Le dernier message - Nicolas Beuglet

Aïe ! Je commence à avoir lu pas mal de romans de Nicolas Beuglet et "Le dernier message" est clairement pour moi le moins réussi. Déjà dans la trilogie autour du personnage de Sarah Geringen, j’avais noté certains défauts, mais ça se laissait bien lire et c’était divertissant donc disons que si on savait dans quoi on s’embarquait, ce n’était pas désagréable. Le problème avec "Le dernier message", c’est que j’ai retrouvé ce que je reprochais déjà avant à l’auteur mais aussi d’autres choses qui ne m’ont pas forcément plut.

Tout d’abord, mais c’est habituel chez Nicolas Beuglet, ne vous attendez pas à du roman policier réaliste. Bien au contraire ! On est complètement pour moi dans le schéma d’un script de film hollywoodien. Ça part dans tous les sens, on insuffle un rythme haletant parfois un peu à grand coup de pied, le tout de façon totalement irréaliste, mais ce n'est pas grave, c’est du divertissement, le lecteur ne doit pas s’ennuyer ! Le problème, c’est qu’avec ses romans précédents effectivement, je ne m’étais pas ennuyée alors que là, si.

Alors peut-être est-ce dû au fait que j’ai de plus en plus de mal avec ce type de roman dans lesquels rien n’est crédible, que le divertissement pur ne me suffit plus, c’est possible. Toujours est-il donc que dès le début de ma lecture, j’ai tout de suite senti que je n’allais croire en rien de ce que l’auteur me racontait et malheureusement, ce fut le cas. Rien n’était réaliste que ce soit dans les situations, les personnages, les procédures, les réactions des personnages, les enchaînements des événements. Les cliffhangers de fin de chapitres sont trop gros.

En fait, de façon générale, je trouve que l’auteur a vraiment manqué de finesse et puis niveau construction narrative, il ne s’est pas foulé ! Pour moi, il nous a fait un copier-coller de son roman "Le cri". Même si on retrouve de façon globale le même type de construction dans tous ses livres, comme dans "Le cri", on débute avec un meurtre étrange dans un lieu clos isolé puis le perso principal (qui cache de lourds secrets et a des problèmes dans sa vie perso) va faire la rencontre d’un autre personnage qui va l’aider à enquêter pour résoudre le mystère ce qui va les amener à une course-poursuite à travers plusieurs pays, le tout sur fond de vagues faits scientifiques et/ou historiques. J’ai trouvé vraiment trop de similitudes et ai eu l’impression que l’auteur ne s’était pas foulé.

Pour ce qui est de situer l’action en Écosse là aussi, j’ai été déçue. Je m’attendais à du dépaysement, au moins un peu or l’auteur aurait pu situer son récit au Canada, en Norvège ou au Népal, ça aurait été la même pour moi. De plus, je crois que ce qui n’a pas non plus aidé ma lecture, c’est le fait que j’ai eu beaucoup de mal avec le personnage principal, Grace. Là encore pour moi, elle n’était pas crédible du tout. J’ai trouvé la façon dont l’auteur traite ses problèmes de poids assez maladroite et là encore ça donnait le sentiment que ça tombait un peu comme un cheveu sur la soupe, que l’auteur avait choisi ça pour en faire un personnage différent, mais sans trop savoir de quoi il parlait. Grace manquait donc d’humanité et je n’ai eu aucune empathie ni aucun attachement pour elle. Elle aurait pu mourir dans d’atroces circonstances ça ne m’aurait fait ni chaud ni froid !

Et c’est dommage parce qu’au fond, "Le dernier message" abordait des thématiques très intéressantes, qui sont d’ailleurs bien la seule chose qui m’ai tenu un tant soit peu en haleine, mais là encore, je n’ai pas été convaincue par la façon dont l’auteur a traité ces thématiques et dont il s’en est servi dans son histoire. Il est parti dans le top much et les explications manquaient un peu de fluidité. Quand on s’attaque à de tels sujets, je pense qu’il faut prendre le temps de creuser un peu la question parce que ce sont des sujets tellement vastes et complexes ! Mais vous l’aurez compris, la profondeur et le fait de prendre son temps ce n’est pas vraiment le credo de Nicolas Beuglet.

Alors très clairement, je savais avant de me lancer que j’allais y trouver une histoire page turner, qui va à cent à l’heure et pas forcément réaliste. Je connais désormais le style de Nicolas Beuglet et donc je savais à peu près dans quoi je m’embarquais. Mais là, c’était trop, à tous les niveaux.

Ça n’a pas non plus été une lecture désagréable ni pénible, et les lecteurs en recherche de divertissement aimeront très probablement, mais pour moi, il s’est tout de même loupé. Aller vite ok, mais trop parfois ça gâche tout. Et puis peut-être que tout simplement ce type de roman trop page turner n’est plus fait pour moi. Encore que, comme je l’ai dit, même le côté divertissant que je m’attendais à y retrouver n’a pas su me captiver comme il aurait dû.

Je sais que ce titre est le premier tome d’une série avec le personnage de Grace. Je tenterai probablement le tome 2 juste pour savoir enfin quel est ce secret qu’elle cache dans son appartement et très clairement, je l’achèterai en occasion et non en neuf car je ne mise pas de grands espoirs dessus. Une lecture dont je ressors plus que mitigée, qui m’a fait l’effet d’un film hollywoodien moyen, fait par un réalisateur débutant qui cherche à se faire connaître en reprenant les recettes de ses prédécesseurs, avec des acteurs de seconde zone. Un roman facile pour l’été en bord de plage, mais loin d’être un roman policier mémorable pour moi.