Résumé du livre La chambre des officiers - Marc Dugain
1914. Tout sourit à Adrien, ingénieur officier. La guerre éclate et lors d'une reconnaissance sur les bords de la Meuse, un éclat d'obus le défigure. Le voilà devenu une "gueule cassée". Adrien ne connaîtra pas les tranchées mais le Val-de-Grâce, dans une chambre réservée aux officiers. Une pièce sans miroir, où l'on ne se voit que dans le regard des autres.
Adrien y restera cinq ans. Cinq ans pour penser à l'après, pour penser à Clémence qui l'a connu avec sa gueule d'ange...
Critique littéraire de ReadTrip à propos de La chambre des officiers - Marc Dugain
"La chambre des officiers" fut bien différent de ce à quoi je m'attendais et pour autant, j'ai beaucoup aimé cette lecture !
En effet, avant de le commencer, je m'attendais à un récit très sombre, très dur, sur la Première Guerre mondiale, sur les ignominies de la guerre et les difficultés épouvantables traversées par ceux que l'on a appelé les gueules cassées. Alors oui, bien sûr, on va suivre un petit groupe de ces soldats et oui certaines descriptions de leurs blessures et de leurs difficultés psychologiques face à cette vie qui ne sera plus jamais la même sont parfois difficiles, mais sincèrement, je m'attendais à quelque chose de bien plus noir et plus dur.
Pour ce qui est de la guerre, on ne l'aborde finalement que très peu puisque le personnage d'Adrien va être rapatrié dès le début de celle-ci. On ne nous parle donc que par bribes, via les racontars d'autres personnages, mais comme quelque chose qui se passe finalement assez loin et qui n'est pas au cœur du roman. Il est assez fou de voir d'ailleurs au début de ce récit, et à la lumière de ce que l'on sait aujourd'hui de l'Histoire, que pour beaucoup cette guerre n'allait durer que quelques semaines, au pire quelques mois et qu'après cela, plus jamais les allemands n'oseraient attaquer de nouveau la France. Malheureusement, L'Histoire a prouvé qu'à ce sujet les Français étaient bien naïfs.
Finalement, ce roman est pendant une bonne partie, exclusivement centré sur un groupe de trois gueules cassées dont le personnage central et narrateur est Adrien, cet officier du génie civil qui a 24 ans au début de la guerre, ainsi que d'une femme qui va venir se greffer à ce petit groupe de soldats abîmés. Des hommes qui vont apprendre à vivre ensemble pendant de nombreuses années, enfermés ou presque, entre les murs de cet hôpital particulier. Des hommes que l'on essaye de guérir sans vraiment y parvenir. Des hommes, qui vont aussi parfois servir de cobaye, car ce roman nous rappelle également que les guerres, malgré toutes les horreurs qu'elles ont créées, ont aussi permises dans ces années-là, de faire grandement avancer par la force des choses la médecine et ici, surtout, la chirurgie. Des hommes donc, qui finalement vont trouver dans leur amitié la plus grande force de guérison.
Du coup, même si ce roman traite de sujets durs, je l'ai trouvé touchant et aussi plein d'espoir. Les personnages sont attachants. Ces hommes que l'on dit chanceux d'être encore en vie, mais à quel prix ? Qui, bien souvent, survivent plus qu'ils ne vivent (d'ailleurs, certains ne sauront comment d'adapter à cette nouvelle vie et décideront d'en finir.) et qui pourtant, malgré tout, vont puiser la force en eux et en leurs amis de continuer coûte que coûte à vivre et à trouver des raisons de sourire à la vie.
Concernant l'écriture en elle-même, je l'ai trouvé très agréable. À la fois littéraire sans être pompeuse, moderne tout en collant tout de même à l'époque et au langage correspondant à la Première Guerre mondiale et très sobre, assez pour laisser finalement sur le devant de la scène, ces personnages qui, ne l'oublions pas, ont d'une façon ou d'une autre été à un moment, de véritables êtres humains et non juste de personnages de fiction.
Le seul regret que je pourrais avoir, c'est que j'en aurais peut-être voulu un peu plus. "La chambre des officiers" est un peu trop court pour moi. Je me suis vraiment attachée à Adrien et ses deux acolytes et j'aurais aimé les voir évoluer plus en détails encore. J'aurais aussi aimé que la guerre soit un peu plus présente, que l'on ai peut-être un peu plus de détails historiques mais malgré tout, cela reste une très bonne lecture.
Et puis justement, étant donné que c'est un roman très court, il est encore plus facile de le conseiller au plus grand nombre. Une parenthèse de plusieurs années dans la vie de quelques gueules cassées bien plus positive que je ne l'imaginais. Un roman touchant, poignant et très bien, mais pas déprimant pour autant.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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