Résumé du livre L'outsider - Stephen King
Le corps martyrisé d’un garçon de onze ans est retrouvé dans le parc de Flint City. Témoins et empreintes digitales désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland, l’un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l’équipe locale de baseball, professeur d’anglais, marié et père de deux fillettes. Et les résultats des analyses ADN ne laissent aucune place au doute. Pourtant, malgré l’évidence, Terry Maitland affirme qu’il est innocent. Et si c’était vrai ?
Critique littéraire de ReadTrip à propos de L'outsider - Stephen King
Voici une fois de plus un sacré pavé de King (800 pages tout de même) que j’ai dévoré et que je n’ai pas vu passer. Pourtant, on pourrait se dire que dans une première moitié, l’enquête piétine pas mal, mais pour autant, tout du long, j’ai été prise par l’enquête et par le mystère autour de cet outsider.
Comme très souvent avec Stephen King, les personnages sont très bien travaillés et c’est finalement l’épaisseur de chaque protagoniste qui fait en grande partie l’intérêt du roman. Sans grande surprise, le personnage que j’ai préféré dans "L’outsider" est bien sûr Holly, un personnage que j’avais rencontré dans la trilogie Mr. Mercedes et auquel je suis particulièrement attachée. Je crois que j’ai vraiment un faible pour les personnages dotés d’une grande intelligence et d’un instinct particulier mais qui sont assez inapte pour ce qui est des interactions sociales parce qu’au delà du personnage d’Holly Gibney, c’est aussi le même type de profil qu’on retrouve pour le personnage de Sherlock Holmes, de Lizbeth Salander (saga Millenium) ou encore de Dante Torre du roman "Tu tueras le père".
J’avais donc très hâte d’attaquer "L’outsider" car je savais qu’on y retrouvait le personnage d’Holly et j’avoue que j’ai été un peu désarçonnée par la première moitié du récit, car finalement, Holly n’apparaît qu’au milieu du livre. Bien que ce roman débute comme un pur roman policier, au final, c’est bien une fiction avec un aspect surnaturel que le lecteur découvrira. Étant pourtant adepte des romans policiers et thrillers très réalistes et j’ai pourtant aimé cette histoire qui ne l’est pas car tout simplement, je crois que la plume même de King est capable de me faire apprécier à peu près tout type de littérature. Et puis qu’importe le genre dans lequel il écrit, cela se rapporte toujours d’une façon ou d’une autre à l’univers qu’il a créé, ce qui fait que ça fonctionne, car dans l’univers de Stephen King rien n’est jamais tout blanc ou tout noir et rien n’est jamais tout à fait réaliste ou tout à fait surnaturel.
Ce que j’aime tant c’est la palette presque infinie de son style et de ses histoires. J’ai d’ailleurs trouvé que la part entre fantastique et policier était parfaitement équilibrée. Non, ce n’est pas un roman policier classique, mais en même temps, la touche de surnaturel reste bizarrement "plausible" et pour le moment, il n’y a que King qui arrive à me faire penser cela.
Comme pratiquement à chaque fois, on retrouve des connexions avec d’autres romans de sa bibliographie. Le plus évident est bien sûr celui avec la saga Mr. Mercedes. D’ailleurs attention, car, au-delà de retrouver le personnage de Holly, "L’outsider" spoile aussi de nombreux éléments des tomes de cette saga, non seulement du point de vue de la résolution des différentes enquêtes, mais aussi pour ce qui est de la vie plus personnelle des personnages. Veillez donc autant que possible à lire "L’outsider" après avoir lu "Mr. Mercedes", "Carnets noirs" et "Fin de ronde". Hormis ce lien flagrant, il m’a semblé noter aussi de grandes similitudes entre cette histoire et celle de "Ça". Pour moi, l’outsider n’est pas sans rappeler Pennywise. Sans pour autant dire qu’il s’agisse du même personnage, on les imagine facilement naître dans le même univers puisqu’entre autres, ils sont animés par des motivations très proches.
Si j’ai beaucoup aimé ce titre, j’ai eu un petit regret quant au personnage de l’outsider justement. À l’instar de Pennywise, j’aurais aimé qu’on en apprenne plus sur ses origines et plus encore sur son mode de "fonctionnement". Après, je me dis qu’il n’est pas impossible que King revienne sur le sujet dans une autre histoire ultérieure. Dans ce roman, j’ai trouvé que Stephen King avait voulu en quelques sortes mettre en avant la littérature classique et particulièrement les classiques policiers, car il parle dans de nombreux passages des romans d’Agatha Christie, mais aussi de Conan Doyle et j’en passe. C’était assez drôle, car derrière l’auteur, on ressent également le grand lecteur qu’il est.
Attention par contre, car si dans "L’outsider" il n’y a pas particulièrement de passages gores ou sanglants comme King sait parfois en créer, il y est néanmoins question d’un meurtre affreux sur un enfant et les passages dans lesquels est décrit le corps de l’enfant et ce qu’il a subi sont franchement difficilement supportables pour qui ai un tant soit peu d’empathie. J’ai par beaucoup aimé la fin. Une fin satisfaisante avec juste la dose d’émotion qu’il fallait. J’ai d’ailleurs retrouvé sur la dernière partie du roman un type de narration récurrent chez King dans laquelle les éléments à un moment donné s’enchaînent, les scènes courtes concernant différents personnages se succèdent, ce qui crée du dynamisme et du suspense et donne envie de dévorer les 100 dernières pages.
J’ai par contre trouvé que les thématiques récurrentes chez King étaient peut-être un peu moins présentes que dans d’autres de ses romans. Oui, on pourra noter une fois de plus cette réflexion sur la figure du monstre, qu’il soit surnaturel ou malheureusement, on ne peut plus humain (King cite d’ailleurs plusieurs fois des tueurs en série particulièrement effroyables.) mais c’est à peu près tout.
"L’outsider" ne fera pas partie de mes King préférés parce que même si ce fut pour moi une très bonne lecture, entraînante et divertissante, il m’aura manqué un petit quelque chose en plus que j’aurais du mal à définir. Néanmoins, je suis toujours ravie quand le King s’aventure dans mon genre de prédilection qui est le policier/thriller, car cela fait encore plus de raisons pour moi de l’aimer. Cet homme est vraiment capable d’imaginer des histoires non seulement sans limites de créativité pour ce qui est des histoires et des personnages, mais aussi sans se limiter à un genre ou deux et je trouve cela juste prodigieux. Que l’on aime ou non Stephen King, il faut reconnaître objectivement que peu d’auteurs sont capables de faire cela et d’autant plus, de le faire bien !
Un très bon King donc que je n’ai pas vu passer, mais pas dans mon top personnel malgré la présence d’Holly pour laquelle j’ai une telle affection. Maintenant, comme à chaque fois que je referme un roman du maître, je n’ai qu’une envie, me plonger dans un autre de ses titres pour retrouver encore et toujours son univers. Vivement le prochain !
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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