Résumé du livre Les visages - Jesse Kellerman
La plus grande œuvre d’art jamais créée dort dans les cartons d’un appartement miteux. Ethan Muller, un galeriste new-yorkais, décide aussitôt d’exposer ces étranges tableaux, qui mêlent à un décor torturé d’innocents portraits d’enfants. Le succès est immédiat, le monde crie au génie. Mais un policier à la retraite croit reconnaître certains visages : ceux d’enfants victimes de meurtres irrésolus…
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Les visages - Jesse Kellerman
Ne faites pas comme moi, ne vous fiez pas au résumé de "Les visages", car vous risqueriez fort d’être déçus. En effet, je m’attendais à un polar mêlant art et meurtres d’enfants. Je vous le dis tout de suite, en ce qui concerne le pourquoi du comment et ce qui est arrivé à ces enfants, cela représente quelque chose comme 5% du roman. Autant dire que ça relève quasiment de l’anecdotique.
Ne lisez donc pas "Les visages" dans l’optique de découvrir un thriller palpitant. Je pense que c’est en grande partie pour cela que cette lecture fut pour moi une déception. L’histoire prend son temps, fait des détours, s’étale et au final, on suit surtout la vie mondaine new-yorkaise d’Ethan et ses conquêtes féminines ainsi qu’un récit au passé qui court sur plusieurs générations. Je ne dis pas, le récit au passé était plutôt intéressant, mais le problème, c’est que j’avais envie de suivre un mec et un flic retraité qui enquêtent sur des enfants disparus dessinés par un artiste lui aussi disparu et ce n’est pas ce que j’ai eu.
La narration est un peu particulière, car c’est un récit à la première personne dans lequel Ethan raconte son aventure directement au lecteur, avec du coup parfois les commentaires qui vont avec puisque le narrateur interpelle le lecteur. En soi, cette construction narrative ne m’a pas dérangé. Ce qui m’a par contre posé problème, c’est le personnage d’Ethan. Je n’ai franchement pas apprécié ce type, issu d’une famille ultra aisée new-yorkaise, à la vie et aux problèmes futiles, que j’ai trouvé hautain, condescendant et juste peu attachant. Je ne parle pas non plus de sa nana moyennement officielle, Maryline, qui est une sorte de cliché sur hauts talons de l’arriviste richissime hautaine, égoïste et superficielle qui pense avoir le droit de tout et pour qui l’argent peut tout acheter. J’ai détesté leur relation, mais je ne les appréciais pas plus pris à part l’un de l’autre.
Il y est bien sûr pas mal question d’art dans ce titre et plus particulièrement d’art contemporain donc attention, si c’est quelque chose qui vous indiffère totalement, ce livre risque de vous ennuyer. Je ne sais pas si c’était une réelle volonté de Jesse kellerman ou non mais à la lecture, j’ai vraiment eu le sentiment que l’art contemporain actuel et le marché qui va avec reposait vraiment sur du vent. J’ai personnellement perçu une critique acerbe de ce milieu (plutôt à raison, j’imagine). Un milieu d’apparence et de vide qui était du coup raccord avec notre protagoniste principal.
L’autre problème que j’ai eu avec "Les visages", c’est que je me suis ennuyée. Moi qui attendais un thriller palpitant, j’ai l’impression d’avoir passé ma lecture à attendre que le suspense se mette en place et que les choses démarrent enfin. Le rythme était trop lent pour ma part. Certains passages m’ont semblé inutiles au possible si ce n’est pour renforcer l’aversion envers certains personnages et le vide du monde de l’art moderne et des ultra riches qui en deviennent propriétaires. Je pense que c’est un roman qui aurait facile pu faire 150 pages de moins. L’histoire de fond n’est pas inintéressante (c’est même clairement la partie la plus intéressante de ce récit.) mais elle n’était pas à la hauteur des attentes créées par le résumé ainsi que tout le battage médiatique fait autour de ce livre.
Attention, c’est un roman qui présente certains passages difficiles, dans lesquels il y est question d’enfants maltraités et de violences sexuelles. La fin manquait clairement de surprise quant à l’identité du tueur, mon Dieu que c’était décevant. Je trouve que ça arrive de nulle part, c’est réglé très rapidement et cela donne le sentiment d’un gros soufflet qui retombe d’un coup. Je ne peux pas dire que "Les visages" soit mal écrit (même si ce n’est pas la plume que je préfère lire) mais de façon globale, je me suis pas mal ennuyée et j’avais hâte d’arriver au bout.
"Les visages" me laisse un sentiment de bof, de "tout ça pour ça". Peut-être que dans un autre milieu moins élitiste et moins pourris par l’argent avec un rythme un peu plus haletant, j’aurais pu adorer cette histoire, mais en l’état, ce ne fut pas un moment de lecture agréable ni passionnante. Du coup, j’avoue que ça me freine pas mal dans mon envie de lire un autre roman de l’auteur qui m’attend dans ma pile à lire. Dommage.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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