Tu tueras le roi - Sandrone Dazieri

Troisième et dernier tome de la trilogie Dante et Colomba et je peux dire que "Tu tueras le roi" fut un tome de clôture à la hauteur de mes espérances et surtout à la hauteur du reste de la saga. Là où j’avais mis un peu de temps à rentrer dans l’histoire pour le "Tu tueras l’ange", avec "Tu tueras le roi", c’est tout l’inverse, car dès le premier chapitre l’auteur avait réussi à capter mon attention et à aiguiser ma curiosité.

En effet, on retrouve Colomba qui voit débarquer chez elle par hasard un jeune homme atteint de trouble du spectre autistique et dès cet instant, j’ai eu envie de savoir ce que cela cachait et où l’histoire allait m’amener. Sandrone Dazieri réutilise les ingrédients qui ont déjà fonctionné dans les premiers tomes et qui font la force de sa trilogie à savoir des enquêtes en sous-marin et en parallèle de la police assermentée, des organisations mystérieuses et opaques, des êtres mal intentionnés qui agissent dans l’ombre et qu’il est difficile de démasquer et bien sûr, l’indétrônable duo Dante/Colomba.

Comme d’habitude, l’auteur entraîne le lecteur dans un jeu de piste et de déduction qui n’épargnera aucun des enquêteurs et qui a le don de faire chauffer les méninges. J’avoue que par moments les ramifications et les explications sont un peu tortueuses et que du coup, il m’ait arrivé de me sentir un peu perdue ou de ne pas toujours tout bien comprendre. Néanmoins, les réponses sont toujours données (ou presque) et si elles sont intelligemment amenées, j’ai trouvé qu’elles étaient également machiavéliques et que certaines donnaient froid dans le dos. Car comme pour chacun des tomes, bien qu’il s’agisse d’un roman, l’auteur s’est néanmoins appuyé sur de vrais faits et de vraies organisations et c’est ce qui en fait une trilogie assez glaçante.

La force principale de "Tu tueras le roi" et de la trilogie dans son ensemble est vraiment le traitement des personnages que ce soit du point de vue de la psychologie de chacun ou même des interactions et des liens entre eux. J’ai failli verser ma petite larme au détour d’une fin de chapitre et j’ai encore renforcé mon attachement à Colomba et surtout à Dante qui pour moi est un bon mix entre un Sherlock Holmes et une Lizbeth Salander. Et puis la fin de ce troisième tome était tout à fait surprenante. En tant que lecteur, on a le droit à quelques révélations dont une que je n’avais absolument pas vu venir et qui m’a fait m’exclamer tout haut "Mais non !". J’adore me faire berner ainsi et c’était assez jouissif.

Petit bémol pour ma part concernant le fait qu’à la fin, il reste quelques zones d’ombre à propos de Dante. Est-ce une façon pour l’auteur de laisser une porte ouverte à un potentiel quatrième tome ? Possible… Et bien sûr, comme dans les tomes précédents, on retrouve une scène racontée au ralenti, très graphique. J’aime toujours autant ce procédé même si pour moi, elle avait moins de force dans ce tome que celles présentes dans les deux précédents. Même si les trois livres n’ont pas été des coups de cœur absolus, je suis tout de même ravie d’avoir lu ces romans pour avoir eu le bonheur de rencontrer Dante qui restera un personnage inoubliable pour ma part.

Bien que certains aspects de "Tu tueras le roi" manquent pour moi de réalisme et qu’un peu plus de "simplicité" et de clarté par moment n’auraient pas été de refus, cela reste pour moi une très bonne saga policière dont les trois tomes sont en plus assez égaux en termes de qualité d’écriture et d’intrigue. Je recommande vraiment cette trilogie de Sandrone Dazieri et je suis désormais curieuse de le découvrir dans un one shot sans l’attache au personnage de Dante qui fait pour beaucoup dans la réussite de "Tu tueras le roi".