Résumé du livre Le gardien invisible - Dolores Redondo
Au Pays basque, sur les berges du Baztán, le corps dénudé et meurtri d'une jeune fille est retrouvé, les poils d'un animal éparpillés dessus. La légende raconte que dans la forêt vit le basajaun, une étrange créature mi-ours, mi-homme... L'inspectrice Amaia Salazar, rompue aux techniques d'investigation les plus modernes, revient dans cette vallée dont elle est originaire pour mener à bien cette enquête qui mêle superstitions ancestrales, meurtres en série et blessures d'enfance.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Le gardien invisible - Dolores Redondo
Il y avait bien longtemps que je n’avais pas lu un roman espagnol et rien que pour ça, j’avais très envie de lire "Le gardien invisible" sans compter tous les avis hyper positifs que j’en avais entendu. Si certains aspects de ce roman m’ont beaucoup plut, j’ai moins été emballée par d’autres et du coup je ne serai peut-être pas aussi dithyrambique que ce que j’ai pu entendre.
Ce qui est plutôt appréciable, c’est que l’histoire démarre de suite. Très rapidement, on a plusieurs corps qui sont retrouvés, mais paradoxalement, l’enquête en elle-même ne démarre pas sur les chapeaux de roues. De façon générale, l’enquête prend son temps et puis ce rythme s’explique aussi par le fait qu’une grosse partie du roman concerne la vie privée d’Amaia, que ce soit sa vie présente, la relation avec ses sœurs et son mari ou sa vie personnelle passée puisque l’on a aussi des flash-back qui permettent de revenir sur certains événements de son enfance et ainsi mieux comprendre sa vie actuelle. J’ai aimé toute cette partie même si j’ai trouvé qu’il avait peut-être un léger déséquilibre parce que ce roman est censé être un roman policier, or par moment, même si c’était intéressant, j’avais presque plus l’impression de lire un contemporain un peu noir.
Néanmoins, le style de Dolores Redondo est agréable. L’écriture est fluide bien qu’elle soit assez dense par certains aspects. "Le gardien invisible" n’est pas ce que l’on appelle classiquement un page Turner, l’auteure prend le temps d’installer son ambiance, fait parfois d’assez longues descriptions, mais pour autant, ça se lit très bien et ce n’est pas ennuyeux.
Je crois que ce que j’ai le plus aimé, c’est le contexte et l’ambiance qu’elle a su insuffler à son histoire. Très vite, on est plongé dans la culture basque espagnole. J’étais partie dans cette petite ville de montagne et je l’imaginais sans problème. J’ai été surprise par le fait qu’il soit beaucoup question dans cette histoire de pluie, d’humidité, de moiteur et de froid. C’est un peu cliché, mais c’est vrai que sachant que l’histoire se déroulait en Espagne, je m’attendais à quelque chose d’ensoleillé, de la chaleur, de la fiesta etc alors qu’en fait pas du tout. On a une ambiance très réussie qui fait penser à certains petits villages de montagne français, et même si cela m’a un peu surprise, j’ai vraiment aimé cet aspect et surtout, j’ai trouvé ça très réussi.
Durant ma lecture, j’ai souvent eu l’impression de lire un roman à mi-chemin entre un Fred Vargas (pour le côté policier mêlé à des mythes et légendes) et "Sur ma peau" de Gillian Flynn (pour le côté retour au village d’enfance et relations familiales complexes). Et le mélange n’était pas désagréable même si j’ai trouvé le côté mythes un peu bancal ou pas très bien exploité. Je pensais que cela aurait une vraie importance, nous amènerait quelque part et en fait pas tant que ça, c’est dommage.
J’ai aussi eu un petit regret quant à la construction des personnages. J’ai beaucoup aimé certains personnages comme la tante d’Amaia, mais j’ai aussi trouvé qu’il y avait certains protagonistes un peu caricaturaux. Dès le début, on sent pas mal d’animosité envers Amaia que ce soit dans sa vie professionnelle ou personnelle et les raisons ne sont pas toujours expliquées ce qui donne parfois l’impression que l’auteure a voulu en faire une femme qui doit faire face à des difficultés, qui est rejetée, mais sans raisons et du coup ça peut paraître un peu gratuit par moment. J’aurais aussi aimé que la brigade et les relations entre les collègues soient plus étoffées.
Et enfin, même si Amaia a vécu des choses difficiles, même si elle est intéressante dans l’ensemble, je ne me suis pas vraiment attachée à elle. Je n’ai pas eu d’empathie pour elle, oui, j’aimais suivre le déroulé de sa vie passée et présente, mais je n’ai pas eu ce sentiment que j’ai parfois d’un personnage qui prend vie dans mon esprit, que j’identifie presque comme une véritable personne envers qui j’aurais des sentiments de compassion. Non là il m’a clairement manqué quelque chose. J’avais besoin que ce personnage soit un peu plus dense et un peu plus humain, mais étant donné que ce roman est un premier tome, je pense que l’auteure développera plus son personnage principal par la suite.
J’avais besoin que ce personnage soit un peu plus dense et un peu plus humain, mais étant donné que ce roman est un premier tome, je pense que l’auteure développera plus son personnage principal par la suite. J’ai même trouvé que certains détails relevaient de grosses ficelles du genre un peu vues et revues, mais bon, soit, ce n’était pas non plus mauvais. Ça manquait juste d’originalité à mon goût. Surtout qu’avec un tel contexte et une telle ambiance, Dolores Redondo avait vraiment de quoi proposer une histoire qui sorte des sentiers battus.
Néanmoins, je le redis, j’ai passé un bon moment de lecture. "Le gardien invisible" est un roman qui tient la route, qui se lit très bien et dont l’ambiance est vraiment réussie même si je m’attendais à mieux, à plus original. Ceci dit, la toute fin ouvre de nouvelles perspectives et introduit l’enquête suivante et je sais d’ores et déjà que je vais me procurer le tome 2 parce que mine de, j’ai bien envie de continuer à découvrir ce qui attend Amaia et surtout continuer à être baladée dans ce pays basque espagnol que je ne connais pas, mais que l’auteure m’a donné envie de découvrir.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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