Résumé du livre Rouge, c'est la vie - Thierry Jonquet
Mai 68 : j’avais 14 ans, elle aussi. C’était le temps des banderoles, des slogans, des drapeaux rouges, des manifs. Le temps du militantisme. Pour moi, dans les rangs trotskystes, à la Ligue Communiste. Pour elle, au Kibboutz. Trente ans plus tard, la tentation était forte de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, de raconter une histoire d’amour aussi...
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Rouge, c'est la vie - Thierry Jonquet
Il y avait beaucoup trop longtemps que je ne m’étais pas penché sur un livre de Thierry Jonquet et je me suis dit que de remettre un pied dans son univers avec un petit roman tel que "Rouge c’est la vie", ce serait parfait. Malheureusement pour moi, ce fut la désillusion totale. J’en suis encore plus attristée que ce livre m’avait très gentiment été offert, mais que voulez-vous, même avec des auteurs qu’on adore, parfois ça ne le fait pas du tout.
Le gros problème que j’ai eu avec "Rouge c’est la vie", c’est que c’est un roman dans lequel en quasi-totalité, il y est question de politique, d’engagement et de militantisme politique et je l’ai déjà dit, mais c’est quelque chose que je n’aime pas généralement retrouver dans mes lectures. Pourtant cela partait plutôt bien, car malgré ce climat de primo engagement politique de la part de nos deux protagonistes (Victor d’un côté et Léa de l’autre) il y avait aussi et surtout, la promesse d’une rencontre fortuite qui déboucherait sur une histoire d’amour et je me disais que ça viendrait sûrement contrebalancer le côté trop politique et idéologique. Mais non. L’histoire d’amour n’est vraiment qu’ultra anecdotique et ne sert qu’à la fin.
J’aimais bien aussi les paragraphes dans lesquels le Hasard et ses sbires sont personnifiés comme des êtres supérieurs qui mettraient en scène à leur guise nos vies de petits humains et décideraient finalement du sort du monde et des destins de chacun d’entre nous, mais là encore, cet aspect de l’histoire que je trouvais très intéressant et original est vite relégué au second voire même au troisième plan.
Le départ restait malgré tout globalement intéressant. Mêlant événements de Mai 68, durant lesquels nos deux personnages principaux sont adolescents et se découvrent tout juste une conscience politique ou en tout cas une envie d’engagement, ainsi que le développement de différents partis de gauche, des idées socialistes et communistes. J’ai aussi aimé en apprendre plus sur la création des Kibboutz en Israël et le but premier de ces lieux que je ne connaissais pas. Mais assez rapidement, l’auteur s’est embourbé dans une sorte de diarrhée verbale politique et militantiste qui m’a non seulement profondément ennuyée, souvent perdue et qui était tout sauf agréable à lire.
Je sais que lorsqu’il était vivant, Thierry Jonquet était engagé politiquement et défendait ouvertement des idées de gauche voire d’extrême gauche parfois. Cela se ressent parfois dans ses différents romans. Mais là, c’était trop et puis surtout, ce qui m’a surprise, c’est que la façon dont il présente ici les différents partis de gauche, leurs petites guéguerres internes, les mesquineries hiérarchiques ainsi que le prosélytisme plus que moyen qu’ils emploient parfois ne donnent pas envie de rejoindre leurs rangs et leurs idées. Je n’ai donc pas compris pourquoi alors que c’était un homme de gauche, il a écrit ceci.
Car au final, j’ai trouvé que "Rouge c’est la vie" était un roman qui traitait d’une certaine forme de désillusion de la politique et des idéaux de vie et la fin, qu’au demeurant j’ai apprécié, est extrêmement cynique et critique envers tout le discours politique dépeint dans le reste du roman. De plus, si j’ai apprécié au départ en apprendre plus sur les Kibboutz, j’ai rapidement été soûlée par tout le vocabulaire et les détails en rapport avec la culture juive parce que ça nous est balancé sans cesse à la figure de façon plutôt indigeste et sans vraiment d’explication ce qui fait que si l’on n’est pas de confession juive et donc pas aguerri à tout ce vocabulaire, etc. On se sent vite submergé et perdu.
J’ai l’impression qu’avec ce titre Thierry Jonquet s’est un peu perdu. Je sais que « Rouge c’est la vie » est un roman presque autobiographique puisque le personnage de Victor est par de nombreux aspects, inspiré de la propre vie de Thierry Jonquet, mais je crois qu’il aurait dû s’en tenir à de la fiction, car je n’ai pas compris l’intérêt de ce récit ni ce qu’il a voulu véhiculer à travers lui à part peut-être mettre en scène de façon romanesque son adolescence et sa vie de jeune adulte.
Heureusement, après 100 pages de lecture fastidieuses, j’ai plutôt bien aimé la fin qui apporte enfin un peu de finesse et de nuance ainsi qu’une certaine dose d’espoir. Oui, ce livre est court, mais pour autant, j’ai mis pas mal de temps à le lire car l’intérêt n’était clairement pas au rendez-vous. Tant pis. C’est un gros loupé pour ma part, mais qui ne m’empêchera pas de continuer à lire cet auteur. J’espère simplement que pour la prochaine fois, j’aurai la main plus heureuse et que j’y retrouverai le Thierry Jonquet humaniste et original que j’aime tant.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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