Résumé du livre Un assassin au-dessus de tout soupçon - Yvan Stefanovitch
Entre 1978 et 1979, les habitants de l’Oise sont plongés dans l’effroi. Un maniaque sévit : après avoir tenté de renverser plusieurs jeunes femmes au volant de sa voiture, il finit par tuer et blesser grièvement deux auto-stoppeuses. Les forces de l’ordre s’organisent. Appels à témoins, recoupements d’indices, analyses des lettres envoyées par l’assassin, rien n’est laissé au hasard. Pourtant l’homme reste insaisissable. Comment peut-il déjouer si facilement les pièges des enquêteurs ?
Le 8 avril 1979, la nouvelle tombe, le tueur de l’Oise a été arrêté. Il s’appelle Alain Lamare, 22 ans, célibataire et sans histoire. Il est gendarme.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Un assassin au-dessus de tout soupçon - Yvan Stefanovitch
"Un assassin au-dessus de tout soupçon" fut un livre intéressant à lire, mais qui pour moi souffre tout de même de certains défauts. Le premier étant le ton employé et la construction narrative même de cette histoire. En effet, cette histoire est narrée de façon linéaire avec un côté très romancé. Tout du long l’auteur décrit le tueur lorsqu’il est seul chez lui ou seul en forêt ou écrit des dialogues entre gendarmes durant une réunion comme s’il y était alors qu’à aucun moment l’auteur n’était présent et par conséquent, tous ces passages ne peuvent qu’avoir été imaginés. Or, dans ce type d’ouvrage, il est important de croire en ce qu’on lit, car il s’agit d’un ouvrage sur un fait réel !
J’avais donc beaucoup de mal avec la narration, car pour moi, elle ne collait pas à ce type de livre. Cela manquait cruellement d’un point de vue journalistique plus factuel et plus objectif. Et puis en plus de cela, j’ai trouvé par moment le récit un peu long et redondant. Je pense que cela est dû au fait qu’on soit sur un récit chronologique très linéaire avec une répétition de certains méfaits, mais du coup, parfois, j’étais un peu lassée par cette lecture.
Très sincèrement, je pense qui si j’ai été tout de même intéressée par cette histoire, c’est parce qu’elle s’est déroulée dans des lieux que je connais parfaitement bien et donc tout au long de ma lecture non seulement je visualisais parfaitement les endroits évoqués, mais j’avais aussi l’impression de découvrir une partie du passé de la région dans laquelle j’ai grandi. En toute objectivité, si cette histoire avait pris place dans un tout autre endroit, je pense que j’aurais bien moins apprécié ma lecture.
Yvan Stefanovitch a donc décidé de raconter environ une année de la vie d’Alain Lamare durant laquelle il ne va avoir de cesse de plonger dans le crime et basculer de la vie de gendarme irréprochable et homme timide et propre sur lui à celle d’un délinquant arrogant aux actes incompréhensibles. L’auteur parle plusieurs fois de Docteur Jeckyll et Mr Hyde dans ce titre et c’est effectivement ce qui semble caractériser cet homme. Il avait une capacité assez incroyable à vivre en parallèle deux vies totalement différentes et a priori absolument incompatibles.
Il faut dire qu’il a aussi été pas mal aidé par la négligence et parfois l’incompétence des forces de l’ordre (police ou gendarmerie) et que d’ailleurs la petite guerre entre policiers et gendarmes a largement contribué au fiasco de cette affaire (comme ce fut malheureusement le cas dans d’autres affaires judiciaires françaises). Je n’ai malheureusement pas été surprise d’apprendre toutes les bévues et manigances pratiquées par ces deux services de forces de l’ordre d’autant que cette histoire s’est déroulée à la fin des années 70 et j’imagine sans peine qu’à l’époque, ce type de pratiques et d’arrangements en interne devaient être monnaie courante ou presque.
Je suis un peu restée sur ma faim quant au profil psychologique et aux motivations de Lamare. Je trouve que l’auteur n’a pas assez creusé cet aspect du coup, nous avons un étalage de ses différents méfaits, mais je n’ai pas réussi à cerner vraiment la personnalité de Lamare ni à comprendre ce qu’il l’a fait basculer ainsi. C’était un homme en roue libre, totalement à la dérive et qui semblait à la recherche d’une certaine forme de reconnaissance. En même temps, Yvan Stefanovitch laisse sous-entendre que la figure paternelle aurait pu le décevoir, que le grand frère aurait pu être une figure de réussite trop présente, qu’il aurait eu peut-être un fond un peu suicidaire, que certaines lectures auraient pu l’influencer… Bref, une multitude de pseudos explications qui ne permettent pas de dresser un portrait psychologique solide tant et si bien qu’après avoir terminé cette lecture, je trouve que Lamare reste un grand point d’interrogation.
"Un assassin au-dessus de tout soupçon" ne fut pas désagréable à lire, mais j’ai trouvé que c’était un récit qui manquait vraiment d’un profond travail d’enquête et de journalisme sérieux et approfondi. C’est un travail de compilation de faits, enrobés avec une plume romanesque, mais personnellement, j’avais envie d’autre chose. Je m’attendais à quelque chose de plus solide et de plus fouillé. Dans le genre récit de parcours d’un tueur, "American predator" est pour moi bien meilleur. La fin est très rapide et très abrupte. J’aurais vraiment aimé en savoir plus sur les suites de l’arrestation. Par contre, j’ai apprécié l’épilogue un peu piquant qui ne manque pas d’épingler certains dysfonctionnements ou arrangements de la justice, de la police et de la gendarmerie. La conclusion est juste effarante…
En bref, pour moi "Un assassin au-dessus de tout soupçon" fut une lecture en demi-teinte qui m’aura permis de revivre l’ensemble de l’affaire jour après jour mais ne m’aura pas permis de me faire une idée précise de cet individu qui semble n’avoir semé la peur et l’incompréhension dans cette région que pour tromper l’ennui et le vide de sa vie.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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