, de fanatisme, d’emprise, de famille ou encore de maternité, mais chacune de ces thématiques manquait pour moi de développement. Dommage parce que la base était franchement bonne, mais il m’a manqué quelque chose. Peut-être plus de clarté, sûrement même parce que je ressors de ce roman avec une impression d’histoire nébuleuse, un peu hachée faite de bric et de broc, mais sans véritable cohérence ni fond.

La résolution finale est quant à elle franchement décevante, facile, déjà vue et par certains aspects, tirée par les cheveux ou en tout cas sortie de nulle part. Là encore, c’est dommage parce qu’avec le terrain de la religion, du fanatisme religieux et de la famille, il aurait pu y avoir tellement mieux à faire.

J’ai par contre aimé l’ambiance globale, le fait que "Horreur boréal" se passe en majeure partie à l’extrême nord de la Suède dans une région reculée et hostile à l’homme où chaque sortie dehors est une épreuve pour le corps. Finalement, c’est un pseudo-roman policier dans lequel l’enquête est lente, où la place de la vie privée et le passé de Rebecka, l’avocate, sont très présents et importants. J’ai bien aimé d’ailleurs les flash-back dans son passé, mais je crois que tout simplement, c’est l’écriture même d’Asa Larsson qui ne me convient pas. Elle m’ennuie et j’ai du mal à expliquer ce sentiment, mais vraiment durant toute ma lecture, j’ai ressenti un gros manque de liant et de cohérence que ce soit dans l’histoire, dans les personnages ou dans le style d’écriture même. Un style froid et parfois brouillon qui a fait que je me suis pas mal ennuyée et qu’à aucun moment, je ne me suis investie dans cette lecture. Dommage.

Je ne pense pas retenter l’aventure avec cette auteure et à mon avis "Horreur boréal" plaira plutôt aux lecteurs aimant déjà bien dans de polars nordiques. Mais si vous n’avez jamais tenté ce type de littérature, je vous déconseille de le découvrir avec ce titre.