Résumé du livre Moka - Tatiana de Rosnay
Justine mène une petite vie tranquille entre son mari, ses deux enfants et son boulot de traductrice free-lance. Mais un mercredi après-midi, tout bascule. Un chauffard renverse son fils en plein Paris, et prend la fuite, à bord d’une berline couleur moka. Malcolm sombre dans le coma, l’enquête piétine…
Seule contre tous – ou presque, Justine veut découvrir la vérité. Jusqu’au bout. Et à n’importe quel prix.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Moka - Tatiana de Rosnay
Je commence à avoir lu pas mal de romans de Tatiana de Rosnay et de façon globale j’en ressors plus ou moins avec la même impression, c’est-à-dire que c’est plutôt qualitatif, mais pour autant, je ne suis jamais complètement emballée. Et pourtant, ma lecture de "Moka" commençait très bien !
Je trouvais le récit poignant. Le style d’écriture retranscrit bien l’état à la fois de sidération et en même temps de trouble perpétuel qui habite cette mère dont le fils se retrouve en un instant entre la vie et la mort. C’est certain que lors de ma lecture je me suis moi-même projeté dans le personnage de Justine. Étant moi-même maman, qui plus est d’un garçon, le transfert était probablement incontournable et c’est en grande partie ce qui a fait, je pense que cette lecture m’a prise aux tripes. J’ai plongé avec cette femme dans sa descente aux enfers, dans le volte-face de sa vie.
J’ai beaucoup aimé que l’auteure aborde tous les aspects d’une telle tragédie. Ainsi, elle passe en revue la façon dont cela peut détruire un couple, la façon dont les autres enfants peuvent être touchés, le fait que chacun réagisse différemment et de manière parfois diamétralement opposée, la difficulté de gérer le quotidien qui semble alors si futile, le rapport aux autres et à leur "normalité" qui renvoie directement au malheur. Bref, en termes de psychologie et de réaction humaine, j’ai trouvé ce roman assez juste, assez poignant et plutôt bien construit.
J’ai aimé aussi les passages où la narratrice se perd en flash-back, dans des souvenirs de son fils ou de sa vie passée, provoqués par des détails parce que j’imagine tout à fait qu’en un cas tel que celui-ci, la moindre musique peut effectivement rappeler un souvenir douloureux de la personne qui nous est chère et qui nous manque.
Après, j’ai eu un souci avec tout le pan "anglais" de ce roman. En effet, Justine, la mère de famille est une Française, mariée à un Anglais et traductrice passionnée par la langue de Shakespeare. Tatiana de Rosnay a elle-même des origines anglaises et je pense donc qu’elle s’est beaucoup inspiré d’elle-même pour écrire ce personnage. Le problème, c’est que l’on parle beaucoup de l’Angleterre et des anglais. Beaucoup trop à mon goût. De plus, j’ai vraiment eu la sensation que l’auteure écrivait parfois une sorte de tribune en faveur de l’Angleterre qui serait en tout point supérieure à la France. Il est vrai que sur certains points, j’étais amplement d’accord avec elle (comme le fait qu’en termes de musique, les Anglais sont bien plus doués et originaux que les Français) mais là, c’était trop et surtout, ça desservait complètement l’histoire de base et le fond de ce roman.
Pour moi, "Moka" c’est avant tout l’histoire d’une femme qui ne sait comment réagir, comment survivre à la possible perte de son enfant, qui ne sait comment gérer sa colère et sa douleur, or tout ce discours pro Angleterre était pour moi totalement en décalage avec ça. C’est dommage parce qu’à plus petite dose cela serait parfaitement passé, mais de quelque chose qui aurait pu être une qualité elle en a fait selon moi un défaut.
Il n’en reste pas moins que j’ai tout de même passé un bon moment de lecture, une lecture dans laquelle je replongeais facilement et avec envie. J’ai néanmoins été un peu déçue par la fin, pas qu’elle soit totalement ratée, mais j’aurais préféré qu’elle soit allée dans une autre direction, qu’elle soit peut-être plus jusqu’au boutiste. Malgré tout ça reste un roman que j’ai trouvé qualitatif et dont je serais curieuse de voir l’adaptation cinématographique qui en a été faite. Je lirai donc d’autres romans de Tatiana de Rosnay, en espérant que l’un d’entre eux finisse par emporter ma complète adhésion.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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