Résumé du livre Marche ou crève - Stephen King
Garraty, un jeune adolescent natif du Maine, va concourir pour "La Longue Marche", une compétition qui compte cent participants. Cet événement est très attendu. Il sera retransmis à la télévision, suivi par des milliers de personnes. Mais ce n'est pas une marche comme les autres, plutôt un jeu sans foi ni loi... Garraty a tout intérêt à gagner. Le contraire pourrait lui coûter cher. Très cher...la couverture peut différer!
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Marche ou crève - Stephen King
"Marche oui crève" est l’un des tout premiers romans que j’ai lu de Stephen King, lorsque j’étais jeune adulte, et plus de 15 ans plus tard, j’ai donc pris la décision de le relire. Et si j’ai aimé ma relecture, je dois avouer que je l’ai très probablement moins apprécié que lors de ma première lecture. Je pense que la raison première à cela est que "Marche oui crève", au-delà d’être un roman d’anticipation dystopique, est surtout un roman de type initiatique mettant en scène des adolescents et s’adressant donc plus justement à des adolescents et jeunes adultes. D’ailleurs, durant un passage, Stephen King cite le roman "L’attrape-cœurs" de Salinger, vu par beaucoup comme étant LE roman adolescent initiatique par excellence et je pense que ce n’est pas pour rien.
Cette Longue Marche est en effet une sorte de métaphore du passage de l’adolescence à la vie d’adulte avec tout ce que cela comporte que ce soit de perte de l’innocence, d’une certaine illusion et forme d’insouciance (ce qui explique en partie le fait que les participants se soient engagés dans cette course à la fin macabre.) mais aussi d’exploration de la sexualité (il y est, en effet, souvent fait allusion.) et enfin à l’évolution des relations humaines. C’est d’ailleurs ce que j’ai préféré dans ce roman, les liens qui se nouent et se dénouent entre les différents personnages. J’ai bien sûr été particulièrement touchée par cette sorte d’amitié un peu improbable (puisque vouée à la mort d’au moins un des deux) entre Garraty et McVries.
Les participants étant poussés dans leurs retranchements les plus extrêmes, forcément leurs réactions en sont exacerbées. Tout est poussé à l’extrême que ce soit pour le pire ou le meilleur. Et puis bien sûr, la question de la mort est omniprésente tout du long. Parce que finalement, vieillir, n’est-ce pas aussi prendre pleinement conscience que nous sommes tous voués à mourir à plus ou moins long terme ?
L’ambiance, comme souvent, chez King, est très bien travaillée. Alors que la course débute avec une certaine décontraction, et même légèreté, au fur et à mesure que les kilomètres défilent et que les corps sont éprouvés, l’atmosphère devient de plus en plus lourde, tendue, angoissante. Même la météo semble de moins en moins clémente avec les marcheurs pour les mener inexorablement vers l’enfer. J’aime généralement beaucoup les romans de King signés Bachman, mais ce qu’il m’aura un peu manqué dans celui-ci, c’est je pense, de ressentir plus d’émotions. Pourtant, on ne peut pas dire que les personnages soient mal écrits, ni que l’on n’ait pas de détails concernant leurs vies, ni même qu’ils ne soient pas mis à rude épreuve, mais malgré le fait que sur le papier tous les éléments étaient là pour me faire vivre mille émotions, ce fut finalement assez rarement le cas. En tout cas, pas autant que ça aurait dû.
Je pense que cela est aussi dû au fait que bien que globalement, je ne me sois pas ennuyée durant ma lecture, j’ai tout de même ressenti une sorte de ventre mou au milieu du roman. Sans surprise, même si "Marche oui crève" est paru sous le nom de Richard Bachman, on retrouve des éléments chers à Stephen King et récurrents dans ses romans tels que le Maine (qui sert de décor à quasiment toute la Longue Marche), les amitiés enfantines et adolescentes, une certaine défiante voire critique envers l’armée et le gouvernement ou encore la déchéance du corps.
Enfin, alors que généralement, je trouve, contrairement à ce qui est souvent raconté, que King écrit de bonnes fins, j’avoue que celle de "Marche oui crève" m’a un peu déçue. Je me souvenais globalement de la fin et si j’apprécie une certaine forme d’idée qu’elle sous-entend, je ne peux m’empêcher de la trouver un peu bâclée. Les dernières morts sont franchement expédiées alors que les protagonistes en question méritaient plus de développement pour leur sortie de scène et cela donne le sentiment que l’auteur ne savait pas vraiment comment terminer son récit et qu’il s’en est presque débarrassé.
En résumé, je suis heureuse d’avoir relu "Marche oui crève" qui m’a rappelé mes premiers amours avec King, mais j’avoue que contrairement à "Misery" cette relecture m’a moins emballée. Cependant, cela n’entache en rien mon attachement immense à Stephen King, d’autant que cette histoire fut la première qu’il termina d’écrire lorsqu’il était encore étudiant et pour un premier roman, je pense que bon nombre d’écrivains auraient aimé écrire quelque chose de cette trempe.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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