Résumé du livre American predator - Maureen Callahan
Vous ne connaissez pas encore son nom, mais vous n'êtes pas prêts de l'oublier.
Anchorage, sur les rivages glacés de l'Alaska. Dans la nuit du 2 février 2012, la jeune Samantha Koenig termine son service dans un petit kiosque à café, battu par la neige et le vent. Le lendemain, elle n'est toujours pas rentrée chez elle. Une caméra de vidéosurveillance apporte vite la réponse : on y voit clairement un inconnu emmener l'adolescente sous la menace. Commence alors une véritable chasse à l'homme, qui permet au FBI de coincer sur un suspect potentiel dans un motel au Texas, après avoir repéré des mouvements bancaires sur la carte bleue de Samantha. Le suspect, Israel Keyes, est un homme qui semble pourtant au-delà de tout soupçon, un honnête travailleur vivant seul avec sa fille. Mais l'est-il vraiment ? Au cours de l'enquête, il se révèlera être un personnage dangereux, violent, pervers, profondément opposé à toute forme d'institution, et qui aurait sûrement commis plus d'un crime.
À travers une enquête digne des meilleurs thrillers, Maureen Callahan retrace le parcours meurtrier d'un prédateur aux méthodes glaçantes qui a sévi durant des années sur l'ensemble du territoire américain sans jamais être inquiété. Véritable voyage au coeur du mal, American Predator décrypte les rouages angoissants d'un esprit malade et ceux, grippés, d'une machine policière empêtrée dans ses luttes internes. Un périple sauvage, aux confins de la folie.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de American predator - Maureen Callahan
J’ai toujours une certaine appréhension avant de débuter la lecture de ce genre de livre qui retrace des faits réels, car j’ai souvent peur que le style soit très froid, trop factuel et surtout, un peu ennuyeux. Il est certain que pour écrire ce type d’ouvrage, il ne faut pas perdre le point de vue journalistique et par définition objectif mais il arrive que les auteurs de ce genre assomment le lecteur sous une montagne d’informations au coeur d’un récit parfois trop alambiqué et difficile à comprendre et à digérer pour une personne lambda qui n’a pas baigné dans l’affaire en question.
Or, je trouve qu’avec "American Predator" Maureen Callahan a réussi un véritable tour de force qui est d’allier les qualités des romans de fiction de type thrillers avec les qualités d’un récit journalistique. J’ai vraiment adoré le ton qu’a employé l’auteure, la façon dont elle a décidé de retracer cette histoire, le rythme qu’elle a donné à ce récit, mais aussi et surtout, la place qu’elle a attribué à ce tueur et avant tout à ses victimes et la manière dont elle a traité le "personnage" d’Israel Keyes.
Par moments, elle sort un tout peu de son objectivité journalistique pour rappeler que ce type de personnes ne doit pas être glorifié, car ses actes n’ont absolument rien de glorieux et qu’elles restent de véritable monstres psychopathiques et j’ai trouvé que c’était important de le faire et bienvenue. Car Keyes était vraiment l’archétype du psychopathe froid et sans états d’âme, mais aussi extrêmement calculateur. J’ai beaucoup aimé que dans ce livre, on s’attarde pas mal sur les études psychiatriques faites sur ce tueur ainsi que son passé. Et ce que j’ai trouvé génial, c’est qu’on ne tombe pas dans la "facilité" qui serait de dire "Ok, il a eu une enfance pourrie donc il a vrillé et est devenu le tueur qu’il était". Non. Alors, oui, il a eu une enfance plus que particulière que personne ne devait lui envier, mais cela n’explique pas tout et on entre aperçoit au travers des quelques éléments qu’il a bien voulu laisser échapper au cours des entretiens avec les enquêteurs, qu’il a toujours eu en lui cette espèce de part de noirceur absolue. Je sais que la question du mal inné ou acquis est un débat qui divise les spécialistes et je pense que le cas Keyes a dû enflammer les discussions.
Attention par contre, quelques passages relatant ce que Keyes a fait subir à certaines victimes ainsi que des descriptions de corps étaient très difficiles à lire. On parle bien sûr beaucoup de Samantha Koenig, la dernière victime de Keyes, car c’est grâce à elle qu’il sera enfin arrêté et c’est donc le début d’une enquête complexe et tentaculaire qui va demander aux enquêteurs de remonter chronologiquement dans le temps pour essayer d’identifier toutes les victimes de ce tueur en série.
J’ai vraiment apprécié que Maureen Callahan remette régulièrement Samantha sur le devant de la scène, qu’elle rappelle sa condition de victime (elle comme sa famille) et qu’elle rappelle aussi la jeune et belle personne pleine d’avenir qu’elle était. Ce que j’aurais aimé, c’est qu’elle s’attarde peut-être plus sur les autres victimes, en tout cas celles connues, de Keyes.
Sur la fin, et c’est mon gros bémol par rapport à ce roman, j’ai ressenti une forme de frustration. Je trouve que "American Predator" se termine un peu abruptement. J’avais envie que l’on creuse encore et qu’on ait plus d’infos par rapport à cette affaire, aux suites qu’elle aurait, mais aussi aux victimes que l’on parviendrait enfin à identifier. Alors, non, l’auteure n’est pas totalement responsable de cette fin abrupte puisqu’elle s’explique en grande partie par la réalité et le fait que malheureusement, on ne saura jamais vraiment avec certitude la liste des victimes ayant croisé la route de ce tueur. Mais malgré tout, j’ai trouvé que sur la fin, il manquait un petit quelque chose pour boucler convenablement ce récit.
Il aurait été très difficile de produire un livre beaucoup plus complet que celui-là, je pense, car Keyes se livrait très peu. Malgré la patience et le travail des enquêteurs, il n’a livré qu’une infime partie de son histoire et seulement ce que lui avait pleinement décidé de partager. C’était un type qui était dans le contrôle à l’excès et malheureusement, cela se retrouve dans les entretiens qui suivent son arrestation. Il est fermé et en plus de cela sournois et fière et il ressent donc un immense plaisir à mener les enquêteurs en bateau et à les faire patienter. Vraiment, ce type était un être abject, habité par des démons et qui pourtant, présentait les traits de monsieur tout le monde.
Après avoir terminé de lire "American Predator", je comprends mieux pourquoi ce tueur et l’histoire de ses victimes sont aussi peu connues et ont été finalement si peu médiatisées. En partie à cause ou grâce au tueur (qui voulait que peu de choses fuîtent dans les médias et qui de toute façon, ne livrait pas grand chose) mais aussi, je pense à cause du gouvernent lui-même puisqu’on se rend bien compte lors de la lecture de cet ouvrage que toutes les personnes de l’Etat en charge de ce dossier n’ont pas toujours été irréprochables et n’ont pas toutes agit pour le mieux pour faire éclater la vérité, loin de là. Il y a eu des ratés et forcément, le gouvernement n’avait pas intérêt à ce que cela s’ébruite.
Vraiment, je trouve que tous les aspects traités dans cette affaire par Maureen Callahan étaient intéressants. Le propos était juste et complet, le ton employé était pour moi parfait. "American Predator" est donc une lecture que j’ai adoré faire, malgré les atrocités qu’on y apprend et qui aurait pu être parfaite si la fin avait été plus étoffée et moins abrupte. Je ne sais pas si Maureen Callahan a écrit d’autres choses et s’est penché sur d’autres affaires, mais si c’est le cas, je ne manquerai pas de la lire à nouveau !
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
Ajouter un commentaire