Résumé du livre Passage des ombres - Arnaldur Indridason
Stephan Thorson semblait comme endormi... Avec stupeur, le légiste constate qu’il a été étouffé. Pourquoi assassiner un nonagénaire solitaire et taiseux ? Dans ses tiroirs, des articles sur le meurtre d’une couturière retrouvée en 1944, dans le malfamé passage des Ombres. Soixante ans plus tard, l’ex-inspecteur Konrad décide de rouvrir la double enquête. Il découvre une époque où l’Islande, tiraillée entre modernité, traditions et légendes, n’était pas tendre avec les jeunes filles...
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Passage des ombres - Arnaldur Indridason
J’ai enfin lu le troisième et dernier tome de la trilogie des Ombres et je dois dire que "Passage des ombres" fut à l’image des précédents : une lecture sympa, mais pas la meilleure de l’auteur pour moi. Je préfère largement les romans d’Arnaldur Indridason autour du personnage d’Erlendur.
Dans "Passage des ombres" on retrouve donc le duo d’enquêteurs Flovent et Thorson dont on avait fait connaissance dans le "Dans l'ombre". Ces deux personnages ne sont pas désagréables, bien au contraire, mais j’ai manqué d’attachement pour eux. J’aurais aimé une fois de plus qu’ils soient plus développés et qu’on en sache encore plus sur leur vie privée ce qui m’aurait peut-être permis de plus m’attacher à eux. D’autant plus que certains éléments de leur vie perso sont intéressants. J’ai à ce propos beaucoup aimé un détail que l’on apprend sur Thorson auquel je ne m’attendais pas et qui permet d’aborder une thématique importante, je trouve.
Une fois de plus, donc, avec "Passage des ombres" on replonge dans les prémices de la police criminelle islandaise durant la Seconde Guerre mondiale. On retrouve encore beaucoup de détails sur l’occupation du pays par les Anglais et surtout les Américains durant cette période. J’ai beaucoup aimé en apprendre plus sur l’histoire du pays, le pourquoi du comment de cette situation, le rattachement encore à ce moment-là à la Norvège puis leur indépendance et la création de leur république qui est du coup plutôt récente. Toute cette partie historique est pour moi le plus intéressant de cette trilogie.
En parallèle de l’enquête au passé, on va également suivre une enquête au présent. Je trouve que les deux temporalités sont plutôt intelligemment entremêlées et qu’elles se rejoignent parfaitement même si à chaque début de chapitre, je devais faire un petit effort pour savoir dans quelle temporalité je me situais. Là où "Passage des ombres" pêche un peu pour moi, c’est dans l’intrigue et dans l’avancée des enquêtes. Par moments, j’avais l’impression que l’on avait beaucoup de répétition pour pas grand chose, presque juste dans l’optique de rallonger un peu le nombre de pages. La résolution n’a rien de très original et peut se voir venir. Ce n’est pas que j’ai été déçue, mais je n’ai pas été surprise non plus.
Dans ce roman, l’auteur va largement aborder la question des jeunes femmes qui avaient des relations avec des soldats durant la guerre, mais aussi des difficultés de la mixité sociale au quotidien entre les Islandais et ces soldats étrangers. Plus surprenant, Arnaldur Indridason aborde aussi pas mal dans "Passage des ombres" des vieux contes et légendes islandais, notamment autour des elfes et c’est quelque chose que j’ai beaucoup aimé. Il y est aussi question d’une autre thématique autour des femmes qui n’est certes pas originale, mais dont il est toujours bon de parler. D’ailleurs de façon globale, j’ai trouvé que dans ce roman, Arnaldur Indridason n’hésitait pas à mettre en avant les femmes et à défendre leur cause.
En résumé, "Passage des ombres" fut une lecture qui était dans l’ensemble sympathique même si par moment, elle manquait un peu de rythme et de profondeur pour moi. Je ne sais pas non plus si le traducteur de cette trilogie est le même que pour la saga Erlendur, mais j’ai trouvé le style d’écriture moins fluide. Bien que cette histoire ne m’ait pas totalement emballée, j’ai néanmoins apprécié la faire et surtout, elle m’aura permis de dire au revoir aux personnages de Flovent et Thorson et donc, de terminer une saga. Je ne recommanderais donc peut-être pas ce titre, ni la trilogie de façon globale, pour le côté policier, mais plus finalement pour le côté historique.
Si vous voulez en apprendre donc plus sur l’histoire de l’Islande et en particulier sur sa position durant la Seconde Guerre mondiale alors allez-y, mais sachez que les enquêtes policières elles, prennent un peu leur temps et qu’elles ne sont pas d’une originalité folle. Arnaldur Indridason reste pour moi un très bon auteur islandais, mais je recommanderais peut-être de le découvrir plutôt avec sa saga Erlendur qu’avec la trilogie des Ombres.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
Ajouter un commentaire