Résumé du livre La vie devant ses yeux - Laura Kasischke
"C'est un après-midi très chaud et inodore. Les fleurs de mai et de juin ont séché sur leurs branches ou sont tombées des arbres, mais l'adolescence semble traîner pour toujours."
À quarante ans, Diana mène la vie dont elle a toujours rêvé : une belle maison dans la banlieue cossue d'une petite ville universitaire américaine, un mariage heureux et une vie de famille épanouie. Pourtant, cet été-là, Diana est prise d'un étrange sentiment de malaise. Des réminiscences de son adolescence, marquée par un événement tragique, commencent à s'imposer à elle. Peu à peu, une angoisse dévorante s'immisce dans son quotidien.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de La vie devant ses yeux - Laura Kasischke
Je n’avais pas lu de romans de Laura Kasischke depuis un moment et dès les premières pages, j’ai replongé dans son style si particulier. La plume de cette auteure est très atypique et je pense qu’elle ne plaira clairement pas à tous les lecteurs. Une fois de plus, avec "La vie devant ses yeux" elle nous propose un récit très lancinant dans lequel on suit le quotidien d’une femme quarantenaire, mère de famille, artiste et professeur à ses heures qui à priori a tout pour être heureuse, mais qui pour autant ressasse énormément son passé. En effet, les passages au présent sont constamment entrecoupés de flash-back de son passé dans lesquels on en apprend plus sur sa relation avec sa meilleure amie de l’époque, mais aussi ses relations avec certains garçons.
Il y a donc dans cette histoire énormément de réminiscence de souvenirs qui sont mêlés aux paragraphes de la vie actuelle de Diana et si j’ai bien aimé cette proposition, j’imagine que cela sera déroutant pour certains lecteurs. La première scène est glaçante et plonge tout de suite dans une ambiance angoissante et on se dit qu’elle va être le socle de tout le reste du récit. Et si j’ai été captivée et épouvantée par cette entrée en matière, j’avoue que malheureusement globalement, j’ai été déçue par la suite qui n’est pas à la hauteur de cette première scène choc.
Avec ce premier chapitre, je pensais que l’auteure allait aborder dans le détail les thématiques du deuil, de la culpabilité, du choc post-traumatique peut-être et également des raisons qui peuvent pousser à un tel acte. Est-ce qu’elle l’a fait ? Oui pour certains de ces sujets. Est-ce qu’elle l’a fait de façon approfondie ? Non. En tout cas pas assez à mon goût. En fait, globalement cette histoire qui semble pourtant assez réaliste la plupart du temps est restée trop fantasmagorique et trop flou pour qu’on passe en revue les ressentis et les sentiments de Diana. On a souvent du mal à la suivre, car il y a une vraie distorsion de la réalité. On ne comprend pas toujours ce qu’il se passe, ses réactions et j’avais espoir qu’à la fin tout prenne sens, mais en fin de compte non.
De tout le roman, c’est la fin qui m’a le plus déçu. En effet, au fur et à mesure qu’on avance dans "La vie devant ses yeux", on sent s’approcher la clé de compréhension et au final, Laura Kasishcke nous laisse avec une fin hyper ouverte, hyper ambiguë qui laisse clairement à interprétation et c’était justement beaucoup trop flou à mon goût. Je ne suis pas contre les fins qui ne donnent pas toutes les explications noir sur blanc, mais là, il y avait pour moi un côté très déceptif après toutes les pistes qu’elle ouvre durant le reste de son récit.
J’ai trouvé que "La vie devant ses yeux" était une sorte de mixte entre ses romans "Esprit d’hiver" et "Rêve de garçons". En effet, on y retrouve une femme mûre, en prise à des questionnements quant à sa vie et à son âge et dont la santé mentale semble parfois vacillante et puis on a également de façon très présente, les thématiques de l’adolescence féminine, du corps qui change, des hormones et de la découverte de la sexualité. Ces sujets étaient très présents dans "Rêves de garçons" et c’est quelque chose qu’on retrouve beaucoup chez cette auteure, ainsi que cette ambiance mi-réelle mi-fictive dans laquelle la jeunesse débordante d’envie et de découverte se laisse aller.
Ses ambiances mettent souvent un peu mal à l’aise à cause d’une sexualité assez présente et questionnée, de la présentation des jeunes filles non pas comme des êtres purs, mais au contraire comme des tentatrice en puissance et des êtres sexués avides de laisser libre cours à leurs hormones. Si c’est quelque chose qui ne vous plaît pas ou ne vous intéresse pas alors ne vous tournez pas vers les romans de Laura Kasishcke.
Pour ma part, si je devais résumer "La vie devant ses yeux", je dirais que la plume est travaillée, assez agréable malgré tout à lire et pas trop complexe. Le problème, c’est que pendant toute ma lecture, j’ai attendu quelque chose qui n’est jamais arrivé et j’ai donc terminé avec un sentiment de tout ça pour ça et de fin ratée. Je pense que sa plume est à essayer au moins une fois, car je la trouve profondément originale et elle a un univers qui lui est propre, mais "La vie devant ses yeux" n’est vraiment pas son meilleur titre pour moi. À ce jour, celui que je préfère reste "Esprit d’hiver". Je continuerai à lire cette auteure, mais j’avoue que je ne pars jamais confiante avant de débuter l’une de ses histoires.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
Ajouter un commentaire