Juste avant le bonheur - Agnès Ledig

Je sais que "Juste avant le bonheur" a plut à bon nombre de lecteurs, mais définitivement, ce ne fut pas mon cas. Alors, oui, dans l'ensemble ce roman se lit plutôt bien, il parle de bons sentiments et a pour but de nous faire comprendre que la vie est belle... Et traitez-moi d'insensible si vous voulez, mais avec moi, ça ne l'a pas fait.

Tout d'abord, j'ai vite arrêté de compter les clichés au début de ma lecture, car ce roman en est bourré. Alors, non, ce n'est pas parce qu'une femme refuse de se faire payer le restaurant que c'est une féministe enragée (elle aime peut-être juste l'équité.), ce n'est pas parce qu'une femme fait attention à son apparence et aime la mode qu'elle est superficielle et n'a rien dans la tête et à contrario, ce n'est pas parce qu'un homme lit des classiques et du contemporain que c'est forcément un homme bien, cultivé et intéressant.

En parlant de clichés, c'est sympa de situer l'action en Bretagne et de jouer sur les clichés bretons, mais la moindre des choses aurait été de vérifier l'orthographe de Kouign-amann... Et puis c'est quoi le problème avec l'argent dans ce roman ?! Je trouve que l'on en parle beaucoup trop et de façon assez malhabile. Julie s'offusque au début que Paul paye tout pour elle, mais finalement, ça lui passe assez vite. Et pour un roman qui parle de reconstruction, d'avancer dans la vie et de bons sentiments, j'ai trouvé que ça n'y avait pas sa place. Le seul point positif que j'ai trouvé à Julie, c'est qu'elle soit fan de Fred Vargas.

D'ailleurs, des personnages, on en suit finalement six, certains beaucoup plus que d'autres et je pense vraiment que c'est le type de roman qui devrait être plus long pour prendre le temps de développer les personnages et surtout les liens entre eux. Parce que pour le coup, le peu de pages donne lieu à des situations complètement surnaturelles et pas du tout crédibles pour moi. J'ai noté ça par exemple lorsqu'au début, Julie et son fils de 3 ans partent en Bretagne avec un vieux monsieur à qui elle a parlé deux fois dans sa vie ! Mais qui fait ça ?! En bref, des personnages dont aucun ne m'a semblé mémorable et qui manquaient de relief et de crédibilité à mon goût.

Pour ce qui est de la plume d'Agnès Ledig, elle se veut à la fois moderne et poétique. Je comprends que cela ai pu plaire à beaucoup de monde. Pour ma part, je l'ai trouvé un peu trop factuelle, presque froide. De plus, j'y ai noté beaucoup de métaphores et autres figures de style usées et déjà vues dans ce type de roman. Une plume qui se donnait un genre et manquait de naturel à mon goût. De plus, j'ai trouvé que l'auteure jouait de facilités pour faire pleurer le lecteur et que l'on tombait parfois dans le pathos, ce que je n'apprécie pas.

"Juste avant le bonheur" est une histoire qui aurait dû me toucher, mais que j'ai finalement lu sans entrain et que je vais très vite oublier. Une sorte de roman contemporain, feel good, romance, qui ressemble à tous les autres romans du genre publiés en ce moment. Très peu pour moi donc. Je ne suis clairement pas la cible de ce type de livre et je laisse donc ça à d'autres lecteurs. J'avais personnellement besoin de plus de profondeur, d'authenticité, d'originalité et moins de facilités pour que je puisse apprécier. J'ai tenté, mais ça n'a pas fonctionné, tant pis !