Nécrologie - Paul Cleave

Je commence à avoir lu quelques romans de Paul Cleave et s’il est sûr qu’il a une certaine qualité d’écriture, malheureusement, je me suis beaucoup trop ennuyée durant cette lecture pour que j’en ressorte avec un sentiment foncièrement positif. J’apprécie toujours autant l’ambiance mise en place par Paul Cleave. Une fois de plus, il nous emmène dans les rues de Christchurch, une ville tourmentée, pas mal gangrenée par le crime et tout du long, on évolue dans une espèce de brume pluvio-dépressive qui ne donne pas franchement envie d’aller vivre là-bas. Mais du coup, cette ambiance correspondait parfaitement à ce type de roman mi-thriller, mi-roman noir. 

Le problème que j’ai eu, c’est que pendant environ 300 pages, on est tout le temps avec Tate, à vivre ses questionnements, sa descente aux enfers et on tourne en rond avec lui. L’enquête en elle-même semble rester au point mort et pratiquement être oubliée pour finalement revenir sur le devant de la scène dans les 150 dernières pages. Et pour le coup, dans cette dernière partie le rythme s’accélère énormément et on entre enfin dans l’enquête et l’action que j’attendais depuis le début. Malheureusement, avant ça, j’ai eu 300 pages de profond ennui dans lesquelles même si les infos sur le passé et la famille de Tate étaient intéressantes, il y avait aussi pour moi beaucoup trop de passages qui ne servaient à rien et qui en plus de ça étaient totalement invraisemblables. 

J’ai vraiment eu le sentiment que l’auteur avait créé certaines scènes juste pour apporter du glauque, mais que cela n’avait aucun intérêt pour l’histoire. En fait, "Nécrologie" pour moi aurait pu facilement faire 150 pages de moins. Je trouve que l’ensemble du roman a manqué d’homogénéité et c’est dommage. 

La fin m’a dans l’ensemble plut même si là encore certains aspects des explications étaient un peu tirés par les cheveux et manquaient là aussi de crédibilité. La façon dont Paul Cleave raccroche tous les wagons est ingénieuse, mais de là à dire que j’y croyais, non, clairement pas. Là où l’auteur est doué, c’est dans le fait que malgré tout ça, la toute fin a tout de même piqué ma curiosité et me donne envie de découvrir le tome suivant. Il faut dire aussi que le résumé du tome suivant m’intéresse bien plus. 

J’espère par contre apprécier un peu plus Théodore Tate dans le tome suivant parce que dans celui-ci, j’avoue que j’ai vraiment eu du mal avec ce personnage d’ancien flic qui vrille totalement. Malgré son histoire familiale, je n’ai pas su m’attacher à lui. Là où l’auteur est doué, c’est dans le fait que malgré tout ça, la toute fin a tout de même piqué ma curiosité et me donne envie de découvrir le tome suivant.

"Nécrologie", que ce soit dans sa construction ou son personnage principal, m’a pas mal rappelé "Un père idéal". Dans les deux, on retrouve un père de famille dont la vie va totalement partir en sucette et les deux romans commencent très lentement pour connaître d’un seul coup une sacrée accélération dans le rythme. Je ne peux donc pas dire que Paul Cleave est un auteur que j’apprécie beaucoup. J’avais adoré "Un employé modèle" mais je trouve que lorsqu’il met en scène ces figures de pères de famille à la dérive, il se perd un peu et devient vite redondant. 

J’espère donc que dans "La collection" je retrouverai ce piquant et cette espèce de folie un brin macabre que j’avais eu dans "Un employé modèle". La suite au prochain épisode donc !