Résumé du livre Les chiennes savantes - Virginie Despentes
Nous sommes à Lyon, sur les pentes de la Croix-Rousse. Louise travaille comme strip-teaseuse. Elle rencontre un mauvais garçon, Victor, qui la manipule avec une habileté perverse et lorsque deux de ses collègues de travail sont découvertes sauvagement assassinées, elle se retrouve à mener l’enquête…
Virginie Despentes signe ici son unique polar, et place le lecteur dans la position d’un client de peep-show : les personnages exhibent autre chose que ce qu’ils sont, ne se parlent que séparés par des vitres, les rideaux tombent toujours trop tôt, et ce qu’on finit par découvrir en loge n’a rien à voir avec ce qui se donne en spectacle… Quand les poupées prennent la parole et se démaquillent, elles ne ressemblent pas tout à fait à ce qu’on croyait savoir d’elles.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Les chiennes savantes - Virginie Despentes
Il y avait fort longtemps que je n’avais plus lu de Virginie Despentes mais j’avais besoin de changement et je me suis souvenue qu’il me restait quelques rares titres d’elle que je n’ai pas encore découvert, dont "Les chiennes savantes", qui est son deuxième roman et j’ai donc décidé de me lancer.
Une chose est certaine, dès les premières pages, j’ai tout de suite replongé dans l’univers de Despentes. Un univers trash, sombre, sans concession et avec pas mal d’abus, peuplé de beaucoup d’histoires de sexe, de drogue et de personnages perdus et/ou borderlines. Virginie Despentes écrit comme elle pense. Alors forcément, c’est un style d’écriture avec lequel ça passe ou ça casse. Oubliez le sujet, verbe, complément. Sa plume est brute, parfois belle, parfois hachée et acide. Personnellement, c’est un style qui ne me dérange pas, et même que j’ai plutôt tendance à apprécier lorsqu’il est bien manié.
Mais j’avoue que dans "Les chiennes savantes", parfois, c’était tellement décousu dans la construction que la lecture devenait brouillonne et se faisait difficilement. De plus, j'avais parfois le sentiment qu'elle "salissait" trop sa plume alors qu'elle aurait gagné en intensité à se faire parfois plus fine et plus distinguée. Il y a par contre une chose assez incroyable, c’est que l’on parle énormément de sexe dans ce roman et pourtant, je crois qu’à aucun moment l’auteure n’écrit ce mot noir sur blanc. Ça donne du coup lieu à une narration bizarre et dérangeante parce que le personnage principal y raconte des choses très crues, mais avec un discours, une façon de parler, qui serait presque celle d’une petite fille. Et je crois que ça a rajouté à mon malaise durant la lecture. J’étais franchement mal à l’aise par moment. Alors, oui, la provocation est l’une des caractéristiques de Despentes et je le sais pertinemment, mais j’avais parfois l’impression qu’elle faisait du trash juste pour faire du trash.
Et puis je n’ai pas du tout aimé l’espèce de message sous-jacent mis en place par une relation qui survient après la moitié du roman. J’ai même trouvé le discours assez puant. Je ne peux trop en dire pour ne pas spoiler et je vous laisse vous faire votre propre avis, mais pour ma part, j’ai trouvé que le discours n’était pas pire que certaines Dark romances dites problématiques. J’ai par contre été agréablement surprise lorsque l’histoire prend un virage un peu thriller, un peu mystérieux car c’est quelque chose d’assez rare chez Virginie Despentes et c’est sûrement quelque chose qui pour le coup, a plutôt rattrapé cette lecture, d’autant que je n’avais pas vu venir le dénouement. Si on m’avait dit qu’un jour Despentes arriverait à me flouer dans une histoire à énigmes, j’avoue que je n’y aurais pas cru.
En fait, cette lecture ne fut ni désagréable, ni fastidieuse, ni même ennuyeuse, mais elle m’a laissé une impression de flou artistique pas vraiment maîtrisé et d’un essai un peu bancal. Si j’ai aimé plonger dans l’univers des peep show que je ne connais pas du tout et de la ville de Lyon, j’ai été parfois un peu saoulée par les passages trop trash, présents sans autre raison que de "salir" l’histoire et j’ai eu beaucoup de mal avec le personnage de Louise. Pourtant, au départ, ça partait bien. Elle m’intriguait beaucoup, j’aimais sa désillusion, le fait qu’elle ne vive que dans l’immédiateté, mais aussi sa fragilité qu’elle tente de protéger du mieux qu’elle peut. Puis à un moment elle prend un virage que je ne comprends pas et se transforme en simple biatch de bas étage, sans relief, et cela m’a franchement déçu. Du coup, alors que je commençais à développer un certain attachement avec ce personnage, le soufflet est totalement retombé.
"Les chiennes savantes" ne fut donc pas une énorme déception, mais ce n’est clairement pas le meilleur de l’auteure pour moi. L’ambiance est plutôt réussie si vous aimez les univers glauques et le sexe, drogue et rock ’n roll mais l’histoire en elle-même et les messages qu’elle véhicule ont eu tendance à un peu me débecter et j’ai eu du mal à passer outre. Une lecture donc en demi-teinte.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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