Résumé du livre Toutes blessent, la dernière tue - Karine Giebel
Tama est une esclave. Elle n'a quasiment connu que la servitude. Prisonnière de bourreaux qui ignorent la pitié, elle sait pourtant rêver, aimer, espérer. Une rencontre va peut-être changer son destin...
Gabriel est un homme qui vit à l'écart du monde, avec pour seule compagnie ses démons et ses profondes meurtrissures. Un homme dangereux. Un matin, il découvre une inconnue qui a trouvé refuge chez lui. Une jeune femme blessée et amnésique. Qui est-elle ? D'où vient-elle ?
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Toutes blessent, la dernière tue - Karine Giebel
Je sais que "Toutes blessent, a dernière tue" a été encensé par de nombreux lecteurs et que beaucoup le décrivent d’ailleurs comme l’un des meilleurs, voire, le meilleur titre de Karine Giebel. Malheureusement, comme c’est assez souvent le cas, je ne vais pas pouvoir totalement me ranger du côté de l’avis de la majorité.
Bon avant toute chose, je précise que dans l’ensemble, c’est tout de même une lecture que j’ai aimé faire. C’est un roman dont je vais me souvenir pendant un moment et qui a le mérite d’aborder une thématique importante et taboue dont on ne parle pas assez qui est l’esclavage moderne. Parce qu’au départ de cette histoire, on va faire la rencontre de Tama, une enfant vendue et envoyée en France pour servir de bonne à une famille aisée de banlieue parisienne. Je vous le dis tout de suite, je crois que rien n’est épargné à cette gamine et en toute logique, rien n’est non plus épargné au lecteur.
Et là, on touche à un premier point qui m’a dérangé à savoir la succession de scènes ignobles de torture et de violence qui sont décrites. Je comprends la démarche de l’auteure d’être jusqu’au-boutiste pour faire comprendre, et même ressentir au lecteur l’horreur innommable que ces personnes victimes d’esclavage peuvent subir, mais trop c’est trop. Je pense qu’après 10 scènes de torture, de séquestration, de viol, de violence et autres actes de barbarie, on avait compris, pas la peine d’en rajouter d’autres. À un moment, je me suis demandé si le but de Karine Giebel n’était pas de nous servir un panel complet de tous les sévices possibles qu’un humain est capable de faire vivre à un autre humain.
Et puis on peut dire que cette pauvre Tama n’a vraiment pas de bol parce que tout du long, elle enchaîne les horreurs et les rencontres destructrices. Heureusement, parfois, l’auteure contrebalance cela avec quelque tout petits moments de répit et personnages touchants. Je pense en particulier au personnage de madame Marguerite qui m’a profondément émue.
Donc, forcément, dès le début, j’étais en énorme empathie avec le personnage de Tama (en même temps, qui ne le serait pas.). J’avais tellement mal pour elle et en cela, l’auteure a réussi son pari. J’ai ressenti une haine profonde pour certains personnages et ce qui est bien, c’est que dans cette histoire, Karine Giebel n’est pas restée dans le cliché de "Cela n’arrive que dans les beaux quartiers". Non, elle montre comment malheureusement, ce genre de chose se produit partout, jusque dans des quartiers défavorisés.
Donc pour ce qui est de crier haut et fort et de dénoncer les ignominies qui malheureusement et contre toute attente sont toujours d’actualité dans des pays pourtant civilisés et modernes tels que la France, je dis bravo à l’auteure parce que c’est réussi. Le problème, c’est que par la suite, de cette thématique forte et importante j’ai trouvé que l’on basculait vers autre chose, vers la thématique de la vengeance (même si, pourquoi pas, après tout ce n’est pas inintéressant) mais que surtout, une relation amoureuse s’installe à un moment et là j’ai eu un gros problème et j’ai commencé à un peu me désintéresser de l’histoire. Non pas parce que c’est une histoire "d’amour", car quand cela est bien fait, j’apprécie qu’il y en ait dans mes lectures, mais parce que j’ai trouvé cette relation toxique au possible et que l’auteure l’a clairement romantisé. Je n’ai donc pas du tout adhéré à l’image que cela véhicule. Cette histoire que l’on veut faire passer pour quelque chose de fort et d’indestructible n’est pour moi ni saine, ni belle ni même de l’amour. Et comme cette relation prend de plus en plus de place à partir de la moitié environ du roman, je peux dire que j’ai clairement préféré la première moitié du roman à la seconde.
Quant à l’histoire avec Gabriel en parallèle de celle de Tama, je comprends en quoi elle sert l’histoire, mais là encore, je n’ai pas été du tout en empathie avec le personnage. Toute cette partie n’a pas su me toucher. J’ai par contre aimé la fin qui est selon moi plutôt réaliste et finalement cohérente avec le reste du récit. Sans surprise, comme à chaque fois avec Giebel, noir c’est noir. Vraiment certains passages de ce roman risquent de vous retourner l’estomac donc soyez préparé.
J’ai aimé la grosse thématique centrale de "Toutes blessent, a dernière tue" et c’est une histoire bien rythmée, bien construite et bien narrée que j’ai lu facilement et assez rapidement malgré le nombre de pages conséquent, mais certains passages ainsi que certains messages sous-jacents m’empêchent d’être autant dithyrambique que la plupart des lecteurs. Une lecture forte et intéressante, mais au vu des retours que j’en avais eu, j’avoue que je m’attendais à autre chose et surtout que je m’attendais à un peu mieux.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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