Résumé du livre Hunter - Roy Braverman (alias Patrick Manoukian)
Plus personne ne s'arrête à Pilgrim's Rest. Une vallée perdue dans les Appalaches. Un patelin isolé depuis des jours par le blizzard. Un motel racheté par le shérif et son frère simplet. Un bowling fermé depuis longtemps. Et l'obsédant souvenir d'une tragédie sans nom : cinq hommes sauvagement exécutés et leurs femmes à jamais disparues. Et voilà que Hunter, le sang-mêlé indien condamné pour ces crimes, s'évade du couloir de la mort et revient dans la vallée. Pour achever son œuvre ?
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Hunter - Roy Braverman (alias Patrick Manoukian)
J’ai cru comprendre que ce thriller avait été très apprécié des lecteurs. Malheureusement, au risque de m’attirer les foudres de certains fans, je n’ai pas été convaincue par "Hunter". En fait, je dois plutôt dire que je ressors tout à fait mitigée de cette lecture, car j’ai beaucoup aimé certains aspects, mais ai également détesté certains choix de l’auteur.
S’il y a une chose qu’on ne peut retirer à "Hunter" c’est que c’est un thriller très efficace. La façon de narrer l’histoire est très cinématographique. L’action est omniprésente tout du long et par conséquent, on ne s’ennuie à aucun moment. Il n’y a pas de temps mort, pas de descriptions et les dialogues vont à l’essentiel. En clair, si vous êtes à la recherche d’un thriller divertissant, qui se lit comme on regarde un film ou une série à succès alors allez-y, vous allez y trouver votre compte.
Sachez par contre que c’est une histoire qui déborde de testostérone. Sorte de western moderne dans une région reculée et enneigée des États-Unis. La présence passée des natifs américains plane ainsi que le racisme ambiant envers les noirs. Pourtant, l’histoire semble se dérouler de nos jours, mais on sent bien le côté Amérique profonde un brin nostalgique de l’esclavagisme. Le problème, c’est que l’auteur ne fait vraiment que survoler ces thématiques et c’est dommage. J’aurais aimé qu’il développe bien plus cet aspect de l’histoire alors qu’il s’est contenté de s’en servir comme prétexte pour créer des personnages facilement détestables, un brin caricaturaux tout en faisant une liste non-exhaustive des insultes possibles envers la communauté noire américaine.
L’histoire globale m’a plut et la critique de fond amenée par la fin n’était pas inintéressante, loin de là. Ce qui fait défaut, c’est que Roy Braverman a pour moi usé de beaucoup trop de facilités scénaristiques et que son récit est beaucoup trop invraisemblable par bien des aspects. Lire "Hunter", c'était comme regarder un blockbuster américain : c’était divertissant, mais on passe son temps à lever les yeux au ciel à chaque passage improbable. Le souci, c’est que j’ai lu énormément de romans de ce type et qu’aujourd’hui, en tant que lectrice, je recherche quelque chose en plus dans ces romans-ci. J’ai besoin de plus de profondeur et de plus de réalisme, ce qui m’a cruellement manqué avec ce livre.
J’ai aussi franchement tiqué avec la façon dont l’auteur a traité les réactions de personnages victimes d’abus et d’agressions sexuelles. De façon globale d’ailleurs, j’ai trouvé qu’il y avait vraiment beaucoup trop de scènes de fesse et de propos à caractère sexuel. Franchement, parfois, j’avais l’impression d’être dans le stéréotype "Ok, j’écris une histoire pour les mecs burnés alors je vais parler de popotin (pour rester polie) et caser une scène de fesse dès que possible pour contenter le mâle de base en recherche de coït". J’ai trouvé que cet aspect de "Hunter" était très putassier, malvenu et parfois franchement dérangeant.
Côté personnages, j’ai trouvé que la plupart manquaient vraiment de nuances, mais j’ai par contre bien aimé le duo Freeman/Denise et leur relation. J’ai trouvé ces deux êtres touchants, partageant une même peine et une blessure impossible à refermer et le fait de partager un même malheur leur a permis d’avoir des échanges sans fard, très naturels et purs et j’ai vraiment apprécié cela. Pour ce qui est de la fin, je l’ai trouvé à l’image de la globalité du roman, c’est-à-dire divertissante, bourrée d’action, mais manquant cruellement de nuance et de crédibilité. De plus, la toute fin est assez décevante, je trouve. En fait, beaucoup de questions et d’éléments restent en suspens, car ce livre est en fait le premier tome d’une trilogie. Roy Braverman laisse donc beaucoup de choses inachevées pour la suite, ce que je comprends, mais j’aurais tout de même aimé qu’il boucle certaines questions pour qu’on n'ait pas une fin qui semble juste être une coupure nette et soudaine comme si l’imprimeur avait oublié quelques chapitres à la fin.
Personnellement je ne pense donc pas que je lirai la suite de la trilogie. Peut-être si un jour je tombe sur les tomes suivants en occasion et encore… Je suis embêtée parce que malgré tout, "Hunter" est resté une lecture plutôt plaisante, divertissante qui se lit rapidement, car c’est un vrai page turner, mais mes goûts de lectrice actuelle me poussent à rechercher des titres qui présentent plus que juste du divertissement. Et puis surtout je crois que ce qui aura eu raison de moi et me pousse à croire que je ne lirai pas la suite, ce sont les trop grosses invraisemblances et le traitement de la sexualité et des victimes de crimes sexuels qui sont assez rédhibitoires.
Un sympathique moment de divertissement que je vais rapidement oublier je pense et qui sera pour ma part le début et la fin des aventures d’Hunter.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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